BUY Lucien, Robert, dit Lucien BONNIN

L’un des trois enfants d’un ouvrier pâtissier et d’une marchande de vins de la rue Bonaparte à Paris qui devint mère au foyer, Lucien Buy fréquenta l’école publique jusqu’au certificat d’études. Il obtint plus tard le diplôme de capacité en droit. Grouillot dans une étude d’avocat (1929-1930), il connut ensuite quelques mois de chômage avant d’entrer au secrétariat d’un contentieux commercial. Adhérent de la Jeunesse ouvrière chrétienne (JOC) dès 1929, dans une section en formation à Cachan (Seine, Val-de-Marne), il fut dirigeant fédéral de Paris-Sud (1933-1936).

En 1936, il partit au service sur la ligne Maginot. Libéré en août 1938, il fut rappelé dès septembre pour deux mois. En mars 1939 et jusqu’à la guerre, il fut engagé dans l’action catholique à l’armée, branche nouvelle animée par Georges Quiclet, premier président de la JOC. Mobilisé comme caporal, passé sergent au 1er juin 1940, Lucien Buy fut fait prisonnier le 20 juin dans les Vosges, interné au camp de Trèves, puis travailla dans un commando de ferme près de Coblence. Il réussit à s’évader en octobre, rejoignit Verdun à pied et termina son escapade en train, avec l’aide des cheminots, jusqu’à Paris.

Sous le nom d’emprunt de Lucien Bonnin, il se retrouva en décembre 1940, avec ses amis jocistes, Gérard Espéret et Raymond Lebescond, dans les services extérieurs du secrétariat à la Jeunesse pour sélectionner et former des cadres destinés aux Ateliers de jeunesse. Ceux-ci venaient d’être fondés en vue d’aider les jeunes abandonnés après l’exode dans les villes et leurs banlieues. Un établissement, l’École de la rue Dareau, fut créé avec l’appui des « Ateliers-écoles » de la ville de Paris afin de préparer ces cadres à l’enseignement technique, en adaptant la méthode Carrard, d’origine suisse.

À la Libération, Gérard Espéret fut pressenti pour mettre en œuvre l’Institut de culture ouvrière (ICO) dans lequel la JOC, le MPF et la CFTC étaient parties prenantes. Raymond Lebescond et Lucien Buy furent embauchés dans la première équipe, bientôt complétée par Marceau Bossier, Jean Quercy, Berthe Hyvernat (Saumont) et quelques autres, René Verdun assurant l’intendance. L’ICO prit la suite de l’Université populaire de Marly-le-Roi (Seine-et-Oise, Yvelines), lancée par le dominicain Albert Bouche pour la JOC, et disparut en 1952. De 1944 à 1949, Lucien Buy fut responsable du service Documentation et du secrétariat de rédaction des publications de l’ICO : Les Cahiers du Travail, Orientations, mensuels, et Revue de presse ouvrière, hebdomadaire.

Technicien à la Caisse primaire de sécurité sociale de la région parisienne depuis 1949, il fut élu au comité national de l’Action catholique ouvrière (ACO) à sa création en 1951, mais dut abandonner ce mandat dès 1953, après son départ dans le bassin de Briey (Meurthe-et-Moselle). Il avait été embauché le 1er septembre 1952 à la mine de fer de Tucquegnieux comme directeur du centre d’apprentissage qui devait préparer l’adaptation du personnel à un travail très mécanisé. De 1965 à sa retraite en 1975, il fut chef du personnel de la cristallerie Daum à Nancy (Meurthe-et-Moselle).

Membre de Vie nouvelle de 1960 à 1968 et du Mouvement des cadres chrétiens (MCC) de 1969 à 1975, il avait fait partie du Comité d’action pour le développement de l’intérêt des personnes au progrès de leurs entreprises et professions (CADIPPE) de 1970 à 1975.

Il eut trois enfants d’un premier mariage à Barbuise (Aube), en 1944, avec Jacqueline Prouveur. Devenu veuf, il se remaria avec Suzanne Liénard de Saint-Delis à Tucquegnieux en 1960, et eut quatre autres enfants. Il se retira à Alvignac (Lot).