GOYRAND Gaspard

Par Pierre Baudrier

Déporté de Saint-Domingue au début de la Révolution, juge au tribunal révolutionnaire de Rochefort, envoyé en Guadeloupe pour seconder Victor Hugues, commandant de Sainte-Lucie.

Né à Aix-en-Provence en 1745, il était à Saint-Domingue au début de la Révolution qu’il salua avec enthousiasme au point d’être déporté à Rochefort avec d’autres qui comme lui, rejoignirent la société populaire, qui le comité de police ou le tribunal révolutionnaire. Goyrand fut juge au tribunal révolutionnaire qui condamna en particulier l’amiral de Grimoüard arrivé de Saint-Domingue à Rochefort. En 1794 le Comité de Salut Public prévint Victor Hugues, nouvellement arrivé de France à la Guadeloupe, qu’il lui envoyait Goyrand et Lebas pour soutenir son action. Le 17 novembre 1794 ils quittèrent Brest avec un contingent de troupes et débarquèrent le 6 janvier 1795. Victor Hugues l’envoya à Sainte-Lucie où il fut précédé par un chef de bataillon et quelques troupes. Ces troupes se présentèrent devant le Morne-Fortuné et furent repoussées par les Britanniques. Le 18 avril 1795 Goyrand quitta la Guadeloupe et prit le commandement des troupes à son arrivée. Des blancs, mulâtres et esclaves se joignirent à lui. Le 22 (25 ?) avril une bataille eut lieu près de la Soufrière. Les Britanniques durent se réfugier dans la citadelle du Morne-Fortuné. Le 17 juin les troupes de Goyrand s’emparèrent des fortifications de la Vigie. Le lendemain les survivants de la garnison anglaise s’embarquèrent pour la Martinique ou la Dominique, précédés ou suivis par la plupart des habitants royalistes. Le 26 avril 1796 une escadre britannique mouilla à Sainte-Lucie et commença à débarquer 12 000 soldats et des royalistes français. Ils étaient commandés par le lieutenant général Abercrombie. Les troupes de Goyrand étaient majoritairement noires, en infériorité numérique. Le siège du Morne-Fortuné débuta le 24 mai et Goyrand dut capituler le lendemain. Goyrand fut envoyé à la Barbade où il resta trois mois puis à Londres d’où il put rentrer à Paris en novembre 1796. Après un congé de deux mois passé dans sa ville natale il donna sa démission d’agent de la République. Il sollicita en vain un vice-consulat, mourut à Paris en 1799.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article182580, notice GOYRAND Gaspard par Pierre Baudrier, version mise en ligne le 17 juillet 2016, dernière modification le 7 septembre 2018.

Par Pierre Baudrier

SOURCE : Ian de Minvielle-Devaux, Les commandants de la colonie française de Sainte-Lucie, Généalogie et Histoire de la Caraïbe, n° 227, juillet-août 2009, pp. 5992-6010.

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