CADOU René-Guy

Par Guy Haudebourg

Né le 15 février 1920 à Sainte-Reine-de-Bretagne (Loire-Inférieure, Loire-Atlantique), mort le 20 mars 1951 à Louisfert (Loire-Inférieure) ; instituteur, poète ; adhérent du Parti communiste français.

René-Guy Cadou était le fils de Georges Cadou et d’Anna Benoiston, mariés en 1910 à Piriac (Loire-Inférieure) où ils étaient instituteurs. Leur premier enfant, Guy-Georges, né en 1911, mourut à huit mois. Le premier août 1914, Georges Cadou partit pour la guerre où il fut blessé en octobre 1918. À l’automne 1919, avec sa femme, ils furent nommés à Sainte-Reine-de-Bretagne, village de Brière (Loire-Inférieure). Ce fut là que naquit René-Guy, le 15 février 1920, et qu’il fut baptisé le 5 avril. Il entra à l’école primaire dans l’école de ses parents, instituteurs à Sainte-Reine-de-Bretagne (Loire-Inférieure), avant de continuer ses études à Saint-Nazaire (Loire-Inférieure) où ses parents furent nommés en 1927. En 1930, son père fut nommé directeur d’une école primaire dans un quartier populaire de Nantes (Loire-Inférieure). La famille vint alors s’installer dans cette ville et, en octobre 1931, René-Guy Cadou fut inscrit au lycée Clemenceau de Nantes (Loire-Inférieure) où il poursuivit toutes ses études secondaires. Sa mère mourut en 1932 et son père se remaria en juillet 1934.

À Nantes, René-Guy Cadou devint l’ami de Michel Manoll qui le fit entrer en relation avec plusieurs poètes dont Max Jacob et Pierre Reverdy. En juillet 1936, il publia son premier poème dans une revue d’étudiants nantais. L’année suivante parut Brancardier de l’Aube. En septembre 1938, il passa la première partie de son bac après avoir redoublé sa première tout en continuant d’écrire et de publier. Après avoir raté la seconde partie de son bac philo en juin 1939, il l’obtint en septembre 1939 et entama d’éphémères études de droit. Pour se faire de l’argent, il devint trieur de courrier à la gare de Nantes. En janvier 1940, son père, retraité, mourut d’une maladie hépatique. René-Guy Cadou fut mobilisé dans le Béarn en juin 1940, puis fut hospitalisé avant d’être réformé en octobre 1940.

Revenu dans la région nantaise, il décida de devenir instituteur tout en continuant la poésie et, le 16 décembre, fut nommé instituteur-suppléant (remplaçant) à Mauves-sur-Loire (Loire-Inférieure) où il resta vingt-cinq jours avant de rejoindre Bourgneuf-en-Retz du 10 janvier au 30 avril 1941. Le 1er mai, il fut nommé à l’école publique de Saint-Aubin-des-Châteaux (Loire-Inférieure), commune proche de Châteaubriant (Loire-Inférieure) où il fut renommé en septembre 1941. Le 20 octobre 1941, à la suite de l’exécution par de jeunes communistes du lieutenant-colonel Hotz, commandant allemand de la place de Nantes, cinquante otages furent désignés pour être fusillés à Nantes et à Châteaubriant. Le 22 octobre 1941, René-Guy Cadou croisa les camions emmenant 27 otages qui allaient être fusillés à La Sablière et assista à l’enterrement de certains d’entre eux à Saint-Aubin. Cet événement le marqua profondément – il écrivit un poème en leur honneur en octobre 1944 –, mais ce ne fut pas le seul drame dont il fut le témoin pendant la guerre puisqu’en juin 1944, il fut interpellé par une patrouille allemande qui encerclait le maquis de Saffré et qui allait massacrer la plupart des résistants.

Ayant passé sans succès le certificat d’aptitude professionnel d’instituteur en 1942, il continua à assurer des remplacements durant la guerre : Herbignac (Loire-Inférieure) à l’automne 1942, Saint-Herblon (Loire-Inférieure) de janvier à mars 1943, puis Clisson (Loire-Inférieure) d’avril à juillet 1943. C’est à cette époque qu’il fit la connaissance d’Hélène qui deviendra sa femme. Au début juin 1943, il fut maintenu réformé, ce qui lui permit d’échapper au service du travail obligatoire (STO). Lors des bombardements américains de septembre 1943, sa maison nantaise fut endommagée et Cadou échappa miraculeusement à la mort. En octobre, il fut nommé à Basse-Goulaine (Loire-Inférieure) où il resta jusqu’en avril 1944 avant de rejoindre Le Cellier (Loire-Inférieure) où il fit classe à des petits nazairiens repliés. Sa maison ayant été détruite lors de nouveaux bombardements, ce fut d’une mansarde qu’il assista à la libération de Nantes par les alliés le 12 août 1944. Enfin titulaire, à la rentrée 1945, il fut nommé instituteur-adjoint à Louisfert (Loire-Inférieure) près de Châteaubriant. René-Guy Cadou y resta jusqu’à sa mort en 1951 avec Hélène, devenue son épouse le 23 avril 1946, et devint l’ami du directeur de l’école, Joseph Autret*, résistant communiste qui le fit alors adhérer au Parti communiste (PCF). À partir de janvier 1947, René-Guy Cadou publia une critique littéraire intitulée « chronique du monde réel » dans Clarté, l’hebdomadaire communiste de Loire-Inférieure. En octobre 1947, Joseph Autret ayant quitté Louisfert, René-Guy Cadou devint directeur de l’école primaire et habita alors la maison d’école. Le 20 mars 1951, il mourut jeune, à Louisfert, d’un cancer qui durait depuis plusieurs années.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article18331, notice CADOU René-Guy par Guy Haudebourg, version mise en ligne le 25 octobre 2008, dernière modification le 16 août 2021.

Par Guy Haudebourg

ŒUVRE : Œuvres poétiques complètes, Seghers, 1977. — Articles dans Clarté, 25 janvier 1947, 8 février 1947, 8 mars 1947, 12 et 26 avril 1947, 17 mai 1947.

SOURCES : Clarté, 1947. — Raconte, camarade, Saint-Nazaire, 1974, 254 p. — Christian Moncelet, René-Guy Cadou. Les liens de ce monde, Seyssel, Champ Vallon, 1983. — Michel Prodeau, Itinéraires clandestins, Nantes, Opéra, 1995, 203 p. — Hélène Cadou, C’était hier et c’est Demain, Éditions du Rocher, 2000 ; Une Vie entière. René Guy Cadou, la mort, la poésie, Éditions du Rocher, 2003.

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