GUITTET Gaston, Maurice, René

Par Daniel Grason

Né le 2 juin 1919 à Paris (XIVe arr.), tué au combat le 21 août 1944 à Vanves (Seine, Hauts-de-Seine) ; ouvrier tailleur, militaire, gardien de la paix ; F.F.I.

Gaston Guittet fréquenta l’école dès l’âge de quatre ans, à l’issue de l’école primaire il obtint son CEP, il continua un an au cours complémentaire. D’octobre 1933 à mai 1936, il a été apprenti tailleur à l’école des métiers de la Chambre de Commerce au 245 avenue Gambetta à Paris (XXe arr.). Dès mai 1936, il exerça le métier d’ouvrier tailleur dans le IVe arrondissement de Paris jusqu’en février 1937, puis de mars à août 1938 dans le Ier arrondissement. Il travailla ensuite chez ses parents jusqu’au mois de décembre.
Il contracta un engagement de trois ans dans la Marine Nationale. Après la signature le 21 juin 1940 de l’armistice par la France avec l’Allemagne hitlérienne, l’Angleterre craignait que les puissances de l’Axe prennent les navires de la flotte française qui mouillait dans la base de Mers el-Kébir (Algérie). Le 3 juillet 1940 les Anglais attaquèrent, un seul cuirassé français, le Strasbourg, put s’échapper, le reste de la flotte fut coulés ou sérieusement endommagé, mille deux cents quatre-vingt-dix-sept marins français furent tués. Le 21 septembre 1940, Gaston Guittet était décoré de la Croix de Guerre avec une citation. Le 21 septembre 1941 il était en permission libérable.
Il écrivit au préfet de police le 28 novembre 1941 pour solliciter un emploi. Il faisait part de sa participation au combat de Mers el-Kébir, et exposait ses motivations : « Mon admission dans ce corps des gardiens de la paix si actif et si renommé ne serait pour moi que la continuation de la Marine où la devise est Honneur et Patrie et la possibilité de servir ».
Il commença le 16 février 1942, titularisé l’année suivante, il fut affecté au commissariat du XVIe arrondissement. Dès l’année 1942 il exprima son souhait de suivre des cours pour devenir inspecteur de police. Le commissaire estima « semble devoir être apte ». Gaston Guittet épousa le 26 juin 1943 une native d’Epinac-les-Mines (Saône-et-Loire), couturière, elle habitait Neuilly-sur-Seine depuis sa petite enfance. Le couple demeura 52 rue de Montrouge à Malakoff (Seine, Hauts-de-Seine).
Le 21 août 1944, il partait à bord d’une automobile avec trois ou quatre hommes dont Gabriel Crié pour récupérer un blessé. Ils croisèrent dans la commune voisine de Vanves une automitrailleuse qui ouvrit le feu. Gaston Guittet fut touché mortellement par un projectile dans la tête. Des soldats sortirent les deux cadavres du véhicule et ils tirèrent dessus à la mitraillette.
Gaston Guittet a été inhumé au cimetière communal de Malakoff. Sa jeune veuve en Saône-et-Loire au moment du drame ne fut prévenue qu’un mois et demi plus tard, elle était enceinte de plusieurs mois.
Son nom a été gravé sur le monument aux morts de Vanves aux côtés des morts de la Seconde Guerre mondiale de la commune. Son nom figure sur la liste des policiers morts pour la Libération de Paris au Musée de la police 4 rue de la Montagne Sainte-Geneviève à Paris (Ve arr.). Une stèle a été édifiée place de l’Insurrection à Vanves : « Ici le 21 août 1944 sont tombés assassinés par les nazis nos camarades patriotes Gabriel Crié et Gaston Guittet ». Une plaque a été posée sur la façade de l’immeuble de Malakoff où il habitait 52 boulevard Gabriel-Péri (ex-rue de Montrouge) : « Ici habitait Guittet Gaston tué au combat ».
Le ministère des Anciens combattants lui attribua la mention « Mort pour la France », Gaston Guittet a été homologué F.F.I.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article182271, notice GUITTET Gaston, Maurice, René par Daniel Grason, version mise en ligne le 3 juillet 2016, dernière modification le 28 juillet 2021.

Par Daniel Grason

SOURCES : Arch. PPo. KC 17 (notes transmises par Christian Chevandier). – SHD, Caen AC 21 P 201307. – Bureau Résistance GR 16 P 280989. – Christian Chevandier, Été 44. L’insurrection des policiers de Paris, Éd. Vendémiaire, 2014. – Henri Michel, La Seconde Guerre mondiale, Éd. Omnibus, 2002. – « Au cœur de la Préfecture de Police de la Résistance à la Libération », Sous la dir. de Luc Rudolph, Directeur honoraire des services actifs, Éd. LBM, 2009. – Site internet GenWeb.

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