ODABACHIAN René [ODABACHIAN Édouard, René]

La famille Odabachian, arménienne, est originaire de Sivas en Turquie, Empire ottoman. Le père de René, Édouard Odabachian, né le 11 septembre 1881, vint faire des études à l’Institut Chimique de Nancy où il obtint un diplôme d’ingénieur chimiste. ll est mentionné dans le recensement de Nancy en 1906. Il a été naturalisé Français en 1929. Sa famille l’avait rejoint en France en 1923, à la suite du Traité de Lausanne qui interdisait aux rescapés du génocide arménien de se réinstaller sur leurs terres.
Son fils René Odabachian naquit français, rue Saint-Nicolas à Nancy en 1907, sous le nom de Guth, sa mère Marie Guth, native de Nancy ("sujet ottoman" d’après les renseignements de l’état civil, en fait Marie Guth était bien Française mais a perdu
cette nationalité lors de son mariage avec Édouard en 1913. Elle l’a retrouvé lors de la naturalisation de son mari en 1929), travaillait comme couturière. René Odabachian fut reconnu par son père et sa mère le 5 octobre 1910 puis légitimé le 5 avril 1913, lors du mariage de ses parents.
On ignore ses études. Au vu des photo conservées par la famille, il semble qu’il ait été militaire dans les Zouaves et qu’il a servi en Algérie.
Membre du Parti communiste français à Nancy, René Odabachian en fut exclu en novembre 1936, accusé d’avoir mené un « travail de désagrégation » et de s’être « livré à des attaques inadmissibles contre les camarades italiens ». Il fut inscrit sur la liste noire n°8. Ces accusations doivent être replacées dans le contexte du durcissement du stalinisme en URSS et de la montée en France d’une associée au contrôle biographique.
Il a quitté Nancy en Juillet 1942 pour résider à Poitiers dans le but de se soustraire au STO. Il fut arrêté par les allemands une première fois et remis en liberté après avoir purgé une peine de prison.
Résistant, René Odabachian fut arrêté une seconde fois le 15 décembre 1942 dans la Vienne. Déporté Nacht und Nebel NN, il fut interné au camp d’Hinzert près de Trêves puis à la prison de Wolfenbüttel (Allemagne) où il mourut le 22 avril 1943 des suites d’une pneumonie et d’insuffisance cardiaque.
Son décès fut inscrit sur son état civil en mairie d’Hagondange le 6 octobre 1947. Il fut déclaré "Mort pour la France" en octobre 1947 mention reportée en mars 1948. Par un arrêté du 2 juillet 2012, (JO du 17 août 2012) il fut reconnu Mort en déportation.
René Odabachian est enterré à la Nécropole Nationale le Pétant à Montauville (Meurthe-et-Moselle). Sur sa tombe à Montauville, il est mentionné "Déporté politique"