LILIENTAL Maxime

Par Jean-Sébastien Chorin

Né le 16 octobre 1896 à Orenbourg (Russie), exécuté sommairement le 17 août 1944 à Bron (Rhône) ; ingénieur chimiste ; résistant FFI

Maxime Liliental était le fils de Julgan Liliental et de Liba. Il se maria avec Léontine Blanc et eut un enfant. Il fut naturalisé français en 1930. À cette époque, il demeurait à Marseille (Bouches-du-Rhône). En 1944, il résidait à Valence (Drôme), 35 avenue Félix Faure. Il était ingénieur chimiste.
Pendant la guerre, Maxime Liliental s’engagea dans la Résistance. Jean Malcuit, adjoint au chef national du service des faux papiers du Mouvement de libération nationale, certifia après-guerre l’avoir connu dans la clandestinité à Marseille sous le pseudonyme d’Arnaud. Il était « agent de liaison du service de renseignement d’un organisme de Résistance de la zone sud ».

Arrêté le 6 août 1944 à Valence, Maxime Liliental fut interné le 8 août à la prison de Montluc (Lyon, Rhône), dans la « baraque aux Juifs ».

Le 14 août 1944, eurent lieu des bombardements sur la base aérienne de Bron (Rhône). Devant l’ampleur des dégâts, les Allemands décidèrent de faire travailler sur le camp d’aviation des détenus juifs de la prison de Montluc.

Le 17 août, à 9 heures du matin, 50 prisonniers furent extraits « sans bagage » de la « baraque aux Juifs ». Le gardien Wittmayer fit l’appel et, à la dernière minute, les Allemands remplacèrent deux catholiques par des Juifs. Ils furent embarqués sur trois camions gardés par des soldats allemands armés de mitraillettes, puis amenés sur le champ d’aviation de Bron. A Bron, les prisonniers furent répartis par groupes de trois et contraints de rechercher, d’extraire et de désamorcer des bombes non éclatées. Vers midi, ils furent dirigés près d’un hangar pour déjeuner. L’un des détenus, Jacques Silbermann, profita de cette occasion pour s’évader. Après des menaces de représailles et de vaines recherches, les soldats allemands conduisirent les 49 détenus sur le chantier pour reprendre le travail. A 18h30, alors que les prisonniers remontaient sur un camion pour regagner Montluc, un major allemand donna l’ordre de les amener sur un autre chantier. Les 49 détenus furent conduits près de trois trous d’obus au-dessus desquels ils furent exécutés par balles. Leurs corps furent ensuite recouverts de terre et de gravats.

Le lendemain, 18 août, 23 détenus juifs de Montluc, dont au moins 20 de la « baraque aux Juifs », furent également conduits sur le terrain d’aviation de Bron. Ils subirent le même sort que les prisonniers de la veille. Ils furent exécutés au-dessus d’un trou d’obus après avoir recherché, extrait et désamorcé des bombes non éclatées toute la journée.

Le 19 août, le chef de la « baraque aux Juifs », Wladimir Korvin-Piotrowsky, dû remettre « en tas » les bagages des 70 prisonniers aux autorités allemandes.

En septembre 1944, cinq charniers furent découverts sur le terrain d’aviation de Bron. Le corps de Maxime Liliental fut retrouvé dans le charnier D, situé entre les hangars 75 et 80 et contenant 22 cadavres. D’après le rapport du médecin légiste, il avait été tué d’une balle dans la tête. Grâce au témoignage du seul rescapé de l’exécution du 17 août, Jacques Silbermann, nous pouvons déduire que la fosse D contenait 21 victimes du 17 août et 1 victime du 18 août (Charles Schwartz). Maxime Liliental fit donc vraisemblablement partie du groupe des 49 exécutés du 17 août 1944.
Le corps de Maxime Liliental fut décrit comme suit : « 1m70, cheveux châtains foncés, calvitie frontale, [...] chemise en toile bleue ciel [...], complet 2 pièces en drap noir et blanc, formant petits carreaux, ceinture cuir rouge à boucle métal, [...] cravate neuve rayonne, soulier bas cuir noir à semelles uskide ». Un mouchoir aux initiales « M.L. » et une alliance en or portant l’inscription « LM – L, 28 septembre 1929 » furent découverts sur son cadavre. D’abord enregistré sous le numéro 80, son corps fut identifié le 7 novembre 1944 par sa famille. Son acte de décès fut dressé le 16 octobre 1944 à Bron.

La mention « Mort pour la France » fut apposée en marge de son acte de décès en 1945. Maxime Liliental fut homologué commandant des Forces françaises de l’Intérieur (FFI).


Voir Bron (17-21 août 1944)

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article182593, notice LILIENTAL Maxime par Jean-Sébastien Chorin, version mise en ligne le 18 juillet 2016, dernière modification le 6 décembre 2020.

Par Jean-Sébastien Chorin

SOURCES : DAVCC, Caen, dossier de Maxime Liliental.— Arch. Dép. Rhône, 3460W1, 3335W22, 3335W11, 3808W866, 31J66.— Bulletin de l’Association des Rescapés de Montluc, N°18, mai 1946.— Bulletin de l’Association des Rescapés de Montluc, N°23, octobre 1946.— Pierre Mazel, Mémorial de l’oppression, fasc. 1, Région Rhône-Alpes, 1945.— Journal officiel de la République, Lois et décrets, 1er juin 1930.— Site Internet de Yad Vashem. — Service historique de la Défense, Vincennes GR 16 P 372950 (nc)

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