CABANTOUS Firmin

Par Antoine Barrière, Frédéric Durand

Né le 1er décembre 1914 à Bournazel (Aveyron) ; attaché à l’INSEE ; militant syndicaliste CFTC, vice-président de la CFTC du Puy-de-Dôme ; deuxième adjoint au maire de Royat (Puy-de-Dôme) de 1977 à 1988.

Firmin Cabantous était le cinquième enfant d’un couple de fermiers aveyronnais, l’« enfant gâté d’une famille relativement pauvre », mise à l’épreuve par l’absence du père lors du premier conflit mondial.

Ayant obtenu le certificat d’études primaires, Firmin Cabantous intégra, grâce à l’aide financière de son frère, le Petit séminaire de Rodez en octobre 1927. La rigueur de la vie et de l’enseignement y fut formatrice. En première, il participa à la création d’un cercle d’études : « on avait mené une campagne électorale, on avait l’esprit assez belliqueux. » Il quitta le Petit séminaire en 1932 et, « pour continuer la philo », décida de rentrer au Grand séminaire. Il n’y resta cependant qu’une quinzaine de jours, le temps de connaître le père Émerillot, directeur de conscience et ancien officier. Sans ressources ni travail, il dut alors travailler quelque temps dans la ferme familiale.

En octobre 1934, grâce à son curé, il obtint un poste de surveillant au Petit séminaire de Carcassonne (Aude). Dans la période qui suivit, il prépara le bac, qu’il passa bientôt à Montpellier (Hérault). Au chômage pendant un moment, il trouva un emploi à Béziers (Hérault) avant de partir pour le service militaire. En raison de son poids, il fut affecté au service auxiliaire, ce qui le conduisit au poste de secrétaire d’état-major au Puy-en-Velay (Haute-Loire). C’est là qu’il rencontra sa future femme, qu’il épousa en 1940. Il profita de son temps libre pour étudier un peu le Droit, tout en préparant le concours d’attaché de Préfecture. Il fut ensuite affecté au service « démographie », au sein duquel il participa à la préparation de l’armée du général Revers.

Après un stage de six mois à Lyon (Rhône), il arriva à Clermont-Ferrand le 27 août 1941 et fut affecté au service « Démographie » de Chamalières, ancêtre de l’INSEE, comme chef d’atelier. Dès 1942, il s’occupa du service mécanographie. Il devint formateur de l’organisation du travail et fut l’auteur de différents travaux sur ce thème. En 1946, il fut chef de service.

Bientôt attiré par la CFTC dont il partageait les idées, Firmin Cabantous en devint un militant important à la Libération, alors qu’« il fallait tout recréer, faire de la formation [et] trouver des fonds ». La première action marquante à laquelle il participa fut une distribution de vêtements de travail à la Maison du Peuple, en collaboration avec la CGT.

À l’occasion des États généraux de la Renaissance française, tenus en juillet 1945 à l’instigation du CNR, des Assemblées départementales furent organisées. Firmin Cabantous fut désigné, avec Gaby Desseux*, pour représenter la CFTC du quartier Saint-Jacques à l’assemblée qui se tint dans la salle Villars de Chamalières. Il devint bientôt vice-président de la CFTC du Puy-de-Dôme, chargé de la formation.
En 1947, réuni dans le local de la CFTC avec le père Ysorche, Michel Deplancke* et Georges Chometon, il participa à la constitution du MRP à Clermont-Ferrand.

En mars 1965, à l’occasion des élections municipales, alors qu’il était déjà chevalier de l’ordre du Mérite social, Firmin Cabantous se présenta à Royat sur la liste d’opposition conduite par le pharmacien Jean Brousse, « Liste démocratique républicaine de gestion municipale » visant à « créer une équipe représentative des intérêts de tous et décidée à œuvrer dans la solidarité, l’amitié, la loyauté, pour la prospérité de [la] cité, sans préjugé social, politique ou confessionnel ». La municipalité en place s’avéra cependant tenace. En 1977, il fut à nouveau candidat, sur la liste « d’action communale pour une ouverture nouvelle et sociale », emmenée par le docteur Jean-Claude Pons. Cette nouvelle liste parvint à battre celle du maire sortant Jean Revenel, aux commandes de la Mairie de Royat depuis 1954. Firmin Cabantous, alors âgé de soixante-deux ans, père de huit enfants, fut élu. Il devint alors deuxième adjoint et président de la commission des affaires administratives. Réélu en 1983, il choisit de démissionner en 1988, désapprouvant la manière de voter le budget.

En 1966, Firmin Cabantous fut nommé chevalier dans l’ordre national du Mérite.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article18267, notice CABANTOUS Firmin par Antoine Barrière, Frédéric Durand, version mise en ligne le 25 octobre 2008, dernière modification le 1er mars 2009.

Par Antoine Barrière, Frédéric Durand

SOURCES : Arch. Dép. Puy-de-Dôme, 10 J 24, 10 J 40, 10 J 54, 10 J 56. — La Montagne, 24 décembre 1966. — Jacques Revoil, Si Royat m’était conté... Cent cinquante années de gestion municipale. Histoire de la commune 1829-1879. Évocation synoptique des événements politiques, littéraires, artistiques, scientifiques contemporains les plus marquants, Aubière, Imprimerie Drouin, 1995. — Entretien avec Firmin Cabantous.

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