FLORET Gérald

Par Jean Chabal

Né le 14 octobre 1942 à Evian (Haute-Savoie), mort le 4 janvier 2013 à Thonon ; prêtre ouvrier ; syndicaliste CFDT.

Ses parents, Maxime Joseph Floret et Jeanne, Joséphine Richard, étaient paysans en polyculture, éleveurs de bovins, maraichers, arboriculteurs, vignerons. Scolarisé, à l’école primaire de Marin, Gérald Floret eut deux sœurs et un frère, Jacqueline, Gisèle et Yves.
Gérald Floret fut admis dès l’âge de 11 ans au petit séminaire de Thonon (Haute-Savoie), puis en octobre 1962 au grand séminaire d’Annecy. Pendant les vacances, il cherchait du travail pour aider financièrement ses parents à payer ses études.
Le mercredi 4 novembre 1964, il fut incorporé au 3e régiment de Cuirassiers à Vierzon. Antimilitariste, il refusa de porter les armes et, le mardi 4 janvier 1965, il fut affecté aux cuisines. A peine eut-il pris ses repères en ce lieu, qu’il découvrit et dénonça les magouilles entre fournisseurs et intendance. Après enquête et quelques mutations, le repas des militaires s’est nettement amélioré.
Le mardi 1er mars 1966, il fut libéré de ses obligations militaires et, avec l’accord de son évêque, Mgr Sauvage, il rejoignit en octobre 1967 le Prado à Lyon, subjugué par le sacerdoce du Père Antoine Chevrier, fondateur de cette institution en 1860. Avec fougue et empli d’espoirs, il participa intensément aux manifestations de Mai 68. Il resta au Prado jusqu’au début juillet 1969. C’est donc au Prado à Limonest en juin 1969 que Gérald Floret fit acte de profession temporaire.
Le samedi 5 juillet 1969, Gérald Floret fut ordonné prêtre à Thonon (Haute-Savoie). Il voulait fêter cet événement important par un casse-croute dans une grange désaffectée, sa famille fit pression pour qu’il acceptât un repas simple au réfectoire de l’école des Soeurs de Publier (Haute-Savoie).
C’est en 1971, que Gérald fit acte de profession perpétuelle, et l’année suivante, il opta pour être prêtre au travail et devenir un syndicaliste s’inscrivant dans la contribution des chrétiens au mouvement ouvrier, en tant que prêtre-ouvrier. Dès lors, on peut vraiment dire de lui qu’il faisait vraiment corps avec le monde ouvrier auquel il avait décidé de consacrer sa vie. Il résidait à Faverges (Haute-Savoie), au presbytère qu’il quitta quelques temps après pour aller vivre en HLM au sein d’une cité ouvrière.
Dès lors, il mena avec acharnement, une campagne de rassemblement en faveur des prêtres ouvriers condamnés par Pie XII en 1954, exclus pour être restés au travail malgré l’interdiction de Rome. Il fut de ceux qui avaient organisé la reprise de contact entre eux pour les sortir de l’oubli général et pour leur rendre justice. Il fit partie et anima l’équipe des P.O d’Albertville (Savoie).
Il a été de nombreuses années dans l’équipe d’animation (PO) de la Région Rhône-Alpes, avant d’être en 2003 délégué de la Région PO (Savoie - Haute-Savoie - Ain - Isère) à l’Équipe Nationale des PO, ceci jusqu’au début de sa maladie, fin 2008.
Gérald Floret fut embauché en 1970 par l’entreprise Alciato, spécialisée dans le secteur d’activité des travaux de maçonnerie générale à Saint-Ferréol (Haute-Savoie), puis admis en 1974 comme ouvrier spécialisé à la société Saint Tissot Dupont, fabrique de briquets et autres objets de luxe, sise à Faverges où il resta vingt-huit ans.
Là, très vite, il assuma de suite des responsabilités syndicales au sein de la CFDT de l’entreprise, puis à l’union locale et départementale CFDT, membre de la commission exécutive. Assumant le rôle de conseiller du salarié et défenseur auprès du Conseil des Prud’hommes d’Annecy. Il milita dans de nombreuses associations caritatives telles que : JOC, ACO, Solidarité Bolivie, CCFD et bien d’autres. Instigateur et animateur du festival interculturel annuel en 1975, il rassembla et impliqua les plus d’ethnies possibles résidant sur le bassin favergien. Il participa au collectif de soutien aux sans-papiers, au comité pour la défense du droit d’asile d’Annecy.
Retraité en 2002, Gérald Floret ne cessa pas pour autant ses engagements, poursuivant son adhésion à la CFDT au sein des structures locales et départementales des retraités, tout en poursuivant son mandat de conseiller du salarié et ses activités pluriculturelles.
Lors de la soirée organisée pour son départ en retraite, il avait confié, ce qui peut s’apparenter aujourd’hui à un réel testament : « j’ai tout mon être rempli de souvenirs, votre vie est pleine de dignité, de courage, d’amitié de tendresse, de joies malgré les échecs, les peines que nous avons eues. Témoin, de tout ce qu’il y a en vous de valeurs humaines, de convictions et j’ose dire de spirituel. Oui, ce que nous vivons est spirituel ! Vouloir que tout homme, toute femme soit aimé, reconnu dans tout son être vaut plus que tout l’or du monde. Personnellement, j’ose vous dire : là se joue la rencontre entre l’humain et le divin ».
À la fin de la campagne prud’homale de 2008, durant laquelle Gérald Floret, qui avait tout donné de son temps, était confronté à la maladie, malgré beaucoup d’attention de la part des médecins, de sa famille et de ses copains, il fut contraint d’entrer en maison de retraites, l’Ehpad Alfred Blanc à Faverges, début octobre 2011. Il en est ressorti le 24 décembre 2012, pour être accueilli à l’Ehpad de l’Ermitage à Thonon, étant ainsi plus proche de sa famille. Il quitta ce monde le vendredi 4 janvier 2013 à l’âge de 70 ans.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article182373, notice FLORET Gérald par Jean Chabal, version mise en ligne le 6 juillet 2016, dernière modification le 3 novembre 2019.

Par Jean Chabal

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SOURCEs : Arch. CFDT de Haute-Savoie. — Union locale CFDT de Faverges (Haute-Savoie). — PO de Savoie - Haute-Savoie - Ain - Isère. — Famille de Gérald Floret.

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