Née le 5 octobre 1820 à Laroche (Haute-Savoie). En 1871, veuve, mère de trois enfants, vivant en concubinage, couturière travaillant chez elle, elle habitait, 22, rue Doudeauville, à Montmartre ; communarde.
Elle fut accusée d’avoir contribué à l’érection de la barricade située au coin des rues Doudeauville et Stephenson (XVIIIe arr.), pendant la Semaine sanglante. « Munie d’un fusil et d’une cartouchière, une écharpe rouge autour du corps, elle encourageait les défenseurs de la barricade et leur distribuait des cartouches. » Bien qu’elle repoussât cette accusation, elle fut accablée par le témoignage d’une épicière dont le mari avait été arrêté comme « mouchard » par la Commune ; celle-ci affirma qu’elle fréquentait régulièrement les clubs Saint-Bernard et de la Boule Noire et qu’elle s’était vantée d’avoir été surnommée à Lyon, en 1848, la « Reine des barricades ».
Elle fut condamnée, le 8 avril 1872, par le 26e conseil de guerre, à vingt ans de détention. Après plusieurs diminutions, le restant de sa peine lui fut remis le 15 janvier 1879.
SOURCES : Arch. Nat., BB 24/779. — Arch. Min. Guerre, 26e conseil, dossier 92.