LEFÈVRE Marthe

Par Frédéric Stévenot

Née le 17 décembre 1886 à Bohain (Aisne), morte en déportation le 27 février 1945 à Ravensbrück (Allemagne), directrice d’école, résistante réseau « Musician Tell ».

Fille de Simon Jean Lefèvre, 28 ans, charpentier demeurant à Bohain, et d’Élisa Lefèvre, son épouse, 26 ans, ménagère.
D’après l’encyclopédie picarde, Marthe Lefèvre a effectué sa scolarité dans une institution religieuse. Elle entra à l’École normale d’institutrices de Laon (Aisne) en 1902. À sa sortie en 1905, elle effectua un stage à Bath (Royaume-Uni) pour perfectionner sa maîtrise de l’anglais. Elle fut alors affectée comme stagiaire à Rozoy-sur-Serre (Aisne), puis comme titulaire à Guise et à Saint-Thomas (Aisne).
Marthe Lefèvre fut évacuée en Bretagne entre 1917 et 1919. De retour dans le département de l’Aisne, elle fut affectée à Marchais, avant de devenir directrice de l’école d’Origny-Sainte-Benoîte ; elle termina sa carrière comme directrice de l’école des filles du faubourg d’Isle, à Saint-Quentin.
Dès le début de l’occupation, Marthe Lefèvre manifesta son opposition à cet état de fait. À sa retraite, elle s’établit chez sa mère au 12 avenue de la République, à Saint-Quentin, et elle s’investit dans la résistance. En avril 1943, elle accueillit Gustave Bieler, initiateur du réseau SOE « Musician-Tell », connu sous le nom de « commandant Guy » ; elle aida à la formation du réseau « Musician Tell », recruta des résistants isolés, accueillit des parachutistes anglais. Elle facilita l’évasion de vingt soldats anglais. En septembre 1943, elle accueillit l’opératrice radio Yolande Beekman. Le réseau « Musician-Tell » tomba en janvier 1944 ; Marthe Lefèvre fut arrêtée à son domicile le 15.
Marthe Lefèvre fut déportée vers le camp de Ravensbrück, par le convoi I. 204, qui partit de Paris le 18 avril 1944 avec 416 femmes. Le 27 février 1945 elle mourut du typhus à Ravensbrück où elle portait le matricule 35 400.
Marthe Lefèvre fut reconnue membre des Forces françaises combattantes (FFC) et elle fut homologuée parmi les déportés résistants (DIR). Elle reçut à titre posthume la Médaille de la Résistance par décret du 11 mars 1947. Elle est citée à l’Ordre de l’Armée par décision n°854 du ministre Max Lejeune avec Croix de guerre, étoile de vermeil le 17 août 1950. La Légion d’honneur lui est attribuée par décret du 25 octobre 1950.
Une plaque rend hommage à Marthe Lefèvre, à Saint-Quentin, apposée sur la façade du collège qui porte aujourd’hui son nom, avenue Pierre-Choquart, dans le quartier de Neuville.
« École Marthe-Lefèvre
À la mémoire de
Mlle Marthe Lefèvre
née à Bohain (Aisne)
le 17 décembre 1886
directrice
de l’école d’Isle (filles)
Membre de la
Résistance française.
Arrêtée par la Gestapo
le 15 janvier 1944.
Morte pour la France
À Ravensbrück (Allemagne)
en février 1945 ».
Une plaque apposée à la mairie de Saint-Thomas rappelle qu’elle enseigna cinq années dans cette commune, qu’elle fut déportée et qu’elle mourut à Ravensbrück.
À Bohain le nom de Marthe Lefèvre est inscrit sur le monument aux morts et sur le mémorial de la déportation, à Saint-Quentin il figure sur le monument aux morts et à Laon il est gravé sur le monument commémoratif de l’IUFM et sur la plaque commémorative de l’École normale d’institutrices de l’Aisne qui se trouve dans un couloir de l’IUFM.
Le 8 mars 1946, le conseil municipal de Saint-Quentin attribua le nom de Marthe Lefèvre à la rue anciennement nommée « Chemin des Framettes », commençant rue Jean-Jaurès et se terminant rue Jacquart, dans la cité Ficheux. Une rue de Bohain porte également son nom.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article182433, notice LEFÈVRE Marthe par Frédéric Stévenot, version mise en ligne le 9 juillet 2016, dernière modification le 1er septembre 2021.

Par Frédéric Stévenot

SOURCES. SHD Vincennes GR 16 P 353634. — Site Internet Mémoire des Hommes. — MémorialGenWeb. — Fondation pour la mémoire de la déportation. — Encyclopédie picarde. — État civil de Bohain.

ICONOGRAPHIE : Mémorial GenWeb

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