CHAÏNIAN Garabed (Dubois Charles)

Né à Smyrne (Izmir) où il fut scolarisé de 1920 à 1922, Garabed Chaïnian partit pour la Grèce en 1922 à la mort de son père qui était chauffeur. À Athènes avec sa mère, sa sœur et son frère, il commença à travailler comme coursier dans une pharmacie.
En 1927, il vint en famille s’installer en France, à Marseille.
Garabed Chaïnian travailla comme apprenti verrier dans une usine pendant un an, puis comme apprenti cordonnier jusqu’en 1929. Il fut ensuite ouvrier dans une usine de confiseries puis dans une usine de chaussures jusqu’en 1934, avant de se faire embaucher par une agence de publicité où il travailla jusqu’en 1938.
Il se syndiqua à la CGTU en 1936 et fut régulièrement en contact avec des militants du Parti communiste français sans pour autant prendre sa carte. Il profitait de son emploi chez un afficheur pour coller des affiches pour le parti.
En 1938, il fut mobilisé dans le 60e régiment d’infanterie à Besançon comme soldat de 2e classe.
À la déclaration de la guerre, il fut envoyé au front en Alsace puis, fin mai 1940, dans la Somme. Il fut fait prisonnier le 5 juin 1940 et conduit au Stalag IA le 30 juin. À la mi-juillet 1940, il fut envoyé travailler dans les carrières à Wenzenbach.
Il parvint à s’évader le 21 octobre 1940 et à passer en URSS à travers la frontière lituanienne.
En URSS, il fut interné jusqu’en septembre 1941 dans un camp du NKVD près de Vologda avec d’autres Français, tous membres du Parti communiste français ou sympathisants. Garabed Chaïnian ne les rejoignit pas dans la grève de la faim qu’ils entamèrent, mais signa une lettre adressée aux dignitaires de l’armée rouge et à Staline, ce qui fut signalé à Dimitrov.
À la suite d’une étude plus approfondie de son dossier à Moscou, il fut suggéré d’envoyer Garabed Chaïnian dans le secteur n°15.
À partir du 5 janvier 1942, Garabed Chaïnian travailla pour le Komintern. Il étudia dans une école du parti jusqu’en décembre 1942.
Dans une correspondance à son sujet, Stella Blagoeva, chargée des cadres au sein du département occidental de l’IC, et André Marty admirent le peu d’activité de Garabed Chaïnian au sein du camp et furent d’accord pour l’envoyer au poste de Kouchnarenkovo. Garabed Chaïnian arriva à Oufa le 5 mai 1942. Il souffrait du typhus.
Dans un rapport du 22 décembre 1942, la direction de l’école du parti faisait état des faibles progrès effectués par Chaïnian et de son indiscipline. L’appareil du Komintern convint alors de le faire travailler comme cordonnier.