BELOT Fernand, Jean

Fernand Belot était le fils du colonel Fernand Isidore, né à Longeville (Doubs) le 14 décembre1889 et de Marthe Bourgeois. Après un baccalauréat passé au lycée Victor-Hugo de Besançon, Fernand Belot débuta ses études de médecine à Nancy où il milita à la Jeunesse étudiante chrétienne (JEC). Il fut mobilisé en 1939 comme médecin-auxiliaire dans les chasseurs alpins. Fait prisonnier, il parvint à s’échapper à la seconde tentative et à rejoindre Lyon où il s’inscrivit pour terminer ses études. Il soutint sa thèse sur « les tumeurs nerveuses du médiastin » le 22 juin 1943.
Il s’engagea dans la Résistance avec François de Menthon, qu’il avait peut-être connu à Nancy où il était professeur à la Faculté de Droit, et qui avait été président de l’Action catholique de 1927 à 1930.Toujours est-il qu’il retrouva à Lyon le fondateur du mouvement Liberté à Annecy, installé dans la métropole rhodanienne en novembre 1940. Fernand Belot devint diffuseur du journal clandestin Liberté.
Toujours en 1940, il fit la connaissance de Raymonde Renée Vallat lors d’une réunion de la JEC où militait cette étudiante en histoire-géographie. Ils y côtoyèrent entre autres Pierre Bockel, un séminariste et André Mandouze. Fernand et Raymonde firent partie de l’équipe des fondateurs des Cahiers du Témoignage Chrétien, journal créé en 1941 par le Père Pierre Chaillet, emblématique de la Résistance spirituelle à l’Ordre nouveau. Raymonde, soutenue par ses parents dans cet engagement, aida celui auquel elle allait se fiancer à trouver une imprimerie clandestine chez Antoine Vernier, un imprimeur de Pont-de-Roide-Vermondans. Ils diffusèrent les Cahiers dans de nombreuses régions des deux zones. À la fin de 1942, Fernand devint lieutenant dans la nouvelle Armée secrète (AS). Il mit sur pied des filières d’évasion. Aidé de Raymonde, il faisait passer des Juifs en Suisse. Le 29 juin 1943, Fernand et Raymonde se marièrent civilement puis religieusement le 1er juillet.
Fernand Belot fut dénoncé par un traître, un italien nommé Ferrarèse, membre de la Gestapo, qui s’était infiltré dans le groupe. Il fut arrêté à Lyon le 27 mars 1944 avec Raymonde, son père, le Colonel Belot, et ses beaux-parents. Malgré les tortures et les sévices de Klaus Barbie à la prison Montluc à Lyon, ils ne dévoilèrent aucun des secrets du réseau « Témoignage Chrétien ». Fernand fut exécuté sommairement par les Allemands le 9 juin 1944 avec vingt autres prisonniers au bord de la route nationale 7, dans le bois de Cornavent, à Communay (Isère puis Rhône), non loin de Lyon.
Raymonde fut déportée à Ravensbrück puis aux camps de travail de Beendorf et de Hambourg. À son retour, en fidélité à la mémoire de Fernand, elle entama des études de médecine et devint radiologue. Elle se remaria et c’est sous l’identité de Raymonde Guyon qu’elle témoigna au procès Barbie.
Son beau-père procéda à son identification formelle le 4 mai 1945, le reconnaissant sur la photo n°15 prise par le service régional d’identité judiciaire de Lyon.
Fernand Belot obtint la mention « Mort pour la France » et fut homologué au grade de lieutenant des Forces françaises de l’intérieur (FFI) et au titre de "Déporté et interné résistant" (DIR), dossier SHD Vincennes GR 16 P 45677.
En octobre 2007, une plaque fut apposée en l’honneur de Fernand Belot sur le gymnase du collège Victor-Hugo de Besançon, qui porte désormais le nom du Résistant. Fernand et Raymonde Belot – décédée en 2006 - reposent au cimetière de Saint-Ferjeux à Besançon (Doubs).
Son nom figure sur le monument aux morts, à Bourg-en-Bresse (Ain)

Voir Communay