VALLIÈRE Louis, Victor

Fils de Cyrille Vallière, propriétaire viticulteur, Louis Vallière fut grièvement blessé lors de la bataille de Verdun. À l’issue de la guerre, il devint un militant de l’Union héraultaise des anciens combattants et victimes de guerre. Président de l’Association des anciens combattants d’Agde, il fut membre du comité départemental des mutilés, élu au conseil d’administration de l’Union héraultaise, association dont il fut le trésorier départemental en 1932 et 1934 et le vice-président en 1936. Ses activités locales furent aussi liées à la viticulture. Créateur en 1922 d’une mutuelle agricole, il fut aussi président de la distillerie coopérative ainsi que de la caisse locale de crédit agricole avant de devenir administrateur de la caisse régionale. Titulaire du certificat d’études, il fut aussi un acteur culturel local. Membre fondateur de l’Escolo dau Sarret en 1932, il participa au Grand cercle et au mouvement du Félibrige.

Dès 1929, il fut élu conseiller municipal d’Agde sur la liste du maire SFIO Jean Félix. Après le départ de ce dernier de la SFIO, il adhéra à l’USR. 4e adjoint dès 1929, il fut réélu en 1935, retrouvant ses fonctions d’adjoint de 1939 à la dissolution du conseil municipal par le régime de Vichy. L’hostilité que lui vouait le président local de la Légion des combattants expliqua le refus du préfet d’accepter la proposition de Jean Félix de le nommer au conseil municipal durant cette période.

À la Libération, il joua un rôle important dans la reconstitution des associations d’anciens combattants. N’ayant pas appartenu à la Légion française des combattants, il devint l’un des principaux responsables de cette mouvance associative. Président de l’Union héraultaise, il fut vice-président fondateur de l’Union départementale des anciens combattants ainsi que membre du conseil départemental de l’office départemental. Il garda la plupart de ces fonctions jusqu’à son décès. Il resta aussi un acteur agricole important. Trésorier du syndicat des vignerons de Béziers Saint-Pons et de l’union des distilleries coopératives du Midi, administrateur de la mutualité agricole du Midi, vice-président de la caisse régionale du crédit agricole du Midi, il fut aussi fondé de pouvoir du domaine de Saint Paul à Perpignan.

S’il ne reprit pas d’engagements partisans, Louis Vallière revint rapidement sur le devant de la scène politique locale. Dès 1947, son nom fut évoqué pour constituer une liste d’union, alternative à la municipalité radicale sortante et aux communistes. Après avoir renoncé, il revint en politique lors du renouvellement suivant, soutenu par l’ancien maire Jean Félix. À la tête d’une liste divers gauche, il devint maire d’Agde en 1953, battant le maire sortant, le radical Louis Reboul. Cinq ans plus tard, il devint conseiller général du canton face, de nouveau, à Louis Reboul. Classé divers gauche, il s’apparenta au groupe socialiste du conseil général alors que la SFIO avait décidé de soutenir sa candidature. Réélu maire en 1959, il fut battu aux élections cantonales de 1964 par le divers droite François Mas soutenu par l’UNR. En 1965, il décida de ne pas se représenter.