DELARUE Alexandre [Paris]

Né le 25 avril 1829 à Veneux-Nadon (Seine-et-Marne) (selon l’extrait du casier judiciaire, greffe du tribunal de Fontainebleau. D’après le dossier-contumax de 1871, il se prénommait Alexandre, Louis et serait né le 17 février 1829) ; cordonnier ; participant à la révolution de 1848 et à l’insurrection de juin ; adhérent de l’AIT ; communard.

Alexandre Delarue était célibataire. D’abord ouvrier chez Ance, fabricant de chaussons du faubourg Saint-Marcel à Paris, il demeurait chez celui-ci, qui fut, en 1848, délégué des maîtres fabricants de chaussons au Luxembourg, et sous l’inspiration de qui semble s’être constituée la Société des Ouvriers chaussonniers qui débattait encore de la question du tarif le 22 juin. Depuis un mois, Delarue était aux Ateliers nationaux. Ramassé par la garde mobile quand elle s’empara de la Montagne-Sainte-Geneviève, il fut l’objet d’une mesure de transportation, mais l’intervention de son propriétaire et de son dernier patron lui valut d’être gracié en décembre 1848, bien que ses relations avec l’insurgé Ance n’aient guère laissé de doute sur sa participation à l’insurrection. Voir Ance.

Son dernier domicile connu, avant 1871, était, 38, rue de la Butte-aux-Cailles, à Paris, XIIIe arr. Il était membre du Club démocrate socialiste du XIIIe arrondissement qui adhéra en bloc à l’Internationale le 25 novembre 1870.

En tant que délégué des vingt arrondissements, un nommé Delarue, le même sans doute, fut un des signataires de l’Affiche rouge du 6 janvier 1871, proclamation au peuple de Paris pour dénoncer « la trahison » du gouvernement du 4 septembre et pour mettre en avant trois mots d’ordre : Réquisition générale, rationnement gratuit, attaque en masse. Elle se terminait par ces mots : « Place au peuple ! Place à la Commune ! » Voir Ansel.

Pendant la Commune de Paris, Delarue servit comme capitaine au 176e bataillon de la Garde nationale. Aussi le 9e conseil de guerre le condamna-t-il, le 11 novembre 1872, à la déportation dans une enceinte fortifiée ; mais le condamné s’était réfugié à Bruxelles où, après avoir adhéré à plusieurs sociétés de réfugiés, il se livra « à une active propagande socialiste ».

Il fut gracié le 5 juin 1879. Il rentra aussitôt en France, et s’installa à Bordeaux.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article182597, notice DELARUE Alexandre [Paris], version mise en ligne le 19 juillet 2016, dernière modification le 29 novembre 2022.

SOURCES : Arch. Min. Guerre, A 10051. — Arch. Nat., BB 24/855, n° 2036. — Arch. PPo., listes de contumaces. — F. Sartorius, J.-L. De Paepe, Les Communards en exil. État de la proscription communaliste à Bruxelles et dans les faubourgs, Bruxelles, 1971. — Notes de M. Cordillot.

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