BUZZI Mario

Par Delphine Leneveu

Né le 5 octobre 1906 à Udine (Italie), fusillé, par condamnation, le 17 avril 1942 au Mont-Valérien, commune de Suresnes (Seine, Hauts-de-Seine) ; ajusteur ou forgeron ; résistant, membre de l’Organisation spéciale (OS).

Mario Buzzi.
Mario Buzzi.

Mario Buzzi fut arrêté en 1928 par la police mussolinienne et condamné le 13 juin 1928 à dix ans de réclusion par le tribunal spécial pour la défense de l’État pour « complot de coalition contre l’État – instigation à commettre des délits contre l’État et appartenance au Parti communiste ». Il fut libéré, en 1935, après sept ans de captivité mais soumis à un régime de liberté surveillée. Il s’enfuit alors avec sa compagne, Amelia Passon, née le 15 mai 1898 à Udine. Celle-ci avait elle-même subi treize mois de prison pour les mêmes motifs. Ils passèrent clandestinement la frontière française, par le col de Tende, le 10 octobre 1938.
Venus en France « sans passeport », ils firent l’objet d’un refus de séjour et furent condamnés à un mois de prison le 21 décembre 1938 pour « infraction au décret-loi du 2 mai 1938 réglementant l’entrée en France des étrangers ». La Ligue des droits de l’Homme et le Secours populaire intervinrent alors en leur faveur : ils furent libérés le 13 janvier 1939 avec ordre de quitter le territoire français avant le 17 janvier. Le dossier de la Sûreté nationale précise que Mario Buzzi et sa compagne recevaient 160 francs par semaine du Secours populaire qui leur louait par ailleurs une chambre. Il est précisé que Mario Buzzi avait toujours vécu en Italie, qu’il avait une instruction primaire et qu’il avait été réformé pour myopie.
En 1941, il habitait 31 rue de Reuilly à Paris (XIIe arr.) et travaillait, comme son compatriote Ricardo Rohregger, au HKP 513, c’est-à-dire à la cartoucherie du fort de Vincennes. À la demande de Ricardo Rohregger, il aida à la confection de bombes (environ 60). Le 19 décembre 1941, Mario Buzzi participa à l’attaque par explosifs d’un garage allemand, rue de l’Université à Paris.
Il fut arrêté le 15 février 1942 à Paris par la police française et la Brigade spéciale anticommuniste pour « actes de franc-tireur » puis interné à la prison de la Santé.
Condamné à mort le 13 avril 1942 par le tribunal militaire du Gross Paris (siégeant à la Maison de la Chimie du 7 au 14 avril 1942), Mario Buzzi a été fusillé le 17 avril 1942 à 17 h 30 au Mont-Valérien en même temps que Riccardo Rohregger.
Selon le rapport final du procès de la Maison de la Chimie, il aurait adhéré alors à l’Unione populare Italiana.
André Rossel-Kirschen n’a pas retrouvé de lettre écrite avant son exécution et ne sait pas ce qu’est devenue sa compagne.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article18225, notice BUZZI Mario par Delphine Leneveu, version mise en ligne le 20 octobre 2008, dernière modification le 27 décembre 2021.

Par Delphine Leneveu

Mario Buzzi.
Mario Buzzi.

SOURCES : DAVCC, Caen (Notes Thomas Pouty). – Notes d’André Rossel-Kirschen.

PHOTOGRAPHIE : Arch. PPo. GB 174 cliché du 14 décembre 1938.

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