ALMUDÉVER Joseph, Édouard [ALMUDÉVER MATEU, Josep, Eduard]

Par André Balent, Claude Pennetier

Né le 30 juillet 1919 à Marseille (Bouches-du-Rhône), mort le 25 mai 2021 à Saint-Jean-de-Verges (Ariègee ; maçon ; volontaire en Espagne républicaine ; militant communiste et syndicaliste CGT de l’Ariège.

Né à Marseille de parents espagnols, frère cadet de Vincent Almudever, de nationalité française, Joseph Almudéver effectua sa scolarité primaire à Lodève (Hérault) s’établit en Espagne avec sa famille en 1931 à Alcàsser (province de Valence, Communauté valencienne), village d’origine de son père. Sa mère était une une militante du PSOE. Membre des Jeunesses socialistes unifiées (1936, issues de la fusion des jeunesses socialistes et communistes, mais bientôt sous direction communiste) en Espagne, il intégra, en juillet 1936, malgré son jeune âge grâce à un faux certificat de naissance, la colonne "Pablo Iglesias" de miliciens du PSOE formée à Valence. Cette unité , bientôt militarisée, fut active en Aragon, dans la province de Teruel. Il participa aux durs combats autour de cette ville en décembre 1937 et en janvier 1938. Blessé à Teruel par un tir de mortier en mai 1938, il ne put réintégrer les troupes républicaines au sortir de l’hôpital, son véritable âge ayant été découvert. Étant de nationalité française, il s’engagea alors dans les Brigades internationales (BI). Intégré à la la 129e BI il ne put rejoindre le front, sa brigade (francophone) étant dissoute en octobre 1938 après la décision de Negrín, président du Conseil, de se séparer des BI.

Après un bref séjour à Marseille, il était de retour à Valence en février 1939, ayant navigué sur un navire britannique. Avec son père il vécut les évènements du port d’Alicante où ils furent tous deux capturés parles troupes franquistes. Ils furent tous les deux internés au camp d’Albatera (province d’Alicante, Communauté valencienne). Condamné en 1941 à trente ans de détention, peine ramenée à douze ans, Joseph Almudéver fut emprisonné pendant quatre ans et finalement libéré en 1942. Il fut détenu d’abord au camp d’Albatera, puis à celui de Portaceli (camp établi sur un terrain de la chartreuse de Porta Coeli, commune de Serra, province de Valence) et, enfin, à la prison modèle de Valence.

Il reprit le combat dans l’"Agrupación guerrillera de Levante y Aragón" (sous la direction du Parti communiste d’Espagne). Son groupe tomba en 1947, après une action contre une voie ferrée à Catarroja (province de Valence), près d’Alcassèr, et deux de ses compagnons furent été fusillés. Joseph Almudever put s’échapper et partit clandestinement à Barcelone puis passa les Pyrénées à pied en août 1947, pour rejoindre son frère Vincent à Pamiers (Ariège).

En France, Joseph Almudever travailla comme maçon et fut membre du PCF et de la CGT. Avec son épouse Carmen Ballester (originaire de Silla, province de Valence, commune limitrophe d’Alcàsser), avec qui il s’était marié à sa sortie de prison en 1942 et qui l’avait rejoint en Ariège, il eut cinq enfants. Ils résidaient à La Tour-du-Crieu (Ariège), commune limitrophe de Pamiers.

Le 9 octobre 2016, la Generalitat valenciana [la Généralité valencienne, gouvernement de la Communauté valencienne] lui rendit solennellement hommage, dans son palais à Valence. Ce jour-là, au cours d’une cérémonie, avec d’autres, il reçut le titre d’Ambaixador de la Generalitat valenciana qui lui fut remis par par Ximo Puig, président de la de Généralité et Mònica Oltra, vice-présidente. Il se distingua lorsqu’il descendit ostensiblement de la tribune lorsque retentit la Marcha Real, hymne monarchiste, hymne officiel de l’Espagne (relaté par le journal catalan en ligne de Barcelone Vilaweb du 9 octobre 2016.

L’Humanité signala son centième anniversaire le 30 juillet 2019. Il a été considéré comme étant le dernier brigadiste vivant, en tout cas parmi ceux de nationalité française.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article183657, notice ALMUDÉVER Joseph, Édouard [ALMUDÉVER MATEU, Josep, Eduard] par André Balent, Claude Pennetier, version mise en ligne le 18 août 2016, dernière modification le 15 avril 2022.

Par André Balent, Claude Pennetier

SOURCES : RGASPI 545/6/1051, dossier personnel. — ACER, n° 32, juin 2016. — Bruno Vincens, « Anniversaire. Joseph Almudever, un siècle de combat », L’Humanité, 29 juillet 2019. — "El brigadista Josep Almudéver baixa de la tarima mentre sona l’himne espanyol", Vilaweb, Barcelone, journal catalan en ligne, 9 octobre 2016 (consulté par André Balent). — "Rimont. Les cent ans de Joseph Almudever", La Dépêche (Ariège), 22 juillet 2017. — Lucas Marco, « Josep Almudéver, el último brigadista internacional, fallece a los 101 años », Eldiario.es, 25 mai 2021. — Josep Antich, « Fallece Josep Almudéver Mateu, el último brigadista internacional », Levante-EMV, 25 mai 2021. Films : — Joseph Almudever, la guerre d’Espagne en héritage, 1re partie : Jusqu’au bout de l’engagement , interview de Jean-Michel Caralp, 53 minutes, Université Paul Valéry Montpellier 3, 2019, ; Joseph Almudever, la guerre d’Espagne en héritage, 2e partie : Résistance à la répression franquiste, d’une guerre à l’autre, interview de Jean-Michel Caralp, 64 minutes, Université Paul Valéry Montpellier 3, France, 2019. — Carlos Sánchez Escrivà, El último brigadista, documentaire, 59 minutes, Three Roots Media, Espagne, 2018— Notes d’André Balent, 15 avril 2022.

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