Par Jacques Girault
Né le 16 novembre 1925 à Wailly-les-Arras (Pas-de-Calais), mort le 28 août 1989 à Courrières (Pas-de-Calais) ; professeur puis chef d’établissement ; syndicaliste SNES, militant communiste du Pas-de-Calais ; adjoint au maire de Courrières.
Fils d’un instituteur, secrétaire de mairie, Guy Fossier reçut les premiers sacrements catholiques puis cessa toute pratique. Après des études au collège Bodel à Arras (Pas-de-Calais) où il eut Guy Mollet comme professeur d’anglais, il obtint le baccalauréat « philosophie ». Élève de Khâgne au lycée Faidherbe de Lille (Nord), puis étudiant de la faculté des Lettres de Lille, il obtint une licence d’anglais puis le CAPES. Professeur d’anglais au lycée technique Pasteur d’Hénin-Beaumont, puis au lycée Condorcet de Lens, il manifestait un humour très britannique et des qualités pédagogiques qui marquèrent ses élèves. En 1966, il devint principal du collège de Bully-les-Mines, puis proviseur du lycée Pablo Picasso à sa création en 1967 à Avion, au cœur du bassin minier, à la demande du sénateur-maire communiste Léandre Letoquart*. En 1975, il prit la succession de son épouse à la tête du collège Debussy de Courrières et y resta jusqu’à sa retraite en 1985.
Guy Fossier, militant du Syndicat national de l’enseignement secondaire, fut à la fin des années 1960 le secrétaire « Unité et Action » de la section départementale de la Fédération de l’éducation nationale. Par la suite, il milita activement dans le syndicat FEN des chefs d’établissement.
Il avait adhéré au Parti communiste clandestin en 1942. Sa formation politique se fit au contact de militants ouvriers mineurs et à la lecture des grands auteurs éclairés ou révolutionnaires de la littérature internationale. Secrétaire de la section communiste de Courrières depuis le début des années 1960, il devint membre du comité de la fédération communiste du Pas-de-Calais en 1966 et ne fut pas reconduit lors de la conférence fédérale de 1971. Cet intellectuel, cultivé, bon connaisseur dans le domaine artistique, s’intégra dans une fédération plutôt « ouvriériste ». Militant pour une alliance des travailleurs manuels et intellectuels, il mettait aussi volontiers l’accent sur la solidarité internationaliste.
Premier adjoint de Courrières de 1965 à 1977 du maire socialiste Camille Delabre, Guy Fossier fut un des initiateurs des transformations de la cité détruite en mai 1940. Délégué à la culture, il fut à l’origine de la construction du centre culturel avec cinéma complétant les nombreux équipements sociaux réalisés pendant ces mandats. Il fit notamment acheter trois tapisseries monumentales de Jean Picart Le Doux, et organisa en 1972 une journée de solidarité mémorable avec le peuple chilien, Allende et l’union populaire. Il fut aussi à l’origine des jumelages avec Mittweida (RDA) et Aylesham, ville minière d’Angleterre. Faute de la reconduction de l’union avec les socialistes, en dépit de ses efforts pour la maintenir, la liste qu’il conduisait fut battue en 1977.
Il fut le suppléant du candidat communiste aux élections législatives de 1967 dans la 14e circonscription (Carvin).
Il milita aussi dans le Mouvement de la paix et dans l’association France-RDA dont il fut membre des instances départementales.
Guy Fossier se maria civilement en décembre 1947 à Leforest (Pas-de-Calais) avec Jeanne Lepape, enseignante, fille d’une directrice d’école maternelle et d’un secrétaire de mairie qui fut persécuté par le gouvernement de Vichy pour ses sympathies pro-soviétiques. Le couple eut cinq enfants qui ne reçurent pas de sacrements religieux.
Par Jacques Girault
SOURCES : Arch. comité national du PCF. — Renseignements fournis par la famille de l’intéressé.