JAUBERTY Henri

Par Michel Thébault

Né le 11 novembre 1923 à Châtelus-le-Marcheix (Creuse), mort en action le 8 juin 1944 à La Souterraine (Creuse) ; cultivateur ; résistant FTPF.

Né au lieudit Malmouche, commune de Chatelus-le-Marcheix, il était le fils de Lucien François Jauberty cultivateur et de Marie Mélanie Chambraud. Son père, né le 9 février 1889 à Ceyroux (Creuse), fut mobilisé le 1er août 1914 dans le 68ème régiment d’Infanterie puis dans des régiments de Zouaves. Il fut blessé trois fois, une fois à Verdun le 18 mai 1916 et gazé à l’ypérite le 16 juillet 1918. Démobilisé le 23 mars 1919, il vint s’installer à Châtelus-le-Marcheix. Henri Jauberty fut à 6 ans orphelin de père, vraisemblablement décédé des suites des blessures subies lors du premier conflit mondial, le 10 octobre 1930. Il fut adopté par la nation par jugement du tribunal de Bourganeuf (Creuse) le 28 octobre 1932.
En 1944, il résidait avec sa mère et son frère Henri né en 1923 aux Jarges, commune de Saint-Dizier- Leyrenne (Creuse) où il était cultivateur. Il s’engagea dans la Résistance le 2 mai 1944 rejoignant un maquis FTPF, la 2102ème compagnie FTPF sous les ordres de Pierre Leylavergne (capitaine Daniel). Ce maquis s’était développé à partir de la fin de 1943 dans la forêt de Mérignat, au lieudit Les grands Bois (commune de Masbaraud-Mérignat).
Le 7 juin 1944, le lieutenant-colonel « François » (Albert Fossey), chef départemental des FFI de la Creuse et du Cher dirigea la première libération de Guéret à la tête des maquis de la Creuse. Guéret fut ainsi la première préfecture métropolitaine libérée de France.Henri Jauberty participa à ce combat, la 2102èmè compagnie FTPF étant présente à l’attaque de Guéret. Le lendemain 8 juin les responsables FTP décidèrent de libérer et d’occuper la ville de la Souterraine. Il y existait un poste fortifié allemand le poste de Lafut (centre d’amplification des lignes téléphoniques souterraines à grande distance) tenu par une garnison. Le premier assaut dès 7 heures du matin échoua devant la forte résistance allemande. Des renforts furent alors demandés, venant de Guéret : un escadron de l’école de la Garde passée à la Résistance et la 2012ème compagnie FTPF. Les renforts arrivés, l’assaut reprit mais la garnison allemande dont les communications n’avaient pu être coupées reçut à son tour des renforts qui parvinrent rapidement à la dégager. Il s’agissait d’éléments du 19ème SS Polizei venu de Limoges (Haute-Vienne). Devant l’attaque allemande, les résistants durent se replier en combattant. Au pont de la gare, deux résistants de la 2102ème compagnie FTP, Henri Jauberty et Jean Baptiste Allamargot furent tués au combat en couvrant le repli de leur groupe.

Henri Jauberty obtint la mention mort pour la France en novembre 1945 et fut nommé à titre posthume au grade de caporal-chef FFI. Son nom figure sur le monument aux morts de Saint-Dizier-Leyrenne et sur le mémorial de la résistance creusoise à Guéret. Son nom a été également gravé sur la stèle édifiée au Pont de Murat (commune de Saint Dizier-Leyrenne) à la mémoire des militaires de l’école de la Garde tués en ce lieu.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article183931, notice JAUBERTY Henri par Michel Thébault, version mise en ligne le 22 août 2016, dernière modification le 5 juillet 2021.

Par Michel Thébault

SOURCES : Arch. Dép. Creuse (état civil, registre matricule, recensement) — SHD AVCC Caen — site Mémoire des Hommes — René Castille in La Creuse pendant la seconde guerre mondiale Le Puy Fraud Ed.2012 — Marc Parrotin Le temps du Maquis, Histoire de la Résistance en Creuse Ed. Verso 1984 et Mémorial de la Résistance creusoise Ed. Verso 2000 — mémorial genweb — Wikipedia massacre d’Argenton-sur-Creuse

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