FISCHER Ladislas (Ferrier ou Février) dit aussi Lucien

Par Jean-Luc Marquer, Robert Serre

Né le 25 octobre 1911 à Oradea-Mar (Roumanie), sommairement exécuté le 11 août 1944 à Grenoble (Isère) ; médecin ; résistant résistant AS secteur 8 Vercors (maquis de l’Isère), homologué Forces françaises de l’Intérieur.

Ladislas FISCHER
Ladislas FISCHER
Photo : Musée départemental de la Résistance du Vercors, Vassieux-en-Vercors, Drôme

Né dans une famille juive, dont le père était chirurgien, Ladislas Fischer étudia la médecine à Paris entre 1928 et 1934. Il fut nommé interne des hôpitaux de Paris en 1935.
Il obtint la nationalité française par un décret du 18 mars 1937. Il habitait alors à Clichy (Seine, aujourd’hui Hauts-de-Seine).
Médecin et lieutenant de réserve, il participa à la campagne de mai-juin 1940 au sein du 11ème Régiment de Cuirassiers.
Il fut diplômé de la Faculté de médecine en 1941 avec une thèse portant sur l’action des diurétiques mercuriels sur le diabète insipide. Il était neurologue et endocrinologue.
Il était marié et avait deux enfants
Médecin aux hôpitaux de Paris, Ladislas Fischer fut dénoncé comme juif.
La nationalité française lui fut retirée par un décret du 19 janvier 1942, qui mentionne comme adresse : hôpital de la Pitié.
L’exercice de la médecine lui fut interdit par un arrêté du 25 mars 1942.
Il rejoignit Lyon où il exerça à l’hôpital Edouard-Herriot aux côtés de Pierre Wertheimer, neuro-chirurgien.
Il partit dans le Vercors comme médecin capitaine en mars 1944 et installa, le 8 juin 1944, l’hôpital du maquis à Saint-Martin-en-Vercors. L’hôpital se replia après l’attaque du 21 juillet à la grotte de la Luire, commune de Saint-Agnan-en-Vercors, mais, le 27 juillet 1944, la grotte fut investie par les Allemands. Il fut conduit au siège de la Gestapo à Grenoble où il fut torturé.
Ladislas Fischer fut fusillé au polygone de Grenoble dans la nuit du 10 au 11 août 1944 avec 22 autres personnes dont le docteur Marcel Ullmann et le R.P. Yves Moreau de Montcheuil, théologien.
Il semble que son corps n’ait jamais été formellement identifié.
Le tombe 181 de la nécropole nationale de Vassieux-en-Vercors (Drôme) porte son nom avec le prénom Lucien.
Il obtint la mention "Mort pour la France" et fut homologué résistant, membre des Forces françaises de l’Intérieur.
A titre posthume, Ladislas Fischer fut décoré de la médaille de la Résistance et de la croix de la Guerre (31-03-1947) et fait chevalier de la Légion d’honneur (J.O. 06-07-1955).
La promotion de médecins auxiliaires du 23-03-1945 (classe 43), formée au fort de Vincennes, porte son nom.
Son nom figure sur la plaque commémorative 1939-1945, Hôtel-Dieu (internes), Paris( IVème arr). et sur la plaque commémorative 1939-1945 de la Faculté de Médecine Paris-Descartes, Paris VIème arr.
Il figure également dans l’ouvrage : À la mémoire des médecins et étudiants en médecine morts pour la France au cours de la guerre 1939-1945, réalisé à l’initiative de la présidence de la Faculté de Médecine de Paris en 1949.


Voir : Grenoble, charniers du Polygone


Notice provisoire

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article183124, notice FISCHER Ladislas (Ferrier ou Février) dit aussi Lucien par Jean-Luc Marquer, Robert Serre, version mise en ligne le 7 août 2016, dernière modification le 13 septembre 2021.

Par Jean-Luc Marquer, Robert Serre

Ladislas FISCHER
Ladislas FISCHER
Photo : Musée départemental de la Résistance du Vercors, Vassieux-en-Vercors, Drôme

SOURCES : SHD Vincennes, GR 16 P 224776 (à consulter) — AVCC Caen, AC 21 P 184686 (à consulter) — Julie Annoi, page 3 du chapitre III. André Souyris-Rolland, Les chantiers de jeunesse dans la Résistance Bulletin de l’amicale nationale des Anciens des Chantiers, n°11, juillet 2001, page 23. De Richter, page 100, note de bas de page. Arch. Dép. Drôme, 132 J 30. — Cdt Pons, De la Résistance à la Libération, rééd. 1987, p. 275. — Joseph La Picirella, Témoignages sur le Vercors, 14e édition, 1991, p. 329, 375. Escolan Patrice, Ratel Lucien, Guide-mémorial du Vercors résistant, Le cherche-midi éditeur, Paris, 1994, p. 302-304. — Bulletin de l’AAIHP, juillet 1996, pages 8 à 12 — Thèse de Laurent Cardonnet, Contribution à l’étude des étudiants et médecine et des médecins "Morts pour la France" pendant la Seconde Guerre mondiale — — Touchard, G. (dir.) / Bodin, M.(enlumineur) / Gérard, J. (écrivain) /Mée, M. (écrivain), À la mémoire des médecins et étudiants en médecine morts pour la France au cours de la guerre 1939-1945 Paris, Ed. Bouasse-Jeune et Cie, 11/11/1949 — MémorialGenweb. — jorf Gallica

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