FONTAINE Amand (ou Armand), Auguste

Né à Vouxey (Vosges) vers 1823 ; menuisier ; opposant au Second Empire.

Bien que ses opinions et son action politiques ne puissent être précisées exactement, il est à peu près le seul militant de son époque, dont le dossier nous soit parvenu.

En 1855, un nommé Fontaine A.-C., proscrit du 2 décembre 1851, entrepreneur de menuiserie, franc-maçon, fit partie du Comité international de Londres chargé « de propager les principes et de préparer l’avènement de la République universelle, démocratique et sociale » (J. Bossu, « Une loge de proscrits à Londres... », L’Idée libre, février 1958). Sans doute y a-t-il identité entre les deux personnages.

Fontaine A.-A. était un homme à la barbe noire, portant gilet et redingote et arborant le chapeau de soie noire.

Le 30 septembre 1868, le ministère de l’Intérieur avertissait le préfet que Fontaine, réfugié à Londres « après avoir assisté au congrès maçonnique du Havre — voir Thirifocq Eugène —, où il s’est fait remarquer par son active propagande », était arrivé à Paris le 20 septembre et s’y était mis « en relations avec plusieurs individus connus pour leurs opinions révolutionnaires, notamment les nommés Mijoul et Heurtebise qui ont été signalés tout particulièrement comme se livrant à l’introduction en France d’écrits séditieux ». Fontaine avait pris le train pour Neufchâteau (Vosges) dans la soirée du 25 septembre, accompagné d’une femme, et il convenait de le surveiller.

La gendarmerie de Châtenois (Vosges) confirma effectivement, dans un rapport du 5 octobre, que Fontaine était arrivé le 26 septembre à Vouxey, avec la nommée Joséphine Pierron, originaire de Vouxey, venant de Londres où elle était employée dans un magasin de broderies. Fontaine se rendit à Ruppes (Vosges) le 2 octobre. On ne releva rien de suspect à son endroit. La gendarmerie de Coussey signala également son séjour chez son beau-frère Ferbus, aubergiste à Vouxey ; à en croire les gendarmes, il était en relations avec Jules Favre, Ernest Picard et Marie, « car ces messieurs figurent très souvent dans sa conversation ».

Deux ans plus tard, le ministre le signalait encore au préfet, le 31 mai 1870. Fontaine était retourné à Neufchâteau, appelé par la succession de son père, et il convenait d’exercer la traditionnelle « surveillance inostensible et discrète ».

Nous n’avons rien trouvé de plus sur ce militant qui, après tout, n’était peut-être qu’un simple républicain. Cependant, son ami Heurtebise était un militant d’avant-garde bien connu.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article182696, notice FONTAINE Amand (ou Armand), Auguste, version mise en ligne le 20 juillet 2016, dernière modification le 6 juin 2019.

SOURCE : Arch. Dép. Vosges, 8 bis M 19.

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