CALLO Marcel

Par André Caudron

Né le 6 décembre 1921 à Rennes (Ille-et-ViIaine), mort en déportation le 19 mars 1945 au camp de Mauthausen (Autriche) ; typographe ; militant fédéral de la JOC ; requis du STO (1943), arrêté pour militantisme catholique (1944) ; béatifié par Jean-Paul II (1987).

Le père de Marcel Callo, d’origine rurale, était ouvrier dans l’industrie chimique. Vivant dans le populeux quartier Saint-Aubin de Rennes, il eut huit enfants dont l’aîné devint prêtre. Marcel Callo, le second, entra à la Croisade eucharistique et chez les Scouts de France en 1933 avant de s’engager l’année suivante dans la JOC. Sorti de l’enseignement privé, devenu apprenti typographe dès l’âge de quatorze ans à l’Ouest-Éclair, il se fit connaître comme un militant exemplaire, consacrant beaucoup de temps aux réunions, aux cercles d’études et à la prière.

En mars 1943, trois jours après la mort de sa sœur Marie-Madeleine, victime d’un bombardement, Marcel Callo fut requis pour le Service du travail obligatoire (STO). Alors président de section de la JOC rennaise, il était fiancé depuis peu à une jociste. Il partit non sans déchirement en Allemagne, par peur de représailles sur les siens et surtout afin de témoigner parmi les jeunes déportés, conformément à des directives de son mouvement : « Je ne pars pas en travailleur, je pars en missionnaire », dit-il dans une déclaration qui a marqué son entourage. En Allemagne, placé à Zella-Mehlis, en Thuringe, il fit partie d’un réseau clandestin d’action catholique, formé surtout de jocistes et de scouts, où il prit des responsabilités qui se révélèrent périlleuses. Elles lui valurent son arrestation par la Gestapo le 19 avril 1944. Incarcéré à la prison de Gotha avec onze de ses camarades dirigeants catholiques de Thuringe, il fut transféré successivement dans les camps de concentration de Flossenbürg, puis de Mauthausen en octobre. Il y travailla dans une usine souterraine. Miné par la dysenterie, souffrant de vives douleurs à l’estomac, il mourut d’épuisement à l’infirmerie du camp, peu avant la fin de la guerre.

Le souvenir de Marcel Callo, entretenu par les groupes d’anciens jocistes partis au STO ainsi que par des catholiques allemands, fut consacré par le pape Jean-Paul II qui prononça sa béatification le 4 octobre 1987, lors du synode sur les laïcs. Divers établissements d’enseignement privé et de nombreux regroupements récents de paroisses ont reçu son nom.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article18420, notice CALLO Marcel par André Caudron, version mise en ligne le 25 octobre 2008, dernière modification le 30 novembre 2020.

Par André Caudron

SOURCES : Jean-Baptiste Jégo, Un exemple, Marcel Callo (1921-1945), Rennes, 1946. — Cardinal Paul Gouyon, Marcel Callo, témoin d’une génération, Éd. SOS, 1981. — Michel Fiévet, Paul Beschet, Georges Montaron, Martyrs du nazisme, Marcel Callo... et les autres, Éd. ouvrières, 1987. — R. Favrais, E. Royer, Marcel Callo, jociste et martyr, Rennes, 1987. — Paul Beschet, Mission en Thuringe, au temps du nazisme, Éd. ouvrières, 2e éd., 1989. — Michel Lagrée (dir.), Dictionnaire du monde religieux dans la France contemporaine, t. 3 : La Bretagne, Beauchesne et Institut culturel de Bretagne, 1990. — Catholicisme, Tables, fascicule 76-77, Éd. Letouzey et Ané, 2005. — François Marie Algoud, 1 600 Jeunes Saints, Jeunes Témoins, Éd. de Chiré. — Pierre Dhombre, Marcel Callo et la JOC-JOCF, Fleurus, 1990.

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