FINKEL André

Par Jean-Sébastien Chorin

Né le 18 décembre 1917 à Paris (XIIe arr.), exécuté sommairement le 17 août 1944 à Bron (Rhône) ; élève à l’École dentaire à Paris ; agent du réseau Gallia à Lyon (Rhône).

André Finkel naquit au 5 avenue de Bel-Air. Il était le fils de Berko Finkel, négociant, et Adèle Schydlowsky. Il vécut avec sa famille à Bar-le-Duc (Meuse). Il fut élève à l’École dentaire de Paris. Après le déclenchement de la guerre, les Finkel se réfugièrent au Coteau (Loire). André Finkel demeura avec ses parents 20 route de Perreux. Le 5 mai 1943, il se maria avec Arlette Lucienne Moreau au Coteau. En 1944, André et Arlette Finkel habitaient au 219 rue Garibaldi (Lyon, IIIe arr.) sous la fausse identité de Latta.

Le 1er septembre 1943, André Finkel devint membre du réseau Gallia RPA. Il était agent P2, chargé de mission de 3e classe, sous le pseudonyme de « Harlet ». Sa femme faisait également partie de ce réseau.

Le 5 août 1944, au 219 rue Garibaldi, des agents de la Gestapo arrêtèrent André Finkel sous la fausse identité d’Albert Latta. Identifié comme juif, il fut incarcéré à la prison de Montluc (Lyon), dans la « baraque aux Juifs ».

Le 14 août 1944, eurent lieu des bombardements sur la base aérienne de Bron (Rhône). Devant l’ampleur des dégâts, les Allemands décidèrent de faire travailler sur le camp d’aviation des détenus juifs de la prison de Montluc.

Le 17 août, à 9 heures du matin, 50 prisonniers furent extraits « sans bagage » de la « baraque aux Juifs ». Le gardien Wittmayer fit l’appel et, à la dernière minute, les Allemands remplacèrent deux catholiques par des Juifs. Ils furent embarqués sur trois camions gardés par des soldats allemands armés de mitraillettes, puis amenés sur le champ d’aviation de Bron. A Bron, les prisonniers furent répartis par groupes de trois et contraints de rechercher, d’extraire et de désamorcer des bombes non éclatées. Vers midi, ils furent dirigés près d’un hangar pour déjeuner. L’un des détenus, Jacques Silbermann, profita de cette occasion pour s’évader. Après des menaces de représailles et de vaines recherches, les soldats allemands conduisirent les 49 détenus sur le chantier pour reprendre le travail. A 18h30, alors que les prisonniers remontaient sur un camion pour regagner Montluc, un major allemand donna l’ordre de les amener sur un autre chantier. Les 49 détenus furent conduits près de trois trous d’obus au dessus desquels ils furent exécutés par balles. Leurs corps furent ensuite recouverts de terre et de gravats.

Le lendemain, 18 août, 23 détenus juifs de Montluc, dont au moins 20 de la « baraque aux Juifs », furent également conduits sur le terrain d’aviation de Bron. Ils subirent le même sort que les prisonniers de la veille. Ils furent exécutés au-dessus d’un trou d’obus après avoir recherché, extrait et désamorcé des bombes non éclatées toute la journée.

Le 19 août, le chef de la « baraque aux Juifs », Wladimir Korvin-Piotrowsky, dû remettre « en tas » les bagages des 70 prisonniers aux autorités allemandes.
En septembre 1944, cinq charniers furent découverts sur le terrain d’aviation de Bron. Selon deux rapports différents, le corps d’André Finkel fut retrouvé soit dans la fosse D soit dans la fosse E. D’après le médecin légiste, il avait reçu une balle dans la tête. Grâce au témoignage du seul rescapé de l’exécution du 17 août, Jacques Silbermann, nous pouvons déduire qu’André Finkel fit vraisemblablement partie du groupe des 49 exécutés du 17 août 1944.

Le corps d’André Finkel, décrit comme suit : 1m75, cheveux châtains moyens, fut d’abord enregistré sous le numéro 83 puis identifié le 30 septembre 1944. Son acte de décès fut dressé à Bron le 4 octobre 1944 sur la déclaration de son père habitant au Coteau, 20 route de Perreux. Son corps fut inhumé le 10 octobre 1944 à Lyon.
La Médaille de la Résistance française fut décernée à André Finkel par décret du 5 juin 1945. La mention Mort pour la France fut inscrite sur son acte de décès en 1946. Il fut homologué sous-lieutenant FFC en 1947 et fait chevalier de la Légion d’honneur par décret du 30 décembre 1959. Son nom est inscrit sur une plaque commémorative dans la synagogue de Bar-le-Duc.

Après-guerre, Arlette Finkel demeurait 34 rue du Dr Gosselin à Arcueil (Val-de-Marne).

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article184110, notice FINKEL André par Jean-Sébastien Chorin, version mise en ligne le 25 août 2016, dernière modification le 27 octobre 2020.

Par Jean-Sébastien Chorin

SOURCES : DAVCC, Caen, dossier d’André Finkel.— Arch. Dép. Rhône, 3335W29, 3335W12, 3335W22, 3335W11, 3460W1, 3808W866, 31J66.— Journal officiel de la République française, lois et décrets, 15 juin 1945.— Bulletin de l’Association des Rescapés de Montluc, N°18, mai 1946.— Bulletin de l’Association des Rescapés de Montluc, N°23, octobre 1946.— Pierre Mazel, Mémorial de l’oppression, fasc. 1, Région Rhône-Alpes, 1945.— Site Internet de Yad Vashem.— Base Léonore.— Mémorial GenWeb.— Site Internet reseaugallia.org.— Site Internet ajpn.org

rebonds ?
Les rebonds proposent trois biographies choisies aléatoirement en fonction de similarités thématiques (dictionnaires), chronologiques (périodes), géographiques (département) et socioprofessionnelles.
Version imprimable