CAGÉ Suzanne, Laurence

Par Yves Le Maner

Née le 29 décembre 1911 à Armentières (Nord), morte le 10 juillet 1992 à Suresnes (Hauts-de-Seine) ; ouvrière bobineuse, puis secrétaire ; militante communiste ; responsable de l’Association France-URSS.

Son père ayant été tué pendant la Première Guerre mondiale, Suzanne Cagé dut travailler très jeune dans une usine textile pour compléter les faibles revenus de sa mère. Syndiquée CGTU depuis 1926, elle adhéra aux Jeunesses communistes en juillet 1930, sous la houlette de Martha Desrumeaux. Après avoir mené la grève du Textile à Armentières au début de l’année 1933, elle suivit les cours de l’école centrale du PC à Ivry (février-avril 1933), puis fut déléguée « par ses camarades de travail » pour effectuer un voyage en URSS à l’occasion des fêtes du Premier-Mai.
Dès son retour, elle fut nommée secrétaire de la Fédération Nord des « Amis de l’URSS », fonction qu’elle conserva jusqu’en 1939. Il semblerait qu’à ce titre, elle ait assisté à des réunions du Comité central du PC en 1934. Arrêtée en septembre 1939, Suzanne Cagé fut condamnée à cinq ans de prison par le Tribunal de Lille pour « distribution de tracts de nature à nuire à la Défense nationale », mais la peine ne put être appliquée du fait de la débâcle de 1940.
La direction du Parti communiste la délégua en zone sud en septembre 1940. Ainsi, vers le 12 de ce mois, elle prit contact avec Lucien Thomazo, alors en permission, pour reconstituer la cellule communiste de Saint-Tropez dans le Var (témoignage de Lucien Thomazo recueilli par Jacques Girault).
Suzanne Cagé était la compagne de Giovanni Sosso, dit Jean Auber, FTP sous le nom de « capitaine Jean ».
Membre active de la Résistance dans la région lyonnaise, elle fut arrêtée le 23 mai 1943. Emprisonnée successivement à Saint-Étienne (l’évasion des 25-26 septembre ne permit pas de libérer les trois militantes femmes en l’absence de clés), à Lyon et à Châlons-sur-Marne, elle fut finalement déportée à Ravensbrück en mars 1944 ; elle y retrouva son amie Martha Desrumeaux avec qui elle avait milité au sein du syndicat unitaire du Textile.
À la Libération, Suzanne Cagé entra au comité national de l’Association France-URSS. Établie à Puteaux (Seine, Hauts-de-Seine), elle milita au sein de la section locale du PC. À partir de 1956, elle devint directrice-gérante de la revue Études soviétiques, publication en langue française éditée par le « Bureau soviétique d’information ».
Suzanne Cagé s’était mariée en septembre 1954 à Puteaux avec François Lescure et avait divorcé en février 1959.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article18337, notice CAGÉ Suzanne, Laurence par Yves Le Maner, version mise en ligne le 25 octobre 2008, dernière modification le 17 septembre 2022.

Par Yves Le Maner

SOURCES : RGASPI, 495 270 8268. — Arch. Dép. Nord, M 154/200 et M 154/195B. — Arch. Dép. Pas-de-Calais, M 5142. — J.-M. Fossier, op. cit. — Pierre Broué, Raymond Vacheron, Meurtres au maquis, Grasset, 1997. — Yasmine Siblot, La Formation politique de militants ouvriers, Cahiers du Centre fédéral de la FEN, 1998. — État civil d’Armentières.

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