SCHUSTER Henry, Mayer

Par Jean-Sébastien Chorin

Né le 30 août 1893 à Paris (IXe arr.), exécuté sommairement le 9 juin 1944 à Communay (Isère, Rhône depuis 1967) ; boursier ; résistant FFC dans le Rhône.

Henry, Mayer Schuster était le fils d’Albert, Martin Schuster, banquier, et de Thekla Simon. Il naquit au domicile de ses parents, 80 rue Taitbout, à Paris (IXe arr.). Le 28 mai 1925, il se maria à Paris (XVIIe arr.) avec Émilienne, Marie Ferraris. Sa fille Nicole naquit le 14 octobre 1926 à Paris (XVIIe arr.). Avant-guerre, les Schuster demeurèrent à Paris. Henry Schuster exerçait la profession de boursier.
Pendant la guerre, Henry Schuster résida à Lyon (Rhône), 8 rue Servient (IIIe arr). Il s’engagea dans la Résistance. Le 28 octobre 1943, il fut arrêté par des hommes de la Gestapo parce qu’il était juif et résistant. Il fut incarcéré à la prison de Montluc (Lyon), dans la « Baraque aux Juifs ».
Le 9 juin 1944, Henry Schuster et dix-huit autres détenus furent extraits de Montluc. Les Allemands les enchaînèrent deux par deux et les firent monter dans deux camionnettes. Une motocyclette transportant des mitraillettes prit la tête du convoi, suivie de deux voitures noires conduisant des officiers de la Gestapo. Une seconde motocyclette transportant également des mitraillettes se plaça en queue de convoi derrière les camionnettes. Vers 20h30, les prisonniers, ainsi escortés par les Allemands, furent conduits à Communay (Isère, Rhône depuis 1967) via la route nationale 7. Les véhicules stoppèrent au bord du bois de Cornavent sur le côté de la route. Les Allemands bloquèrent la circulation des deux côtés de la nationale et éloignèrent les personnes se trouvant dans les champs alentour. Ils firent descendre huit prisonniers de la première camionnette en deux groupes successifs de quatre hommes. Au fur et à mesure qu’ils sortaient du véhicule, les détenus furent abattus à coups de mitraillettes. Les onze autres prisonniers furent sortis de la deuxième camionnette et furent exécutés de la même manière. Toutes les victimes furent achevées d’un coup de pistolet dans l’oreille. Les Allemands qui massacrèrent ces hommes étaient en civil. Après l’exécution, ils firent demi-tour vers Lyon, abandonnant les corps sur place.
La mairie de Communay fut alertée mais les autorités ne purent relever les corps que le lendemain car, le jour même, il pleuvait à torrent. Ils découvrirent les cadavres à environ dix mètres de la route nationale 7, répartis en trois groupes : deux de quatre hommes et un de onze.
On trouve dans le fichier de la morgue de Lyon, la description du corps d’Henry Schuster : cheveux de couleur châtain moyen, nez légèrement busqué, moustache à l’américaine, lèvre supérieure proéminente, 1m75 environ, complet bleu moucheté, 3 pièces, chemise bleue, bretelles en cuir, flanelle blanche, souliers bas jaunes ressemelés en caoutchouc, chaussettes grises. Il fut inhumé à Communay. Henry Schuster fut identifié avant le 10 octobre 1944 par son codétenu René Miescher et le docteur Gaubert, tous deux d’Andrezieux (Loire). Il fut également reconnu le 28 novembre 1944 par sa fille, Nicole Schuster, demeurant à Paris, 7 passage Poncelet.
Henry Schuster fut homologué FFC. Il obtint le titre d’interné résistant. Son nom apparaît sur le monument de Communay rendant hommage aux victimes du 9 juin 1944.

Voir Communay

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article183455, notice SCHUSTER Henry, Mayer par Jean-Sébastien Chorin, version mise en ligne le 14 août 2016, dernière modification le 5 mai 2021.

Par Jean-Sébastien Chorin

SOURCES : Arch. Dép. Rhône, 3808W459, 3460W1, 3460W3, 3460W4, 3335W22, 3335W11, 3335W27.— SHD, Vincennes, inventaire de la sous-série GR16P.— Bruno Permezel, Victimes de l’Occupation à Lyon et alentour, 81 monuments, 11 parcours, 2001.— Note de Dominique Tantin.— Mémorial Genweb.— Site Internet de Yad Vashem.— État civil.

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