RIBIER Louis, Fernand

Par André Balent

Né en 1912 en Saône-et-Loire, mort en juin 2014 à Touzac (Lot) ; professeur de l’enseignement technique ; militant communiste de Paris, des Pyrénées-Orientales, du Lot ; résistant.

Louis Ribier, natif de Saône-et-Loire, passa sa jeunesse à Paris. Orphelin de son père, tué pendant la Grande Guerre, il vécut seul avec sa mère. Il dut travailler dès l’âge de dix-sept ans. Dans sa jeunesse, il assista à des réunions du Parti communiste. Il adhéra à ce parti en 1934. Un meeting PC avec Nicolas Boukharine, dirigeant bolchevik entré clandestinement en France l’aurait, selon ses dires, favorablement impressionné. Toujours après un récit fait bien longtemps après, dans les années 2000, Ribier expliqua que quelques mois plus tard, après l’arrestation puis l’exécution de Boukharine (1938), il aurait perdu sa confiance en Staline. Il demeura cependant membre du PC. Il semblerait toujours d’après le rédacteur de sa nécrologie (op. cit.) qu’il s’était marié une première fois avant 1939.

Ribier assista aux cours de philosophie de Georges Politzer à l’Université ouvrière, fondée par le PC en 1935, de laquelle il obtint un diplôme. Il participa activement aux manifestations qui précédèrent et suivirent la victoire électorale du Front populaire.

Militant clandestin du PC, il fut en 1943 responsable politique du 18e arrondissement. Menacé par la police allemande, il se réfugia avec sa femme près d’Autun (Saône-et-Loire) chez un cousin paysan. Il reprit ses activités clandestines et serait devenu « responsable régional ». Il ne put, dans ce cadre, comme l’écrivit celui qui recueillit son témoignage tardif, la connaissance de Waldeck Rochet avant la Libération de la Saône-et-Loire, car celui-ci, incarcéré à Alger, gagna ensuite Londres. Arrêté par les Allemands, Ribier fut disculpé par une indicatrice slovaque de la Sipo qui affirma qu’il n’était pas résistant, sans doute parce qu’elle pressentait que la Libération était proche.

Après la Libération de son département natal où il put enfin faire la connaissance de Waldeck Rochet, Ribier revint à Paris. Il fut nommé professeur dans un centre d’apprentissage à Meaux (Seine-et-Marne).

Ribier fut ensuite muté dans les Pyrénées-Orientales au centre d’apprentissage de Vernet-les-Bains. Il y fit la connaissance d’Achille Llado et sa femme Jeanne, née Vassails. La relation amicale qu’il noua avec ses deux collègues lui permit de connaître leur sœur et belle-sœur Denise Vassails, militante communiste, institutrice à Néfiach (Pyrénées-Orientales). Il se maria (ou épousaen secondes noces ?) avec elle à Néfiach le 26 mars 1956.

Par la suite, il fut muté au collège d’enseignement technique de La Grange de Villelongue-dels-Monts (Pyrénées-Orientales) aujourd’hui lycée professionnel Alfred-Sauvy où il effectua la suite de sa carrière professionnelle. Militant d du PCF, il n’exerçait aucune responsabilité départementale dans ce parti. Peut-être eut –il des responsabilités locales ?

À sa retraite, il décida de quitter le Roussillon car la violence du vent dominant, la Tramontane, lui provoquait des acouphènes. Avec sa femme, il s’installa dans le Bas Quercy, à Touzac. Il fut longtemps trésorier de la cellule de Duravel, localité proche de Touzac. Il occupa ses loisirs en pratiquant, en amateur, la peinture. Les œuvres qu’il donna à la fédération du Lot du PCF à l’occasion de son centième anniversaire furent exposées 29 avenue du Maquis, à Cahors (Lot). Il fit également don de deux autres de ses œuvres picturales à la direction nationale du PCF. Ribier était toujours actif deux ans avant sa mort, lisant chaque jour l’Humanité et commentant l’actualité politique. Il demeurait volontiers anticlérical, qualifiant la religion d’ « opium du peuple » empêchant le développement de l’esprit critique.

Ses camarades de parti lui rendirent un hommage solennel à l’occasion de son centième anniversaire. Sa femme était décédée deux ans plus tôt en 2012.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article182921, notice RIBIER Louis, Fernand par André Balent, version mise en ligne le 31 juillet 2016, dernière modification le 23 janvier 2019.

Par André Balent

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SOURCES : Arch. com. Saint-Estève, état civil, acte de naissance de Denise Vassails, mention marginale de son mariage. — Actu FD-46, nécrologie (anonyme) de Louis Ribier, 16 juin 2014, en ligne, site consulté le 31 juillet 2016.

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