JI Pengfei 姬鵬飛

Par Yves Chevrier, François Godement, Jean-Luc Domenach

Né au Shanxi en 1910. Médecin, puis commissaire politique dans l’Armée rouge, ambassadeur après la Libération, ministre des Affaires étrangères de la Révolution culturelle à novembre 1974, il continue de jouer un rôle important dans la définition des orientations extérieures de la R.P.C.

Avant la Révolution culturelle, Ji Pengfei passait inaperçu dans la foule des cadres intermédiaires dont le passé était semblable au sien. Fils de paysans moyens, il fit des études de médecine à Xi’an. Médecin militaire dans l’armée nationaliste, il avait rejoint les communistes en 1931. Il fit la Longue Marche puis servit dans les services médicaux de Yan’an. Pendant la guerre sino-japonaise, il fut affecté à la 4e Armée nouvelle, sous le commandement de Chen Yi (陳毅), et devint commissaire politique. La Libération fait de lui un diplomate. Tout d’abord ambassadeur en République démocratique allemande (R.D.A.) en 1950, il est nommé vice-ministre des Affaires étrangères en 1955, sous son ancien supérieur Chen Yi, et s’occupe surtout des problèmes asiatiques. Sa carrière progresse sans incident notable jusqu’à la Révolution culturelle. En novembre 1966, il est parmi les dirigeants qui entourent Mao et Lin Biao (林彪) quand ceux-ci reçoivent les Gardes rouges. Des attaques de Gardes rouges — particulièrement virulentes aux Affaires étrangères, où le prestigieux Chen Yi lui-même est menacé — ne paraissent pas lui nuire. Il semble que dès la période troublée de 1967, et certainement à partir de 1969, il ait fait fonction de ministre, Chen Yi ayant été « disqualifié » par les Gardes rouges (voir Chen Yi et Yao Dengshan (要登山)). Cette fonction est confirmée en 1971, mais à titre intérimaire jusqu’au décès du Maréchal (février 1972). Le nouveau ministre est promu au C.C. lors du Xe congrès (1973). Il se fait l’exécutant fidèle d’une politique étrangère en pleine évolution, conçue et conduite par les premiers dirigeants du régime (voir Zhou Enlai (周恩來) et Geng Biao (耿飈)). II accueille Richard Nixon et Henry Kissinger, mais c’est avec le secrétaire d’État William Rogers ou Maurice Schumann qu’il a des entretiens. Le 15 novembre 1974, il est remplacé par Qiao Guanhua (喬冠華). Outre sa mauvaise santé, il est probable que ce remaniement découle d’une volonté d’étoffer les capacités techniques du ministère. Sa nomination en janvier 1975 comme chef du secrétariat du Comité permanent de l’A.N.P. a confirmé qu’il n’était pas en disgrâce.
Après le retour de Deng Xiaoping aux affaires, Ji Pengfei a conservé un rôle important dans la conduite de la politique étrangère chinoise. Il a occupé les postes de directeur du Département des liaisons internationales du C.C. à la suite de Geng Biao (mars 1979-avril 1982), vice-premier ministre (1979-1982) et secrétaire général du Conseil des affaires d’État (1980-1982). Les fonctions de membre du Conseil d’État et de membre de la Commission des conseillers du C.C. qu’il a reçues en 1982 n’ont pas signifié, dans son cas, une mise à la retraite, bien qu’il soit âgé et peut-être malade. Il continue à collaborer à la définition de la politique extérieure chinoise. On a appris en septembre 1983 que Ji Pengfei était chargé du délicat dossier de Hong Kong après la mort de Liao Chengzhi (廖承志).

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article182304, notice JI Pengfei 姬鵬飛 par Yves Chevrier, François Godement, Jean-Luc Domenach, version mise en ligne le 2 novembre 2016, dernière modification le 2 novembre 2016.

Par Yves Chevrier, François Godement, Jean-Luc Domenach

SOURCES : Bartke (1981). — Biographical Service, n° 1739. — China Directory (1983). — Issues and Studies, vol. XVI, n° 1, janvier 1980.

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