Par Antonio Bechelloni, Robert Serre, Michel Thébault, Jean-Luc Marquer
Né le 23 mars 1923 à Cismon-del-Grappa (Vicence, Italie), mort en action le 21 juillet 1944 à Vassieux-en-Vercors (Drôme) ; manœuvre ; résistant de l’Armée secrète.
Antonio Soranzo était le fils d’Antonio et Maria Vanin, d’origine italienne et demeurant avec ses parents à Villard-de-Lans (Isère), avenue Nobécourt. Célibataire, il était manœuvre.
La famille obtint la nationalité française le 17 août 1938, décret paru au journal officiel le 21 août 1938.
Il s’engagea avec son père dans la Résistance rejoignant les maquis du Vercors, secteur 8 de l’AS-Isère.
Ces maquis se mirent en place à partir des premiers mois de 1943 dans tout le massif du Vercors. L’annonce du débarquement de Normandie entraîna l’arrivée massive de centaines d’hommes. A la mi-juillet, près de 4 000 Résistants étaient dans le Vercors, soit la plus importante concentration de la région. Sept terrains, désignés avec le nom d’articles de papeterie, avaient été répertoriés par les Alliés dans le Vercors et le plus important était le terrain Taille-crayon à Vassieux conçu pour accueillir hommes et matériel avec une piste construite à proximité du village dans l’attente de l’atterrissage des premiers avions alliés. Des groupes de résistants dont faisaient vraisemblablement partie les deux Soranzo père et fils devaient assurer la protection de ce terrain. Les services de renseignements allemands repérèrent les aménagements et la piste. Le village devint la cible de bombardements. Dans la crainte de voir arriver des troupes en nombre important, le commandement allemand lança le 21 juillet 1944 une opération aéroportée contre le village de Vassieux. 200 hommes issus en grande partie du Fallschirm-Kampfgruppe « Schäfer », furent aéroportés de Lyon-Bron à Vassieux par des planeurs remorqués par des Dornier-17. Malgré l’effet de surprise, les résistants tentèrent de riposter. De violents combats s’engagèrent qui finirent par contraindre les résistants au repli. C’est dans ces circonstances qu’Antonio Soranzo et son père trouvèrent la mort en combattant.
Un jugement du tribunal civil de Die du 3 décembre 1946 tient lieu d’acte de décès.
Antonio Soranzo obtint la mention « Mort pour la France ».
Il reçut à titre posthume, la Croix de guerre avec étoile d’argent avec la motivation suivante : « Soldat courageux. Mort pour la France le 21 juillet 1944 à Vassieux, lors de l’attaque par les troupes aéroportées ».
Père et fils sont enterrés au cimetière communal de Villard-de-Lans sous le prénom Antoine.
Leurs noms sont inscrits sur le monument aux mort de Villard-de-Lans et sur la plaque commémorative de la station 2 du chemin de croix de Villard-de-Lans.
Par Antonio Bechelloni, Robert Serre, Michel Thébault, Jean-Luc Marquer
SOURCES : SHD Vincennes GR 16 P 552887 (nc) ; GR 19 P 38/16 — Archives remises à l’AERD par le fils d’André Vincent-Baume, puis déposées aux Arch. Dép. Drôme. — Anna Balzarro, Le Vercors et la zone libre de L’Alto Tortonese . Récits, mémoire, histoire, Paris, L’Harmattan, 2002 — Joseph La Picirella, Témoignages sur le Vercors, 14e édition, 1991, p. 230. — Cdt Pons, De la Résistance à la Libération, rééd. 1987, p. 279. — Pia Carena Leonetti, Les Italiens du maquis, Paris, Éditions mondiales, 1968 — Mémoire des hommes — Mémorial genweb — Geneanet. — JORF Gallica. — État civil.