SAMUEL Franck, Benedict [pseudonyme dans la Résistance : DUPRÉ]

Par Robert Serre, Dominique Tantin, Jean-Marie Guillon (à partir du travail de Robert Pinel et de Mémoire Résistance HB)

Né le 27 mars 1925 à Berlin (Allemagne) ou à Chelmno (Culm, Pologne), tué le 22 février 1944 à Izon-la-Bruisse (Drôme) ; maquis Ventoux, Armée secrète (AS).

Ce jeune maquisard d’origine juive et probablement polonaise est resté connu seulement sous son pseudonyme. Les recherches de Robert Pinel et de l’association Mémoire Résistance HB ont pu apporter quelques précisions. Fuyant les nazis, sa famille s’était réfugiée à Carpentras (Vaucluse). Son père, Ernest Samuel, artiste lyrique sous le nom de Anselm Ruest, né le 24 août 1878 à Culm, y était mort le 18 novembre 1943. Franck Samuel rejoignit le maquis du Ventoux, mais il n’apparaît pas sur la liste dressée par les responsables avant la tragédie du 22 février 1944. Il appartenait à la 3e section du maquis (camp Koenig) qui se trouvait à la ferme Jullien, aux Granges-Basses, commune d’Izon-la-Bruisse. Le 22 février 1944, le maquis fut attaqué à l’aube par un commando de chasse de la Lutwaffe et des auxiliaires français de la 8e compagnie Brandebourg. La 1e section qui était à l’école du village d’Izon et la 3e furent surprises en même temps que le poste de garde qui était en contrebas. La plupart des maquisards de la 3e section furent tués à l’extérieur de la ferme en tentant d’échapper aux assaillants. Ce fut le cas de Franck Samuel, découvert avec André Picard* et leur chef Jean-Paul Maugard, qui seul put s’enfuir.
Il obtint la mention « Mort pour la France » et fut d’abord inhumé dans la nécropole d’Eygalayes (Drôme). En 1951, à l’initiative de sa mère qui résidait à Carpentras, son corps fut exhumé et transféré au cimetière israélite de la ville, où il repose à côté de celui de son père.
Un document postérieur à la guerre, trouvé par Robert Pinel, intrigue car il indique que sa mère a résidé à Toulon, 7 rue de l’aumônier Robineau à une date inconnue. Or l’abbé André Robineau, directeur du Foyer Jeanne d’Arc qui se trouvait dans cette rue, était engagé dans la Résistance et, notamment, aidait les jeunes à gagner le maquis. Franck Samuel serait-il passé par là ? André Robineau* déplacé par sa hiérarchie dans les Basses-Alpes (Alpes-de-Haute-Provence) fut fusillé à Nice (Alpes-Maritimes) le 15 août 1944.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article183140, notice SAMUEL Franck, Benedict [pseudonyme dans la Résistance : DUPRÉ] par Robert Serre, Dominique Tantin, Jean-Marie Guillon (à partir du travail de Robert Pinel et de Mémoire Résistance HB) , version mise en ligne le 8 août 2016, dernière modification le 8 décembre 2020.

Par Robert Serre, Dominique Tantin, Jean-Marie Guillon (à partir du travail de Robert Pinel et de Mémoire Résistance HB)

SOURCES : Arch. dép. Drôme, fonds de l’AERD (dossier remis par le fils d’André Vincent-Baume). — site internet Mémoire des hommes (AC 21 P 144661). — Claude Arnoux, Maquis Ventoux, quelques pages de la Résistance en Vaucluse, Avignon, Les Presses Universelles, 1974 et rééd. 1994, p. 86. — Association pour la Mémoire de la Résistance et de la Déportation dans les Hautes-Baronnies (Mémoire Résistance HB), La tragédie du maquis d’Izon-la-Bruisse, 22 février 1944, Eygalayes, 2013, p. 125-127. — Laurent Pascal, Maquis Ventoux, op. cit.— Joseph La Picirella, Témoignages sur le Vercors, 14e édition, 1991. 88. — Cdt Pons, De la Résistance à la Libération, rééd. 1987 270. — Véranne Vitabo, Le maquis Ventoux 1943-1944, Université d’Avignon, maîtrise Histoire, 1997, p. 40. — Mémorial GenWeb.

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