MENGEL Marie-Thérèse Joséphine [Née VALENTIN Marie-Thérèse]

Fille de Pal Valentin, loueur de voitures, et de Marie Thérèse Crône, sans profession, Marie Valentin s’était mariée le 30 juin 1930 à Épinal (Vosges) avec Paul Mengel, chef de la zone Est du réseau Alliance et entra en même temps que lui dans le réseau devenant son adjointe sous le pseudonyme de "Sirène". Le réseau fut infiltré par un indicateur de la Gestapo.

Arrêtée le 23 septembre 1943, en même temps que son mari, elle fut accusée de complicité d’espionnage et déportée à la prison d’Offenburg (Bade-Wurtemberg, Allemagne) le 16 décembre 1943. Le dossier d’accusation d’espionnage fut transmis par la Gestapo de Strasbourg au Tribunal de guerre du Reich le 5 mai 1944 avec la classification NN (Nacht und Nebel-Nuit et Brouillard). Elle fut remise à la disposition de la Gestapo de Strasbourg le 10 septembre ce qui équivalait à une condamnation à mort.

Le 23 novembre 1944 elle fut extraite de sa cellule par Julius Gehrum, chef de l’AST Strasbourg et conduite en compagnie de trois autres détenues d’Alliance, Henriette Amable*, Lucienne Barnet* et Simone Pauchard* dans la forêt de Rammersweier où elle furent abattues d’une balle dans la nuque par les hommes de la Gestapo conduits par leur chef Julius Gehrum et jetées dans une fosse. Leurs corps furent exhumés et identifiés en décembre 1945.
Paul Mengel fut déporté en avril 1944 sous la classification "NN" ("Nacht und Nebel"-"Nuit et Brouillard") à destination du camp de Schirmeck (Bas-Rhin), où il arriva par le convoi du 29 avril 1944 et fut interné au block 10 avec tous les hommes du réseau. Dans la nuit du 1er au 2 septembre 1944, il fut abattu d’une balle dans la nuque à la chambre d’exécution puis incinéré directement dans le four crématoire du camp, situé dans le même bâtiment.

Marie-Thérèse obtint la mention "Mort en déportation" par arrêté du 15 juin 1995.

Son nom figure sur le monument commémoratif des déportés de Senones (Vosges) et sur le monument aux morts d’Autun (Saône-et-Loire).