JULIA Roger, Maurice

Par André Balent

Né le 19 février 1927 à Saint-Léonard-de-Noblat (Haute-Vienne), mort le 19 août 1944 à Perpignan (Pyrénées-Orientales) abattu par erreur par d’autres résistants lors des combats de la Libération de cette ville ; facteur des PTT ; résistant (AS)

Ses parents étaient originaires des Pyrénées-Orientales. Son père Joseph, Pierre, Sébastien était, en 1927, facteur des Postes à Saint-Léonard-de-Noblat (Haute-Vienne). Sa mère, sans profession, se nommait Justine, Jeanne Barthe. En 1944, la famille résidait à Perpignan.

Célibataire et fils unique, Roger Julia habitait à Perpignan, 9 avenue de Grande-Bretagne (alors, avenue de Bretagne, redevenue de Grande-Bretagne après la Libération). En août 1944, il avait rejoint un groupe de Perpignanais de l’AS commandé par Joseph Raspaud. Le 19 août 1944, il se rendit avec son groupe commandé par Raspaud à la citadelle que les Allemands avaient évacuée où le capitaine FFI Detoeuf confia une mission au groupe commandé par Joseph Raspaud : acheminer avec une camionnette des munitions aux résistants qui combattaient dans divers endroits de la ville. Cette opération qui se termina par une méprise fatale pour trois d’entre eux les amena d’abord à la rue Valette, à la gare et sur la route de Narbonne (avenue Joffre) dans le quartier du Vernet, au nord de la Têt.

Il a été abattu par d’autres résistants au Haut-Vernet pendant les combats de la Libération de la ville en même temps que deux autres jeunes résistants Paul Laffite et Pierre Erre. Ils furent pris pour des Allemands. La participation de Julia, à l’affaire de la « patte d’oie » du Haut-Vernet (Voir les détails dans la notice de Paul Laffite) est confirmée par la version des faits produite en 1945 par Joseph Balouet.

Des maquisards AS du maquis de Rabouillet postés à la "patte d’oie" du Haut-Vernet qui disposaient d’un canon et que le groupe de Raspaud venait précisément ravitailler furent alertés par les coups de feu tirés depuis une haie de roseaux et dirigés contre leur camionnette à l’embranchement de la rue Gustave-Courbet). Ils pensèrent que c’était un véhicule allemand et tirèrent contre lui un coup de canon. L’obus tua trois des occupants (Laffite, Erre et Julia) du véhicule et blessa grièvement le quatrième (Raspaud). Un éclat de l’obus sectionné la carotide de Juila qui fut tué sur le coup. La camionnette alla s’écraser sur le mur d’une maison bordant la route (l’avenue Joffre).

Julia eut droit, le 22 août 1944, à des obsèques solennelles, avec dix-sept autres victimes des combats des 19 et 20 août 1944 à Perpignan. Les cercueils furent transportés à dos d’homme dans les rues de la ville. Ils défilèrent devant une foule nombreuse, parcourant les rues du centre ville de la mairie jusqu’à la cathédrale Saint-Jean Baptiste où Mgr. Bernard, évêque d’Elne-Perpignan, donna l’absoute.
Il fut enterré dans le carré militaire du cimetière de l’Ouest à Perpignan puis inhumé dans le même cimetière dans le carré familial. Il fut homologué "soldat FFI". La mention "mort pour la France" demandée par son père lui fut accordée (14 avril 1948).

Perpignan, combats de la Libération de la ville (19-20 août 1944)

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article184085, notice JULIA Roger, Maurice par André Balent, version mise en ligne le 25 août 2016, dernière modification le 28 avril 2017.

Par André Balent

SOURCES : AVCC Caen, 21 P 359079, dossier Julia Roger. — Arch. com. Perpignan, état civil, acte de décès de Roger Julia et mention marginale. — Le Républicain, quotidien, organe du CDL des Pyrénées-Orientales, 26 août 1944. — Ramon Gual & Jean Larrieu, Vichy, l’occupation nazie et la Résistance catalane, II b, De la Résistance à la Libération, Prades, Terra Nostra, 1998, p. 922. — Jean Larrieu, Vichy, l’occupation nazie et la Résistance catalane, I, Chronologie des années noires, Prades, Terra Nostra, 1994, 400 p. [p. 357].— georges Sentis, Dictionnaire biographique des civils et des résistants des Pyrénées-Orientales tués par les Allemands et les collaborateurs, Perpignan, Éditions M /R , 2012, 28 p. [pp. 21-22]. — Cristià Xanxo, La libération de Catalunya Nord ou le retrait allemand. Samedi 19 et dimanche 20 août 1944, Prades Terra Nostra, 2015, 151 p. [pp. 94-95]. — Site MemorialGenWeb consulté le 23 août 2016.

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