RICARD Henri

Par Olivier Dedieu

Né le 17 mai 1920 à Sète (Hérault), mort le 15 novembre 2008 ; cadre territorial, militant SFIO, résistant, responsable syndical FO.

Henri Ricard fut issu d’une famille de pêcheurs de Sète. Son père, après avoir été lui-même pêcheur décida dans les années 1930 de changer de métier et devint représentant en farines, procurant à sa famille une aisance relative. Politiquement, sa famille était très ancrée à gauche. L’un de ses arrières grand-pères a été déporté lors de la commune, son père, athée, fut militant de la section SFIO de Sète. Durant son adolescence, il suivit la même voie, adhérant d’abord aux Jeunesses laïques et républicaines puis aux jeunesses socialistes en 1936. Jusqu’à 18 ans, il fut élève du CEG Victor Hugo. À l’issue de sa scolarité, il passa le concours de rédacteur de mairie. Diplômé de l’école nationale d’administration communale, il intégra la mairie de Sète avant le début de la guerre 1939-45. En 1940, il partit aux chantiers de jeunesse puis fut requis pour le STO. Ayant réussi à revenir dans le département, il intégra la Résistance grâce aux relations que son père avait noué avec Aimé Fontès (voir ce nom). Il intégra le maquis Latourette que ce dernier commandait, se retrouvant dans une organisation résistante essentiellement composée de socialistes.

À la Libération, Charles Alliès lui demanda d’assumer les fonctions de secrétaire fédéral des jeunesses Socialistes de l’Hérault alors qu’il était déjà secrétaire des jeunesses socialistes de Sète. Il se trouva, jusqu’en 1947, à la tête d’une organisation qui culmina, cette année-là, à 700 adhérents et développa de nombreuses sections dans le département. Contacté par Dunoyer à une réunion de cadres pour faire scission, il refusa de suivre cette voie et approuva la dissolution des JS. En 1947, il abandonna ses fonctions et proposa Louis Huillet* comme successeur.

Professionnellement, Henri Ricard, après avoir débuté comme rédacteur devint secrétaire général adjoint de la mairie puis secrétaire général dans les années 1970. Après avoir travaillé sous les municipalités Gaston Escarguel (UDSR) avec qui la SFIO était alliée (1947-1959), il resta cadre de la mairie sous les municipalités communistes suivantes (1959-1983). En 1951, il créa avec Simon Vaillard, l’ancien secrétaire général de la mairie, un syndicat FO des communaux de Sète dans un climat très tendu avec les communistes et la CGT. Secrétaire du syndicat FO des communaux de Sète, il devint, en 1956, membre du conseil d’administration de l’Union départementale FO et fut secrétaire général du groupement départemental des services publics et de la santé dès les années 1950 et jusqu’aux années 1970. Il en fut aussi secrétaire régional de la fédération.

Ancien secrétaire adjoint de la section SFIO de Sète dans les années 1960, il fut membre du conseil fédéral et président de la commission fédérale des conflits de la fin des années 1970 au début des années 1980. En 1988, le député Jean Lacombe lui proposa d’être candidat aux élections cantonales lors de l’élection complémentaire consécutive au décès de Gilbert Martelli (PCF). Retraité depuis 1980, il accepta d’être candidat et fut battu, à l’issue du 1er tour par François Liberti (PCF). Proche de Jules Moch, il vota Mitterrand lors du congrès d’Epinay et resta membre, par la suite, du courant Mitterrand.

Henri Ricard fut aussi militant laïque. Athée, il resta, jusqu’aux années 1980 administrateur des Jeunesses Laïques et Républicaines. Il fut, plus brièvement, franc-maçon et membre de la Ligue des droits de l’homme. Enfin, il fut membre du club de la Boule dorée.

Henri Ricard fut marié avec Cécile Pouget, alors trésorière de la fédération des jeunesses socialistes, dont le père, socialiste, fut le pdt du CLL de la Peyrade.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article184270, notice RICARD Henri par Olivier Dedieu, version mise en ligne le 1er septembre 2016, dernière modification le 16 octobre 2016.

Par Olivier Dedieu

SOURCES : Dossiers Hérault, archives de l’OURS. Fondation Jean Jaurès, Archives P. Mauroy. — Arch. Dép. Hérault, 338 W 56, 338 W 59, 506 W 342, 515 W 25, 541 W 55, 785 W 20, 1021 W 181. — Entretien avec l’auteur.

rebonds ?
Les rebonds proposent trois biographies choisies aléatoirement en fonction de similarités thématiques (dictionnaires), chronologiques (périodes), géographiques (département) et socioprofessionnelles.
Version imprimable