GUILLOIS Michel, Charles, Achille

Par Daniel Grason

Né le 3 juillet 1899 à Fruges arrondissement de Montreuil-sur-Mer (Pas-de-Calais), tué au combat le 20 août 1944 à Paris (IIe arr.) ; clerc de notaire, maître d’hôtel, gardien de la paix, sous-brigadier ; F.F.I.

Fils d’Achille, serrurier de de Marie, Rosa née Dauchez, Michel Guillois, entra comme externe dans un collège qu’il quitta en 1913 avec son CEP. Il entra chez un notaire comme clerc jusqu’en décembre 1918, puis devint maître d’hôtel. En octobre 1920 il fut appelé au 161e Régiment d’infanterie à Metz (Moselle), il effectua dix-huit mois de service militaire.
Il vint habiter à Paris dans une chambre située au 7e étage du 243 boulevard Saint-Germain (VIIe arr.). Il épousa le 6 décembre 1922, Yvonne, Georgette, née Léry en mairie du XIVe arrondissement. Cinq enfants naquirent entre septembre 1923 et septembre 1942, la famille vivait 50 avenue Hoffmann à Bourg-la-Reine (Seine, Hauts-de-Seine).
Il entra dans la police municipale le 16 juillet 1922, il écrivit dans son autobiographie le 20 octobre 1922 : « J’ai épousé le corps des gardiens de la paix pour créer une situation, ensuite parce que, depuis ma jeunesse, je m’étais réjouis à l’espoir d’y pouvoir rentrer. Vraiment le Corps des Gardiens de la Paix est beau, car la discipline y règne et je suis heureux d’y être incorporé ». Gardien de la paix cycliste, il fut affecté dans le XVIe arrondissement, puis dans le XIVe arrondissement. Il fut nommé sous-brigadier en mars 1936. Confronté à des problèmes de santé, il souhaitait néanmoins lors de sa notation de l’année 1942 « Continuer à servir comme par le passé ».
Le 27 août 1943, il était de service à l’Esplanade des Invalides où la Légion des Volontaires Français contre le bolchevisme organisait un rassemblement. Un rapport mentionna qu’il reçut « un violent coup de poing à la base de la cage thoracique, côté droit. Il ressent une vive douleur, mais ne quitte pas son service ». Lors des rassemblements organisés par les formations qui collaboraient avec les nazis, ce type d’agression dirigé contre les gardiens de la paix était courant. Le 27 août, le rassemblement se déroulait en la présence des autorités allemandes du Gross Paris, de Pierre Laval, président du conseil, Joseph Darnand, secrétaire général de la Milice, Marcel Déat, secrétaire général du Rassemblement national populaire…
Le 20 août 1944 il était désigné avec trois collègues pour annoncer une trêve entre l’armée allemande et le peuple de Paris, par voiture haut-parleur de la Préfecture de police. Des soldats allemands étaient place de l’Opéra, un militaire tira une rafale de mitraillette. Grièvement blessé Michel Guillois mourut en arrivant au poste de secours de la rue Saint-Roch (Ier arr.) ou à l’Hôpital Broussais (XIVe arr.). Le 24 août 1944 il était inhumé au cimetière parisien de Pantin (Seine, Seine-Saint-Denis). Exhumé le 12 septembre, il a été ré-inhumé le lendemain au cimetière de Bourg-la-Reine.
Le commissaire divisionnaire Armand Fournet dit Antoine dans la clandestinité était le commandant en chef de la Résistance « Honneur de la Policé », il rédigea le 4 avril 1945 une attestation relatant les circonstances de sa mort : « Chargé d’une mission en automobile, il [Michel Guillois] se trouva pris dans un barrage devant la Kommandantur, place de l’Opéra, devant la difficulté qui se présentait il prit la décision de changer de direction pour accomplir son devoir, mais à ce moment précis les Allemands ouvrirent le feu sur le véhicule ».
Le nom de Michel Guillois a été gravé sur la plaque commémorative apposée dans la cour de la préfecture de police à la mémoire des agents tombés pendant les deux guerres mondiales et sur la liste des policiers « victimes du devoir » au Musée de la police 4 rue de la Montagne Sainte-Geneviève à Paris (Ve arr.), ainsi que sur la plaque posée à l’entrée du commissariat du XIVe arrondissement aux côtés de cinq autres policiers, et sur la stèle de la mairie de l’arrondissement. Sur le lieu où il tomba, sur l’immeuble du 38 avenue de l’Opéra une plaque a été posée : « Ici est tombé pour la libération Guillois Michel Gardien de la Paix 20 août 1944 ».
Le ministère des Ancien combattants attribua à Michel Guillois la mention « Mort pour la France », il fut homologué F.F.I.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article182267, notice GUILLOIS Michel, Charles, Achille par Daniel Grason, version mise en ligne le 3 juillet 2016, dernière modification le 23 septembre 2019.

Par Daniel Grason

SOURCES : Arch. PPo. KC 17 (notes transmises par Christian Chevandier). – SHD, Caen AC 21 P 198291. – Bureau Résistance GR 16 P 279159. – Le Matin du 28 et 29 août 1943 « La L.V.F. a célébré hier son deuxième anniversaire ». – Christian Chevandier, Été 44. L’insurrection des policiers de Paris, Éd. Vendémiaire, 2014. – « Au cœur de la Préfecture de Police de la Résistance à la Libération », Sous la dir. de Luc Rudolph, Directeur honoraire des services actifs, Éd. LBM, 2009. – Site internet GenWeb. – État civil, AD Pas-de-Calais 3E 364/27 acte n° 38.

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