THIRION Maurice, Paul

Par Éric Nadaud

Né le 20 avril 1901 à Fismes (Marne), mort à Monaco le 9 décembre 1976 ; serveur de restaurant, secrétaire du syndicat CGT des HCRB, membre du bureau et du comité exécutif de la Fédération nationale des travailleurs de l’Alimentation et HCR CGT, membre du comité exécutif du Parti socialiste unitaire, et de la commission exécutive de l’Union progressiste.

Fils de Jean Baptiste Thirion, carrier, et de Marie Joséphine Siron, repasseuse, Maurice Thirion passa la plus grande partie de sa vie dans le XIe arrondissement de Paris, où il exerça la profession de serveur de restaurant et milita dans le syndicalisme des hôtels, cafés, restaurants, bars (HCRB).
Désigné sous l’Occupation membre du conseil d’administration du Syndicat unique des employés des cafés, hôtels, restaurants de la région parisienne, quand celui-ci fut constitué par un arrêté paru au Journal officiel du 4 février 1944, il devint après la Libération secrétaire appointé du syndicat CGT des HCRB de la région parisienne (67, rue de Turbigo), avec la charge particulière du service juridique et des archives.
Son refus de la scission de Force ouvrière, fin 1947, lui permit de franchir de nouveaux degrés dans l’échelle des responsabilités syndicales. Il fut l’un des six militants que le comité général des syndicats CGT de la région parisienne, en février 1948, puis le congrès de l’Union départementale CGT, en juin 1948, choisirent pour remplacer les membres de la commission exécutive de l’UD passés à Force ouvrière, pour deux ans. En 1950, il accéda aussi à la direction de la Fédération nationale CGT des Travailleurs de l’Alimentation et des Hôtels, Cafés, Restaurants. Il fut élu membre de son comité exécutif, sur présentation du Syndicat des HCR de la région parisienne, par les congrès fédéraux de juin 1950 et mai 1952. Il y appartint à la section fédérale des « HCR, Gens de maison », dont Julien Livi était le responsable. Les congrès de mai 1954, mai 1956 et mai 1958 le portèrent enfin au secrétariat fédéral. Ses fonctions tant au comité exécutif qu’au bureau de la Fédération semblent avoir cessé après 1962.
Ce parcours syndical fut favorisé par sa qualité de socialiste unitaire partisan de l’entente des socialistes avec le Parti communiste. D’abord membre de la SFIO, il appartint en 1947 à la tendance dite « Bataille socialiste » de l’aile gauche du parti, qu’il suivit quand elle se transforma en Mouvement socialiste unitaire et démocratique et fit scission en janvier 1948. Il fut membre de la commission exécutive et du bureau du MSUD, avec les fonctions de trésorier national, et administrateur de la tribune de ce groupement, La Bataille socialiste. Il conserva ces attributions au sein du Parti socialiste unitaire, qui se substitua au MSUD en septembre 1948. Au sein du MSUD comme du PSU, il soutint la stratégie menée par le secrétaire général Élie Bloncourt, qui préconisait l’alliance avec le Parti communiste, mais sans alignement inconditionnel. Évincé avec lui de la direction du PSU, à l’automne 1951, par un coup de force de l’aile la plus proche du Parti communiste, il poursuivit son action au sein de l’Union progressiste, à la constitution de laquelle il avait pris part en décembre 1950. Porté au Conseil national de l’Union par la première conférence nationale des progressistes, en décembre 1950, il le fut également à sa commission exécutive par les conférences nationales qui suivirent, en juin 1952, juin 1954, et juin 1956. En outre, il appartint à l’Association pour l’étude des problèmes politiques, économiques et sociaux, qui édita de 1949 à 1961 la revue Cahiers internationaux, où s’exprimaient des intellectuels socialistes proches du Parti communiste.
Marié à Paris en 1925 avec Rachel Léonia Francisca Ceuppens, puis en 1937 avec Philomène Antonia Vial, et père d’un enfant, il décéda à Monaco le 9 décembre 1976.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article183211, notice THIRION Maurice, Paul par Éric Nadaud, version mise en ligne le 9 août 2016, dernière modification le 11 octobre 2018.

Par Éric Nadaud

SOURCE : L’Atelier, 19 février 1944. – La Vie ouvrière, 12-18 février 1948. - Bulletin d’information et d’éducation syndicales. Organe officiel de la Fédération Nationale des Travailleurs de l’Alimentation et des HCR de France et des Territoires d’Outre-Mer, 1950-1952. – L’Alimentation ouvrière, 1950-1960. – Bulletin mensuel d’information du Comité d’entente des mouvements progressistes, janvier-février 1951. – Le Militant de l’Alimentation et des HCR, 1953-1961. — Arch. Ppo, dossier RG Andrée Marty-Capgras, n° 309-650, rapport de mars 1952 sur les Cahiers internationaux. — État civil de Fismes.

rebonds ?
Les rebonds proposent trois biographies choisies aléatoirement en fonction de similarités thématiques (dictionnaires), chronologiques (périodes), géographiques (département) et socioprofessionnelles.
fiches auteur-e-s
Version imprimable