SETTIMELLI Lazare, Raimond

Par Jean-Marie Guillon

Né le 5 novembre 1888 à Villefranche-sur-Mer (Alpes-Maritimes), abattu le 17 juin 1944 à Estoublon (Basses-Alpes, Alpes-de-Haute-Provence) ; maçon, musicien, cultivateur ; communiste ; résistant FTP.

Fils d’Armaïn Settimelli, tailleur de pierres, et de Thérèse Rasetti, ménagère, marié à Louise Garibaldi le 20 juin 1922, Lazare Settimelli était un militant communiste des Alpes-Maritimes. Retraité de la musique municipale de Nice, il s’était installé comme cultivateur à Estoublon (Basses-Alpes). Son fils Louis, né en 1924, élève-maître au Lycée du Parc Impérial à Nice, fut inquiété lors du démantèlement par la police française d’une partie de l’organisation clandestine du PCF à Nice fin 1942-début 1943, mais il fut relaxé par la section spéciale de la cour d’appel d’Aix-en-Provence le 18 novembre 1943. Comme d’autres militants interpelés dans la même affaire, Louis Settimelli avait rejoint les maquis FTP dont les Basses-Alpes devenaient le bastion depuis leur création en septembre 1943. Sous le pseudonyme de Bob, il fut désigné comme responsable politique de la 2e compagnie FTP de Provence, constituée fin 1943 et comme adjoint du responsable politique du secteur. Son frère, Paul, y était chef d’un détachement FTP, avant d’être muté à Marseille. Le village d’Estoublon servait de base à une partie de l’état-major communiste départemental. Il fut investi, le 17 juin 1944 à l’aube, par les militaires allemands et les hommes de la 8e compagnie Brandebourg (chargés d’infiltrer la Résistance) qui participaient aux opérations de ratissage qui suivirent la forte mobilisation résistante du secteur consécutive au débarquement en Normandie, le 6 juin 1944. Après des échanges de coups de feu avec des résistants au cours duquel le responsable régional du PC, Jean Lassalle*, fut abattu alors que Louis Settimelli, qui l’hébergeait et qui était alors responsable adjoint du secteur FTP, pouvait fuir, la population fut rassemblée sur la place. Lazare Settimelli et deux autres communistes, Pierre Foray* et Jean Amoureux*, furent pris comme otages et exécutés au bord de la RN 207. Une stèle fut inaugurée à leur mémoire à cet endroit, le 19 août 1945. Un boulevard de Villefranche porte le nom de Lazare Settimelli.
Il reçut la mention de « Mort pour la France » et fut décoré de la Médaille de la Résistance à titre posthume le 14 septembre 1960.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article183890, notice SETTIMELLI Lazare, Raimond par Jean-Marie Guillon, version mise en ligne le 22 août 2016, dernière modification le 3 avril 2022.

Par Jean-Marie Guillon

SOURCES : Arch. dép. Alpes-de-Haute-Provence 42 W 112. ⎯ Arch. dép. Bouches-du-Rhône 8 W 51. ⎯ Mémoire des Hommes SHD Caen DAVCC 21 P 154863 et 21 P 674628 , Vincennes GR 16 P 546700 (nc). — Documents, témoignages, recherches n°23, sd, Musée de la Résistance azuréenne. — Jean Garcin, De l’armistice à la Libération dans les Alpes de Haute-Provence 17 juin 1940-20 août 1944, Digne, 1983. — Gazagnaire Louis, Le peuple héros de la Résistance, Paris, Éditions sociales, 1971. ⎯ Mémorial de la Résistance et des combats de la Seconde Guerre Mondiale dans les Basses-Alpes, Digne, Secrétariat aux Anciens Combattants–CDIHP des Alpes-de-Haute-Provence, 1992. — Raymond Moulin, « 1943-1944, l’occupation allemande et la Résistance sur le plateau de Valensole », Bulletin des Amis du Vieux Riez n° hors-série, sans date. — Jean-Louis Panicacci, Les lieux de mémoire de la Deuxième Guerre mondiale dans les Alpes-Maritimes, Nice, Serre, 1997. — État civil.

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