PEROTTO Bruno, Angelo, aussi écrit PERROTTO

Par Antonio Bechelloni, Robert Serre, Jean-Luc Marquer

Né le 30 mars 1907 à Feltre (Belluno, Italie), mort en action ou exécuté sommairement le 21 juillet 1944 à Vassieux-en-Vercors (Drôme) ; de nationalité italienne ; mécanicien ; résistant de l’Armée secrète, homologué interné résistant (DIR).

Bruno PEROTTO
Bruno PEROTTO
Photo : Musée départemental de la Résistance du Vercors, Vassieux-en-Vercors, Drôme

Bruno, Angelo Perotto était le fils de Ferruccio Andrea Giovanni Perotto et d’Angela D’Agostini. Immigré en France en 1927, à l’âge de 20 ans, il épousa Hortense Rozand le 19 septembre 1932 à Pont-en-Royans (Isère).
Le couple eut au moins un enfant.
En 1944, la famille habitait Grande Rue à Saint Marcellin (Isère).
Bruno Perotto exerçait la profession de mécanicien.
Il s’engagea dans la Résistance rejoignant le maquis du Vercors, secteur 8 de l’AS-Isère.
Il trouva la mort dans les combats le 21 juillet 1944, lors de l’opération aéroportée allemande contre le terrain d’atterrissage et le village de Vassieux.
C’est un jugement déclaratif de décès du tribunal civil de Die (Drôme) du 12 juin 1945 qui établit son décès. Une mention additive et rectificative indique qu’il était soldat des Forces françaises de l’Intérieur.
Dans une lettre adressée au Colonel Berger, à l’époque Directeur Régional du Recrutement et de la Statistique de la 8e Région de Lyon, en date du 3 décembre 1960, la veuve de Bruno Perotto s’exprimait ainsi : « […] Par lettre datée de Lyon du 24 Novembre 1960, vous me demandez de vous adresser une copie conforme du Décret de Nationalité Française de feu Mon Mari : Monsieur PEROTTO Bruno […] décédé aux Armées le 21 juillet 1944 à Vassieux (Drôme) dans le Vercors.
Mon mari attendait la fin de la guerre de 1940 pour se faire naturaliser Français, parce qu’il était en France depuis 1927 et y avait créé son foyer.
Il a donc été tué avant d’avoir eu à remplir les formalités aux fins de sa nationalité Française ; jusqu’à ce jour il ne m’a jamais été demandé d’avoir à produire cette attestation […] ».
Le dossier présent au SHD et concernant l’homologation de grade et statut de Perotto Bruno est très lacunaire. En plus de la lettre citée ci-dessus, nous avons une demande émanant toujours de Madame Bruno Perotto, mais passant par l’intermédiaire de la Mutuelle Retraite des Anciens Combattants et datée du 16 novembre 1960 dans laquelle la veuve de Bruno Perotto demande que soit accordée à feu son mari la Médaille militaire à titre posthume, demande à laquelle probablement l’autorité militaire destinataire répond en demandant le décret de naturalisation de Bruno Perotto. Aucune autre pièce ne nous permet de savoir si la demande en question avait abouti. Nous avons une seule autre pièce, datant du 3 octobre 1963 dans laquelle le Ministre des Anciens Combattants et Victimes de Guerre décide d’attribuer à titre posthume à Perotto Bruno le titre d’interné résistant pour la seule journée du 21 juillet 1944 [ce qui laisserait supposer qu’il a été d’abord fait prisonnier et ensuite exécuté sommairement] date de sa mort au combat. Pourtant, dans ce même dossier figure une pièce, datant, elle, du 1er juin 1945 et émanant du colonel Descours Gouverneur militaire de Lyon en tout et pour tout semblable à d’autres pièces datant de la même époque et concernant des victimes de la tragédie du Vercors. La pièce en question est une citation à l’ordre de la division à titre posthume et comportant attribution de la Croix de guerre avec étoile d’argent suivie de la motivation rituelle : « Soldat courageux, Mort pour la France le 21 juillet 1944 à Vassieux, lors de l’attaque par les troupes aéroportées ».
En marge de la transcription du jugement tenant lieu d’acte de décès, à l’état civil de Saint-Marcellin, figure la mention « Mort pour la France », obtenue le 12 septembre 1945.
Bruno Perotto fut homologué interné résistant.
Il fut inhumé au cimetière communal de Saint Marcellin (Isère). Une tombe ou un cénotaphe porte son nom dans la Nécropole nationale de Vassieux-en-Vercors.
Son nom figure sur le monument aux morts de Saint Marcellin ainsi que sur une plaque apposée sur la mur de la nécropole de Vassieux-en-Vercors et sur le monument commémoratif départemental à Mirmande-Saulce-sur-Rhône (Drôme).

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article183969, notice PEROTTO Bruno, Angelo, aussi écrit PERROTTO par Antonio Bechelloni, Robert Serre, Jean-Luc Marquer, version mise en ligne le 23 août 2016, dernière modification le 2 novembre 2022.

Par Antonio Bechelloni, Robert Serre, Jean-Luc Marquer

Bruno PEROTTO
Bruno PEROTTO
Photo : Musée départemental de la Résistance du Vercors, Vassieux-en-Vercors, Drôme
Nécropole Nationale de Vassieux-en-Vercors (Drôme)
Nécropole Nationale de Vassieux-en-Vercors (Drôme)
Photo : Geneanet, sous licence d’usage CC BY-NC-SA 2.0
Nécropole Nationale de Vassieux-en-Vercors (Drôme)
Nécropole Nationale de Vassieux-en-Vercors (Drôme)
Photo : Geneanet, sous licence d’usage CC BY-NC-SA 2.0

SOURCES : AVCC, Cean, AC 21 P 129672 (nc). — SHD Vincennes GR P 16 467824 ; GR 19 P 38/16, p. 18. — Archivio centrale dello Stato, Roma, Casellario politico centrale (CPC), busta 3872 (à consulter). — Pia Carena Leonetti, Les Italiens du maquis, Paris, Les Éditions mondiales, 1968 — Anna Balzarro, Le Vercors et la zone libre de l’Alto Tortonese. Récits, mémoire, histoire, Paris, L’Harmattan, 2002.— Archives remises à l’AERD par le fils d’André Vincent-Baume, puis déposées aux Arch. Dép. Drôme. — Joseph La Picirella, Témoignages sur le Vercors, 14e édition, 1991, p. 230. — Cdt Pons, De la Résistance à la Libération, rééd. 1987, p. 279. — notes Michel Thébault. — Mémoire des hommes. — Geneanet. — Mémorial GenWeb — État civil, acte de décès, transcription n°43, Saint-Marcellin, 1947. 

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