BUTEZ Jean, Albert

Par Jacques Girault, Gilles Morin

Né le 24 avril 1903 à Givenchy-le-Noble (Pas-de-Calais), mort le 14 avril 1953 à Charmeil (Allier) ; professeur puis inspecteur de la Jeunesse et des Sports ; militant syndicaliste (CGT, FEN) ; résistant ; militant socialiste (SFIO), adjoint au maire de Clermont-Ferrand (Puy-de-Dôme).

Fils d’un instituteur catholique, père de trois enfants, Jean Butez, élève boursier de l’école primaire supérieure de Calais, fut admis à l’École normale d’instituteurs d’Arras (Pas-de-Calais) en 1921. Il obtint en 1923 le brevet de maître de gymnastique et fit partie de l’équipe de normaliens, championne de France de basket-ball en 1923. Élève-boursier de 4e année de l’ENI Versailles (Seine-et-Oise), il intégra l’École normale supérieure de Saint-Cloud (promotion 1924-1927, Lettres).

Il effectua dix-huit mois de service militaire comme officier au 121e régiment d’infanterie à Montluçon (Allier) puis à Clermont-Ferrand (1927-1929). Il se maria en août 1927 à Eleu-dit-Leauwette (Pas-de-Calais) avec Yvonne Trellu, ancienne élève de l’ENS (sciences) de Fontenay-aux-Roses (1924-1927). Ils eurent trois enfants.

Rendu à la vie civile, Jean Butez fut affecté professeur suppléant d’histoire-géographie à l’école primaire supérieure de garçons de Felletin (Creuse) en avril 1929, avant de pouvoir être nommé à l’EPS de Saint-Junien (Haute-Vienne) avec son épouse à la rentrée 1929. Ils y restèrent jusqu’en 1937 puis obtinrent un poste à Clermont-Ferrand, lui, comme suppléant de 1937 à 1938 à 1’ENI, puis comme professeur au collège de garçons A. Gasquet jusqu’en 1944.

Jean Butez, qui avait appartenu au groupe d’études socialistes des ENS de 1924 à 1927, en compagnie de Jean Le Bail et de Maurice Deixonne, adhéra au Parti socialiste SFIO en 1932, dans le fief communiste de Saint-Junien. Il devint secrétaire de la section SFIO immédiatement. Devenu athée, il défendait l’école laïque.

Dans le Puy-de-Dôme, adhérent du syndicat national des EPS (FGE-CGT), il fut désigné secrétaire adjoint de l’Union départementale CGT en novembre 1938. Il intervint au congrès de l’Union locale de Clermont-Ferrand en avril 1939 pour défendre l’action du collège du travail dont il était le responsable.

Mobilisé du 26 août 1939, comme sergent au 15e régiment de tirailleurs algériens à Périgueux (Dordogne), il fut démobilisé le 12 juillet 1940. Pendant l’Occupation, il fut « un résistant de la première heure, un socialiste qui fut un des premiers à se joindre à nous pendant la clandestinité » selon une recommandation d’Henri Ribière en novembre 1947. Secrétaire fédéral du comité d’action socialiste, puis délégué régional du parti socialiste clandestin pour l’Auvergne en juin 1942 (Puy-de-Dôme, Cantal, Haute-Loire), il était le responsable départemental de Libération-Sud. Il adhéra au MUR et au MLN et appartint au réseau de Noyautage des administrations publiques. Membre du Mouvement ouvrier français, du Comité régional clandestin, rédacteur de son organe clandestin pour la zone-sud et de République, il entra le 1er octobre 1943 au Comité départemental de Libération dans lequel son épouse figurait. Il en devint le vice-président et fut médaillé de la Résistance.

Jean Butez fut nommé directeur départemental à l’éducation physique et aux sports en octobre 1944, puis inspecteur provisoire de l’éducation physique et des sports, et fit fonction de directeur départemental pour le Puy-de-Dôme, par décision ministérielle du 3 avril 1945, titularisé en septembre suivant. Il devint inspecteur départemental de la Jeunesse et des Sports en 1949-1950.

Secrétaire de la fédération socialiste SFIO de novembre 1944 à mars 1947 où il devint secrétaire-adjoint, il fut délégué au Congrès des fédérations socialistes reconstituées en novembre 1944 et siégea à la commission de la propagande. Il intervint au congrès national d’août 1945, sur l’organisation des femmes socialistes, puis participa aux conférences des secrétaires fédéraux des 27-28 octobre 1945, 23-24 février 1946 et au conseil national du 9 juin 1946. Il retrouva la responsabilité de secrétaire général de la fédération à la fin de 1950 ; puis l’année suivante, il était secrétaire fédéral administratif.

Sur le plan syndical, Jean Butez, membre de la commission administrative nationale de la nouvelle Fédération de l’Éducation nationale en 1946, assura le secrétariat de la section départementale du Puy-de-Dôme (1947-1949).

Butez fut aussi huitième adjoint au maire de Clermont-Ferrand en 1947. Il présenta, en vain, sa candidature à un poste de parlementaire de l’Assemblée de l’Union française devant les instances socialistes fin 1947.

Jean Butez mourut dans un accident d’avion alors qu’il passait un brevet complémentaire de pilote. Ses obsèques furent civiles. Son nom fut donné à une école de Clermont-Ferrand.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article18219, notice BUTEZ Jean, Albert par Jacques Girault, Gilles Morin, version mise en ligne le 20 octobre 2008, dernière modification le 28 avril 2022.

Par Jacques Girault, Gilles Morin

SOURCES : Arch. Nat., F1a 3240, 3382, 4020, F17/28260, CAC, 20010216/90. — Arch. FNSP, 3 MA 28. — SHD Vincennes, GR 16 P 98674. — Arch. OURS, dossiers Puy-de-Dôme. — Le Peuple, 27 avril 1939. — Notes du petit-fils de l’intéressé et d’Alain Dalançon. — Gilles Lévy, A nous Auvergne, Paris, Presses de la Cité, 1981.

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