ROGUÉ Marcel

Par Jean-Marie Guillon

Né le 15 février 1897 à Clairac (Lot-et-Garonne), abattu le 26 juillet 1944 à Bayons (Basses-Alpes, Alpes-de-Haute-Provence) ; cheminot, puis contremaître ; communiste ; secrétaire départemental du Parti communiste, puis du Secours rouge ; résistant.

Cheminot à Agen (Lot-et-Garonne), Marcel Rogué fut révoqué à l’issue de la grève de mai 1920. Il devint contremaître d’atelier. Militant communiste, il fut secrétaire du rayon d’Agen à partir d’août 1925, puis secrétaire du rayon du Lot-et-Garonne jusqu’en février 1930 et responsable du travail syndical. En 1932, il assurait le secrétariat de l’Étoile sportive ouvrière d’Agen et du Secours rouge départemental. Il était divorcé.

Après la dissolution du Parti communiste en 1939, il fut arrêté et interné au camp de Nexon (Haute-Vienne). Sans doute fut-il transféré ensuite au camp de Saint-Paul d’Eyjaux, dans le même département. Il fit partie des quelque cent cinquante internés transférés à la centrale d’Eysses (Lot-et-Garonne) à l’automne 1943, puis dans une annexe de la centrale, le camp Carrère, après les « trois glorieuses » (8-9-10 décembre) qui empêchèrent l’envoi d’une centaine d’entre eux dans un camp de zone Nord. Considérés comme « internés dangereux », ils furent dirigés vers la citadelle de Sisteron (Basses-Alpes, Alpes-de-Haute-Provence), le 22 décembre 1943.
Après l’évasion massive du 8 juin 1944, les quarante cinq internés restants furent libérés par les maquisards FTP, le 21 juillet 1944. Marcel Rogué (souvent nommé par erreur Roque), qui était parmi eux, fut conduit au maquis de Tramalao (commune de Bayons). Il fut tué le 26 juillet 1944, lors de l’attaque du camp par le groupe de chasse allemand du capitaine Staudacker et des éléments de la 8e compagnie Brandebourg, que sa surdité ne lui avait pas permis d’entendre s’approcher.
Il fut inhumé avec ses camarades au cimetière de Bayons. Ses restes n’ayant pas été réclamés par sa famille, ils furent transférés au cimetière militaire de Luynes (commune d’Aix-en-Provence, Bouches-du-Rhône) le 14 juin 1967. Une stèle a été érigée à la mémoire des vingt quatre morts du 26 juillet sur les lieux du drame. Son nom a été donné à une rue d’Agen.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article183826, notice ROGUÉ Marcel par Jean-Marie Guillon, version mise en ligne le 21 août 2016, dernière modification le 4 avril 2022.

Par Jean-Marie Guillon

SOURCES : Arch. Nat. F7/13129. — Arch. Dép. Lot-et-Garonne, cabinet du préfet, n° 8. — Arch. Pétré, Livre noir pour la XVe Région, Service des recherches de crimes de guerre ennemis, 4 juillet 1945. — Témoignage Gustave Chauviré (Documents, Témoignages, recherches, « Les compagnies de travailleurs et les camps d’internement, », Nice, MRA). — Presse locale (Le Travailleur, 1926-1932). — DBMOF 1919-1939.  Louis Gazagnaire, Le peuple héros de la Résistance. Témoignages de patriotes de Provence, Paris, Éd. Sociales, 1971.  Les communistes du Lot-et-Garonne dans la Résistance, Agen, 1984. — Mémorial de la Résistance et des combats de la Seconde Guerre Mondiale dans les Basses-Alpes, Digne, Secrétariat aux Anciens Combattants–CDIHP des Alpes-de-Haute-Provence, 1992. — Jean-Christophe Labadie, La répression allemande, Basses-Alpes 1943-1944, Digne, Arch. Dép. des Alpes-de-Haute-Provence, 2014.

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