DAUJAT Raymond, Louis

Par Robert Serre

Né le 22 septembre 1910 à Saint-Amour (Jura), tué dans une action de sabotage le 9 décembre 1943 à Montélimar (Drôme).

Raymond Daujat avant-guerre
Raymond Daujat avant-guerre

Raymond Daujat était le fils de Marie Joseph, tailleur et de Marie Franceline Angèle Gonnet. Il se maria le 30 avril 1936 à Belley (Ain) avec Eugénie Catherine Rigottaz. Négociant en grains à Montélimar, âgé de 35 ans. Ancien secrétaire de la coopérative agricole de Montélimar, Louis Daujat était chef d’un groupe de Résistants de Montélimar en contact avec Auguste Floiras, radio S.O.E. Buckmaster lorsqu’il fut contacté en avril 1943 par Francis Cammaerts et son radio Albert qui venaient de Cannes. Recruté comme agent du SOE, il devint chef du réseau Buckmaster Roger pour le secteur de Montélimar. Père de famille tranquille, nul ne se serait douté de ses activités dans la Résistance. Parmi les événements auxquels il participa, il faut citer la prise d’un chargement d’armes entreposées sur ordre de Vichy au château de La Garde-Adhémar. Déguisés en Allemands, Daujat et ses compagnons se présentèrent au château avec un ordre de réquisition et firent une razzia du dépôt. Il cacha Alain chez lui en mai 1943, puis, après la venue de la Gestapo à Montélimar le 23 juin 1943, Roger Poyol et lui procurent un asile sûr à Alain chez Mielle à La Paillette. Le 10 septembre 1943, deux voitures de la Gestapo arrivèrent chez Daujat, sa maison fut investie ; il bouscula les Allemands et réussit à s’enfuir par une fenêtre, mais Cécily Lefort (Alice), planquée dans la cave de sa maison, fut arrêtée.
Le 9 décembre 1943, une équipe constituée de Louis Daujat, avec trois compagnons Raymond Crozier, Paul Ogier et Louis Brunel tous membres de l’AS exécutèrent un sabotage sur la voie ferrée contre un train de permissionnaires allemands au pont des Grèzes à 2 km au sud de la gare de Montélimar. Ils posèrent une bombe contre un rail. C’est alors qu’une patrouille arriva, qui les obligea à enlever rapidement les explosifs, puis à les remettre en hâte après le départ de la patrouille. Le train se présenta avec une certaine avance et dérailla sur les rails coupés par l’explosion, mais les quatre résistants n’eurent pas le temps de quitter les lieux. Raymond Daujat, qui fermait la marche, s’aperçut trop tard que le dernier wagon basculait dans le vide et venait l’écraser. Il fut tué par les débris du train. Dans la journée du 10 décembre, on découvrit le corps de Daujat avec des mèches à explosifs sur lui.
Il fut inhumé le 10 avril 1949 au cimetière communal, à Belley (Ain).
Il obtint la mention « Mort pour la France » et fut homologué au grade de captine des Forces françaises combattantes (FFC), dossier GR 16 P 159287 (nc).
Il fut décoré de la Légion d’honneur.
Son nom figure sur le monument aux morts, à Belley (Ain). Une rue de Montélimar porte son nom.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article182886, notice DAUJAT Raymond, Louis par Robert Serre, version mise en ligne le 28 juillet 2016, dernière modification le 24 mai 2020.

Par Robert Serre

Raymond Daujat avant-guerre
Raymond Daujat avant-guerre
Raymond Daujat et son fils
Raymond Daujat et son fils
Communiqué par Robert Serre

SOURCES : Fédération des Unités combattantes de la Résistance et des FFI de la Drôme, Pour l’amour de la France, Peuple Libre, Valence, 1989, p. , p.84. — Joseph La Picirella, Témoignages sur le Vercors, 14e édition, 1991, p. 51. — Patrick Martin, La Résistance dans le département de la Drôme, 1940-1944, thèse Université Paris IV Sorbonne, 2001, base de données noms. Fédération des Unités combattantes de la Résistance et des FFI de la Drôme, Pour l’amour de la France, Peuple Libre, Valence, 1989, p. , p.83, 134. Ladet, Ils ont refusé de subir, pages 15-16. "La Résistance en Drôme Centrale" (Gerland, La Résistance en Drôme Centrale, op. cit.), p. 29. Cookridge (SOE), page 29. Pierre Faraud, page 74, 77. Burles, La Résistance et les maquis en Drôme-sud, p. 95, 233. Paul — Cdt Pons, De la Résistance à la Libération, rééd. 1987, p. , p. 47, 87. Arch. Dép. Drôme, fonds FFI, 97J27, mémoires Alain (T2) page 49. Archives remises à l’AERD par le fils d’André Vincent-Baume, puis déposées aux Arch. Dép. Drôme. — Arch. Dép. Drôme, 132 J 1. Vernin 19. — Cdt Pons, De la Résistance à la Libération, rééd. 1987, p. 272. Escolan Patrice, Ratel Lucien, Guide-mémorial du Vercors résistant, Le cherche-midi éditeur, Paris, 1994, p. 321. Monument aux morts Montélimar.— État civil.

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