CABANNES Gaston, Marie, Léon

Par Gilles Morin, Justinien Raymond

Né le 12 août 1882 à Agen (Lot-et-Garonne), mort le 9 novembre 1950 à Bordeaux (Gironde) ; tailleur d’habits ; militant et élu socialiste de la Gironde, membre suppléant de la commission administrative permanente de la SFIO (1927-1929) ; maire de Floirac (Gironde), conseiller général de Bordeaux 5e, puis de Carbon-Blanc (1934-1940, 1945-1950), conseiller d’arrondissement de Bordeaux (1925-1934) ; député de la Gironde (1932-1942, 1945-1946), un des quatre-vingts parlementaires qui, le 10 juillet 1940 à Vichy, refusèrent les pleins pouvoirs au Maréchal Pétain.

[Assemblée nationale, Notices et portraits, 1936]

Gaston Cabannes naquit à Agen, rue Porteneuve, d’un père tailleur d’habits et d’une mère repasseuse. Son nom ne porte qu’un « n » sur son acte de naissance, mais il l’écrivit toujours avec deux « n ».

Il exerça le métier paternel ; tantôt il est désigné comme « artisan » tailleur, tantôt comme « marchand » tailleur ; il était effectivement artisan-commerçant. Il fut cependant secrétaire du syndicat des tailleurs de Bordeaux. Adhérent du PS en 1902, il fut mobilisé le 11 août 1914 et envoyé sur le front le 14 mai 1915 au 176e régiment de marche de l’Armée d’Orient. Il fut réformé temporaire le 29 octobre 1917 à Béziers, puis réformé définitivement le 11 juillet 1921. Il était frère de René Cabannes*, délégué à la propagande de la SFIO depuis 1909. Il vivait d’ailleurs avec ce dernier 54, rue du Mirail à Bordeaux à la fin de l’Occupation : (CAC, 19910564, art. 11.) En 1924, il était secrétaire de la Fédération des tailleurs d’habits de la Gironde. (CAC, 1994437, art. 001.)

En 1924, il figura sur la liste girondine du Cartel des gauches aux élections législatives mais ne fut pas élu. Les 19 et 26 juillet 1925, il fut élu conseiller d’arrondissement dans le cinquième canton de Bordeaux. Il conserva le siège de conseiller d’arrondissement les 18 et 25 octobre 1931. Il y reprit le siège de conseiller d’arrondissement les 18 et 25 octobre 1931, pour repasser au conseil général en 1934. Le 18 octobre 1931, Gaston Cabannes fut élu sur la liste socialiste d’Adrien Marquet*, conseiller municipal de Bordeaux, et il devint adjoint au maire. En 1935, en tête d’une liste socialiste il enleva la mairie de Floirac et demeura maire de cette petite cité jusqu’à sa mort.

Candidat socialiste SFIO dans la circonscription de Blaye, Gaston Cabannes fut battu le 22 avril 1928. Il prit sa revanche en 1932, en enlevant, au deuxième tour de scrutin, la septième circonscription législative de Bordeaux par 8 819 voix contre 8 537 à son concurrent le plus favorisé. Il appartint aux commissions des Douanes et Conventions commerciales (1932) et du Travail (1934).

Militant discipliné, Gaston Cabannes se classait à la gauche du Parti socialiste. Il siégea comme suppléant à la CAP en 1927-1928 et fut élu sur la « motion du Nord » à la commission administrative du Populaire en 1932. Quand survint, en 1933, la scission dite des « néo-socialistes » dans laquelle Adrien Marquet* et les quatre autres députés socialistes de la Gironde prirent un chemin qui devait conduire leur chef de file très loin, Cabannes resta fidèle au Parti socialiste. À nouveau candidat en 1936, il se prévalut d’être l’« élu discipliné », « le seul des élus de mon parti qui lui reste fidèlement attaché. Si le respect des engagements pris constitue la garantie essentielle que l’on est en droit d’exiger d’un homme politique, je suis certain d’avoir respecté les miens... » Il fut réélu au deuxième tour de scrutin par 8 938 voix contre 8 916 à Labroue, son adversaire de 1932. Il resta à la commission du Travail et entra à celle des Boissons.

Fidèle à ses convictions, Gaston Cabannes le fut encore le 10 juillet 1940 à Vichy en se classant parmi les quatre-vingts parlementaires qui refusèrent les pleins pouvoirs au Maréchal Pétain. Révoqué comme maire de Floirac, il retrouva son écharpe à la Libération. Maintenu dans le parti par le congrès des fédérations socialistes reconstituées de novembre 1944, il fut relativement tenu à l’écart de la direction fédérale par la direction issue de la Résistance à la Libération. En septembre 1945, il fut reconduit comme conseiller général de Carbon-Blanc et conserva ce siège en 1949.

Élu en octobre 1945 à l’Assemblée constituante, après avoir été placé en troisième position sur la liste socialiste qui eut quatre élus, il siégea comme juré à la Haute Cour de Justice. Le 2 juin 1946, il renonça à la vie parlementaire. Selon le préfet, il passait pour manquer d’activité.

Il était toujours maire de Floirac et fidèle au Parti socialiste quand il s’éteignit à Bordeaux, 54 rue du Mirail.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article18261, notice CABANNES Gaston, Marie, Léon par Gilles Morin, Justinien Raymond, version mise en ligne le 25 octobre 2008, dernière modification le 21 novembre 2008.

Par Gilles Morin, Justinien Raymond

[Assemblée nationale, Notices et portraits, 1936]
[Arch. OURS]

SOURCES : Arch. Nat., F/1cII/132/A. F/1cII/270. F/1cII/282 ; CAC, 1994437, art. 001. — Rapports des congrès de la SFIO, 1944-1949. — Conseils généraux, élections, résultats officiels, juillet 1925-octobre 1928, Paris, J.L.L. D’Artrey directeur. — PS-SFIO, Rapports du XXXIIe congrès national, Libairie populaire, 1935. — Livre d’Or des 80, op. cit.DPF, t. 3, op. cit., p. 819.

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