Par Daniel Grason
Né le 12 novembre 1909 à Erquy (Côtes-du-Nord, Côtes d’Armor), mort des suites de ses blessures le 24 août 1944 à l’Hôpital Bichat à Paris (XVIIIe arr.) ; garçon de bureau, maçon, marin-pêcheur, marin, gardien de la paix ; F.F.I.
Fils de Julien Rault, marin, et d’Eulalie Lefebvre, ménagère, Henri Rault alla à l’école primaire, il obtint son CEP à l’âge de douze ans, fut reçut parmi les premiers du canton. Ses parents aux revenus modestes travaillaient tous les deux, ils ne pouvaient aider pécuniairement leur fils à poursuivre des études. Il débuta comme garçon de bureau, puis trouva un travail de maçon, un peu mieux payé. Le travail se faisant rare, il acheta une barque et devint pêcheur.
Dans son autobiographie qu’il rédigea le 11 décembre 1941, il écrivit : « Le métier était aussi dur que celui de maçon et je ne gagnais guère plus. C’est pourquoi, aussitôt âgé de dix-huit ans, je sollicitais un engagement dans la Marine ». Matelot, il sillonna les mers du 13 avril 1938 au 25 mai 1941. Il regagna Erquy, le travail était rare quant à « la pêche il ne fallait pas y compter le poisson se vendait à un prix dérisoire ».
Il sollicita un emploi de gardien de la paix auprès de la préfecture de police de Paris. Il fit part de ses motivations, comparait avec sa vie de marin : « Après le service terminé chacun rentre chez soi, retrouve la douceur du foyer ». Il appréciait « Un traitement raisonnable permettant de fonder une petite famille et surtout être sûr du lendemain ». Patriote, Henri Rault décrivait ainsi sa nouvelle profession : « Une vie bien remplie au service du pays, de ma patrie que j’ai toujours servie de mon mieux comme doit le faire chaque Français ».
Sans logement, il habita fin 1941 chez un cousin 3-5, passage Flourens à Paris (XVIIe arr.). Il débuta le 1er décembre 1941 comme stagiaire, affecté au commissariat de Saint-Denis le 1er avril 1942 il fut titularisé en décembre. Il épousa Marie Vulliez le 3 avril 1943 en mairie du XIIe arrondissement. Aide-comptable, elle exerçait sa profession à la Manufacture Saint-Pierre sur le marché du même nom au pied de la butte Montmartre (XVIIIe arr.). Le couple habita le quartier des Grandes Carrières dans le XVIIe arrondissement.
Henri Rault était le 24 août 1944 vers 10 heures 30 à bord dans un camion qui franchissait le pont de Villeneuve-la-Garenne à l’Ile Saint-Denis. Les hommes furent pris sous un violent tir d’armes automatiques allemandes, cinq hommes étaient à bord, seul Henri Rault était armé de son pistolet automatique (de faible portée). Il riposta, mais fut grièvement blessé par une balle explosive à la cuisse droite. Des F.F.I. vinrent à la rescousse, les échanges de tirs se poursuivirent pendant une heure et demie. Emmené à l’Hôpital Bichat, il y mourut.
L’inhumation de Henri Rault se déroula le 30 août 1944 au cimetière parisien de Saint-Ouen (Seine, Seine-Saint-Denis). Son nom figure sur la plaque commémorative apposée dans la cour de la préfecture de police à la mémoire des agents tombés pendant les deux guerres mondiales et au Musée de la police 4 rue de la Montagne Sainte-Geneviève à Paris (Ve arr.). Une stèle a été posée sur la tombe familiale d’Erquy. Une plaque honorant son souvenir a été posée sur la première arche du pont de Villeneuve-la-Garenne (Seine, Hauts-de-Seine), la veuve d’Henri Rault signala sa disparition en juillet 1951. De fait, démontée pour cause de travaux et disparue, elle fut remplacée.
Le ministère des Anciens combattants attribua à Henri Rault la mention « Mort pour la France », il a été homologué F.F.I.
Par Daniel Grason
SOURCES : Arch. PPo. BA 1801, KC 31 (notes transmises par Christian Chevandier). – SHD, Caen AC 21 P 132200. – Bureau Résistance : GR 16 P 500708. – Christian Chevandier, Été 44. L’insurrection des policiers de Paris, Éd. Vendémiaire, 2014. – « Au cœur de la Préfecture de Police de la Résistance à la Libération », Sous la dir. de Luc Rudolph, Directeur honoraire des services actifs, Éd. LBM, 2009. – Site internet GenWeb. — État civil.