CLÉMENT Charles, Émile

Par Frédéric Stévenot

Né le 5 mars 1921 à Rosières-en-Santerre (Somme), mort en déportation le 1er octobre 1944 à Bergen-Belsen (All.) ; instituteur ; résistant FFI ; déporté.

Fils de Charles, Georges Clément, résistant déporté.

Entré dans la Résistance, il fut l’une des dix-neuf personnes arrêtées à Hirson dans la nuit du 4 au 5 juin 1944. Le groupe était composé de :

  1. Bellanger ;
  2. Jean Burlot ;
  3. René Burlot ;
  4. Alexandre Carlier ;
  5. Jean Clouet ;
  6. Charles Clément père ;
  7. Charles Clément fils ;
  8. Georges Cobast ;
  9. André Colpin ;
  10. André Foulon ;
  11. Maurice Gaillard ;
  12. Gérard Harboux ;
  13. Maurice Haussy ;
  14. Jean Mercier ;
  15. Paul Millot ;
  16. Esther Poteau ;
  17. Henri Poulat
  18. Pascal Troude ;
  19. Paul Verdelet.

Emprisonnés à la Feldgendarmerie, rue de Guise, ils furent transférés à la prison de Saint-Quentin le 5 juin, puis au camp de Royalieu (Oise) le 15 juillet.

Charles Clément, père et fils, furent du convoi (liste I.250) qui emmena 1 651 hommes vers le camp de Neuengamme, le 28 juillet 1944. Le trajet fut stoppé à de nombreuses reprises suite aux bombardements et aux tentatives d’évasion. Quatre détenus sont fusillés à Soissons et Reims pour ce motif.
La majorité des déportés fut arrêtée quatre mois avant le départ pour les camps. Les motifs d’arrestation étaient variés : cinquante-deux personnes furent arrêtées pour sabotage dans le Finistère, quatre-vingt dans le Jura en représailles, trente-neuf otages le furent en raison de leur statut social ou professionnel. C’est le cas de onze personnalités de la ville de Reims : le maire, les adjoints, le procureur de la République ou encore le président du tribunal de commerce. Le convoi transporta également de nombreux résistants appartenant à des réseaux ou des mouvements divers.
Les otages furent envoyés à Therensienstadt avec les déportés arrivés le 18 juillet 1944. Les autres détenus furent transférés vers d’autres kommandos de travail. Quatre cent cinquante partirent à Watenstedt, quatre cent à Osterort, cent dix à Bremen-Farge et cent vingt à Kaltenkirchen.
Classé « Nacht und Nebel » (matr. 39389), Charles Clément mourut à Bergen-Belsen.

Son nom figure sur une plaque commémorative apposée sur la façade de l’école du Bas-Rouet, à Hirson, dénommée Charles-Clément :

« Enfants, souvenez-nous
de Charles Clément
qui fut instituteur dans cette école.
Déporté par les Allemands,
il est mort
pour que vous restiez
Français
1921-1944 ».

Le nom de Charles Clément est inscrit sur le monument aux morts d’Hirson, le monument des Trois-Instituteurs et une plaque commémorative de l’École normale de Laon (Aisne).

Il fut homologué FFI et DIR (GR 16 P 132960). La médaille de la Résistance lui fut attribuée par décret du 15 juin 1946 (JO du 11 juillet 1946). L’apposition de la mention « mort en déportation » sur les actes officiels le concernant fut autorisée par décision du directeur de l’office national des anciens combattants et victimes de guerre (JORF n° 240 du 14 oct. 2012, n° 240, p. 16 084).

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article182515, notice CLÉMENT Charles, Émile par Frédéric Stévenot, version mise en ligne le 12 juillet 2016, dernière modification le 19 février 2020.

Par Frédéric Stévenot

SOURCES. Dossiers adm. résistants, SHD Vincennes. — Sites Internet : Mémorial GenWeb ; Généalogie Aisne ; [blog du maire d’Hirson>http://jjthomas.canalblog.com] ; Fonds pour la mémoire de la déportation ; Mémorial de Compiègne ; Morts dans les camps.

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