FRUMIN Robert, Jean, Victor

Par Jean-Louis Ponnavoy

Né le 30 juin 1905 à Nouzonville (Ardennes), exécuté sommairement le 28 novembre 1944 à Rastatt (Allemagne) ; officier de gendarmerie ; résistant du réseau SR Alliance.

Robert Frumin était le fils de Jean, magasinier et de Marie, femme au foyer. Il se maria le 5 juillet 1930 à Longuyon (Meurthe-et-Moselle), avec Gilberte Mathieu, dont il eut un fils.

Robert Frumin entra dans la gendarmerie en 1927, après avoir effectué son service militaire au 30e régiment de dragons, à Metz. Il devint officier de Gendarmerie et partit au front en 1939 comme sous-lieutenant. Après la défaite de 1940, il fut affecté à Lyon avec pour mission de prendre en charge et héberger les réfugiés. En août 1941, après avoir été nommé lieutenant, il intégra l’unité de la garde rapprochée du maréchal Pétain. Comme certains de ses collègues Robert Frumin prit ses distances avec Vichy à partir de 1943 et rejoignit le réseau Alliance sur la région Centre et le secteur de Vichy. Il devint agent de renseignements avec le matricule V.152 et le grade de sous-lieutenant et récupérait les informations confidentielles dans les corbeilles à papier pour les transmettre à Londres.

Il fut dénoncé pour avoir hébergé des aviateurs anglais et accusé d’espionnage et fut arrêté à son domicile, à Bellerive-sur-Allier (Allier) le 29 septembre 1943. Il fut incarcéré à la prison de Clermont-Ferrand puis en octobre 1943 à celle de Fresnes (Seine, Val-de-Marne) et déporté vers l’Allemagne le 16 décembre 1943, via Compiègne et Strasbourg et emprisonné à la forteresse de Rastatt.

Le 14 février 1944, la Gestapo de Strasbourg transmit un dossier d’accusation d’espionnage au service d’une puissance ennemie au Tribunal de guerre du Reich qui lui donna la classification "NN" (Nacht und Nebel-Nuit et Brouillard). Robert Frumin et ses compagnons furent mis le 10 septembre 1944 à disposition de la Gestapo de Strasbourg, ce qui équivalait à une condamnation à mort._

Le 24 novembre 1944 le trio Julius Gehrum, Erwin Schoenner et Reinhard Brunner qui avait sévi la veille à Kehl arriva à Rastatt et sortit de leur cellule 12 détenus dont Robert Frumin pour les conduire à proximité du petit village de Blittersdorf (Bade-Wurtemberg, Allemagne) où ils les exécutèrent deux par deux d’une balle dans la nuque près d’un pont de bois et jetèrent leurs corps dans les eaux du Rhin.

_ Il fut déclaré "Mort en déportation" par arrêté du 27 octobre 1995.

Il fut nommé chevalier de la Légion d’honneur à titre posthume, promu capitaine et il deviendra le parrain de la 111e promotion 2005-2006 d’officiers de gendarmerie (2005-2006).

Son nom figure sur le monument aux morts et sur la stèle commémorative 1939-1945, à Bellerive-sur-Allier (Allier).

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article182189, notice FRUMIN Robert, Jean, Victor par Jean-Louis Ponnavoy, version mise en ligne le 30 juin 2016, dernière modification le 10 mai 2021.

Par Jean-Louis Ponnavoy

SOURCES : Marie-Madeleine Fourcade, L’arche de Noé : réseau Alliance, éd. Fayard, Paris 1968.— Pierre Accoce, Les gendarmes dans la Résistance, Presses de la Cité 2001.— Auguste Gerhards, Tribunal du 3e Reich, archives historiques de l’armée tchèque, à Prague, Le Cherche Midi, Paris 2014. — Livre Mémorial des Déportés de France, F.M.D. tome 1.— Article de l’Express du 17 janvier 2008, Le gendarme qui espionnait Pétain.— Mémorial de l’Alliance, 1948.— Site Internet : AFMD "Amis de la Fondation pour la mémoire de la déportation de l’Allier".— Mémorial GenWeb.

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