SILAN Marcel

Par Robert Serre, Francis Barbe

Né le 21 mai 1921 à Condorcet (Drôme), exécuté le le 19 mars 1944 à Condorcet (Drôme) ; cultivateur ; résistant.

Marcel Silan était cultivateur au hameau de Saint-Pons à Condorcet (Drôme).
Il faisait partie du réseau du Dr Bourdongle, avec son père Henri Silan, et avec Bertin Montlahuc, Stanislas Gras, Marcel Gras fils de Stanislas, Louis Estève et le boulanger Gabriel Gras. Ce réseau venait en aide sur tous les plans mais principalement à propos du ravitaillement pour le Maquis Pierre, de Pierre Chalan-Belval installé dans les baraquements des chantiers de la jeunesse en amont du hameau de Saint-Pons.
Ce réseau fut détruit, avec le concours de trois espions, deux installés au village et enlevés par la Résistance et un autre infiltré dans le Maquis Pierre.
Un acte de représailles eut lieu le dimanche 19 mars 1944 quand une troupe de neuf camions transportant 250 soldats appuyés d’une auto-mitrailleuse et d’un canon de 37 vont investir Condorcet. Au passage à Nyons ils arrêtèrent le Dr Bourdongle puis à Condorcet Bertin Montlahuc et son ami Gustave Long qui se trouvait là, incidemment pour aider son ami Bertin à dépouiller un chevreau, Le boulanger Gras prévenu par le beau-père de Bertin pourra s’enfuir. Avant d’arriver à Saint-Pons, la colonne allemande abattra le jeune Simon Raspail, 11 ans, pris pour un maquisard. Ensuite ils essayèrent d’arrêter les autres membres du réseau repérés par le traitre Barthélémy. Ils arrêtèrent Marcel Silan, son père Henri et Stanislas Gras. Marcel Gras et son commis put s’enfuir. La famille de Louis Estève aux champs échappa au coup de filet.
Les six hommes arrêtés furent affreusement maltraités particulièrement le Dr Jean Bourdongle et Bertin Montlahuc. Les Allemands recherchaient deux de leurs espions qui logeaient dans une chambre louée au curé de Condorcet et prenaient leurs repas dans le petit hôtel de Condorcet en face. Enlevés le 17 février et depuis 1 mois, disparus, les Allemands les recherchaient. Le réseau du Dr Bourdongle pas plus que le Maquis Pierre n’étaient responsables de cet acte.
Malgré cela, alors que généralement les responsables d’aide aux maquis étaient déportés, ils furent fusillés en deux groupes, pour donner une signification à leur acte barbare, le premier avec Marcel Silan, son père Henri et Gustave Long contre un des murs de la ferme Gras à laquelle ils mettront le feu ; le corps des trois victimes seront retrouvés partiellement brulées. Le second groupe avec le Dr Bourdongle, Bertin Montlahuc et Stanislas Gras furent fusillés à l’ouest du mur de l’école, incendiée également.
Cet acte de représailles, de trois otages fusillés pour un Allemand tué ou disparu, rejoint les représailles exercées à Portes-les-Valence et dans la vallée de la Drôme et à Tulle.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article184200, notice SILAN Marcel par Robert Serre, Francis Barbe, version mise en ligne le 26 août 2016, dernière modification le 8 décembre 2021.

Par Robert Serre, Francis Barbe

SOURCES : Patrick Martin, La Résistance dans le département de la Drôme, 1940-1944, thèse Université Paris IV Sorbonne, 2001, base de données noms. Fédération des Unités combattantes de la Résistance et des FFI de la Drôme, Pour l’amour de la France, Peuple Libre, Valence, 1989, p. 203. Arch. Dép. Drôme, 1920W. Arch. Nat., archives BCRA 3AG2/478-171Mi189 dossier 4. — Joseph La Picirella, Témoignages sur le Vercors, 14e édition, 1991, p. 98. Albin Vilhet, La Résistance dans le Nyonsais, p. 31. L-E Dufour, Drôme terre de liberté, PL-NT 1994, p. 128. Arch. Dép. Rhône, 1808 W 280. Monuments Saint-Pons et Les Pilles. — Photo MémorialGenweb. — Francis Barbe, Les amandiers pleuraient. 2013, et La vérité sur le drame de Condorcet. Terre d’Eygues n° 65.

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