BOUSSARDON Emile Auguste

Par Michel Thébault

Né le 11 juin 1911 à La Chapelle Baloue (Creuse) , fusillé en représailles le 14 août 1944 à la carrière des Grises, commune de Prémilhat (Allier) ; artisan menuisier ; résistant bataillon Anne (A.S).

Il était le fils de Jules, Émile, Auguste Boussardon maçon et de Rose, Célestine, Augustine Cogne couturière, domiciliés au village de La Jaussée, commune de la Chapelle Baloue (comme souvent le père, maçon de la Creuse est absent lors de la naissance et c’est le grand père tailleur de pierres qui vient déclarer la naissance). Il épousa Lucie Simone Barbaud dont il eut deux filles Annie née en mai 1940 et Nelly née en janvier 1942. Il était artisan menuisier à la Chapelle Baloue.
Il s’engagea dans la Résistance le 6 juin 1944 sous les ordres de Jean Baptiste Rosier dit Victor, instituteur à La Chapelle Baloue, lieutenant FFI commandant la 1ère Compagnie CFL, compagnie Victor, du Bataillon Anne (Armée Secrète, Creuse-Nord)). Il participa à des opérations de parachutages effectuées sur le terrain des Pierres Blanches, et au sabotage des lignes de transport d’énergie électrique, de voies ferrées et de matériel roulant en gare de Saint Sébastien. Ainsi le 13 juillet 1944, un train de marchandises transportant en particulier des produits alimentaires fut immobilisé en gare de Saint Sébastien (Creuse) par une coupure de la voie, et la locomotive détruite la nuit même par un sabotage de la Résistance. Les maquis locaux ouvrirent les wagons et s’emparèrent de marchandises pour leur ravitaillement (deux bons de réquisition émanant des FFI furent remis au chef de station : bon°1/ 10 sacs de sucre, 40 sacs de tabac, 4 sachets d’étoffes et 3 vélos ; bon n°2/ 500 kg de sucre...). Suite à des plaintes et dénonciations, les autorités d’occupation organisèrent les 2 et 3 août 1944, une vaste opération de perquisitions (sur listes établies à l’avance) et d’arrestations à Saint Sébastien et dans plusieurs communes voisines, dont La Chapelle-Baloue. Une unité de la Wehrmacht agissant sur ordre du SIPO-SD de Clermont-Ferrand procéda aux arrestations. Dénoncé, Emile Boussardon fut arrêté le 2 août à la Chapelle Baloue en même temps que Charles Auchatraire et Charles Lachassagne, boulangers de la commune. Il fut d’abord conduit à Guéret et incarcéré, puis transféré avec d’autres résistants creusois à la caserne Richemont à Montluçon (Allier). Il en fut extrait le 14 août 1944, vers 5 heures du matin, avec 41 autres civils également détenus au même lieu. Ils furent conduits en camion sur la route de Quinssaines jusqu’au lieu-dit Les Grises, sur la commune de Prémilhat (Allier). Ils furent fusillés, vraisemblablement en représailles aux multiples attentats et actes de sabotages accomplis dans le secteur de Montluçon dans les premiers jours d’août 1944. Les corps furent jetés dans des fosses creusées à l’avance et couverts de chaux vive.
Il fut déclaré Mort pour la France en octobre 1945 et le titre d’interné résistant lui fut attribué en janvier 1956. Le grade de sergent-chef FFI lui fut reconnu à titre posthume en octobre 1946. Son nom figure sur le monument aux morts de la Chapelle-Baloue, sur la stèle commémorative de Prémilhat (Allier) et sur le mémorial de la résistance creusoise à Guéret (Creuse).

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article182919, notice BOUSSARDON Emile Auguste par Michel Thébault, version mise en ligne le 31 juillet 2016, dernière modification le 19 décembre 2021.

Par Michel Thébault

SOURCES : État civil — Dossier DAVCC Caen — Notes Raoul Vaugelade, ANACR de La Souterraine — Marc Parrotin, mémorial de la Résistance creusoise éditions Verso 2000 — Mémorial genweb, Guéret, Mémorial de la Résistance creusoise.

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