HUILLET Louis

Par Olivier Dedieu

Né le 18 décembre 1921 à Montpellier (Hérault), mort le 8 juin 1995 à Mireval (Hérault) , comptable, secrétaire fédéral des jeunesses socialistes, président du mouvement Léo Lagrange, maire de Mireval.

Louis Huillet naquit à Montpellier où son père, militaire de carrière, originaire des Pyrénées-Orientales était alors en garnison. En 1928, il s’installa à Mireval, où sa mère, veuve après le décès en 1925 de son mari de ses blessures de guerre, obtint la régie des tabacs de la commune. Si les opinions politiques de son père ne semblaient pas portées vers la gauche, Louis Huillet grandit néanmoins dans une ambiance laïque. Il ne fut d’ailleurs pas baptisé. Sa mère fut, elle, plus à gauche que son mari et tout aussi laïque. Après l’école primaire, Louis Huillet fréquenta pendant un an le cours complémentaire de Frontignan. Il trouva alors un emploi de bureau dans une biscuiterie de Montpellier. En 1939, il adhéra à la section des jeunesses socialistes de Mireval. Après la campagne de 1939-1940, il revint à dans son village. En Mars 1943, il fut requis pour le STO et envoyé en Allemagne près de Nuremberg. Il ne fut rapatrié en France qu’en juin 1945. Revenu à Mireval, il retrouva son emploi à Montpellier et devint secrétaire des jeunesses socialistes du village. Très vite, son investissement militant lui valut de devenir secrétaire fédéral des jeunesses socialistes de 1947 à 1950, date à laquelle il ne se représenta pas. Durant cette période, il fut aussi membre de la commission nationale des Jeunesses socialistes (1948-1950). Par la suite, au regard de ses obligations familiales (il eut quatre enfants), et professionnelles (il fut comptable dans une biscuiterie puis dans une librairie de Montpellier), il cantonna surtout ses activités sur Mireval où il dirigea la section socialiste, et ce, jusqu’à ce qu’il devienne maire en 1977. Membre de la commission exécutive fédérale, participant de la plupart des meetings du parti, il ne sollicita pas de nouvelles responsabilités partisanes. Partisan de Jules Moch*, ami de Charles Alliès*, Louis Huillet ne fut pas, pour autant, un anti-communiste farouche et fut très tôt favorable à l’union de la gauche dans une commune où le parti communiste eut longtemps des résultats électoraux supérieurs à ceux de la SFIO.

Leader incontesté du parti dans la commune, il tenta, dès 1958, d’intégrer le conseil municipal lors d’élections complémentaires. Il fut alors battu par Charles Prieur, futur maire en 1959. En 1965, il tenta de nouveau sans succès de conquérir la mairie avec une liste de socialistes et d’anciens combattants. En 1971, il décida par contre de ne pas se présenter. Ce n’est qu’en 1977, à la tête d’une liste d’Union de la Gauche qu’il arriva à battre Charles Prieur, maire divers droite. La notoriété locale de Louis Huillet ne tint pas uniquement à son engagement politique. Elle tint aussi à ces diverses activités locales. Ces dernières furent d’abord liées à son statut d’ancien combattant puisqu’il assuma très tôt des responsabilités au sein des anciens requis du travail forcé (STO). Par la suite, il anima un club sportif dans les années 1960, non sans difficultés, au regard de l’hostilité du maire à une association dirigée par ses opposants politiques. De même, en 1974, il crée un club Léo Lagrange qui se spécialisa dans l’animation culturelle. Devenu maire en 1977, il favorisa d’ailleurs le développement d’un tissu associatif peu actif jusqu’alors face à l’hostilité du maire précédent. De même, il dût gérer le développement urbain de sa commune qui doubla, puis tripla de population grâce à la forte croissance démographique de Montpellier. Très présent sur sa commune, il décida de ne travailler qu’à mi-temps avant d’opter pour une préretraite. En mars 1983, il battit au premier tour Charles Prieur qui tenta de reprendre la mairie. Parallèlement, il devint vice-président du SIVOM de Frontignan dont Philippe Chappotin* fut président. En 1989, sa liste fut réélue sans opposition. Son dernier mandat fut plus disputé, notamment face à la contestation écologiste générée par son projet d’installation d’usines sur la commune. De fait, Louis Huillet souhaita, en 1995, ne pas se représenter. Néanmoins, il décida de solliciter un nouveau mandat, devant l’impossibilité de trouver un successeur qui face à l’unanimité. Deux jours avant le premier tour, le 8 juin 1995, il décéda au cours d’une réunion publique.

Au-delà de ses responsabilités militantes et politiques, Louis Huillet fut aussi un militant du mouvement Léo Lagrange. Un temps membre du club de frontignan, il créa localement un club puis, en 1988 un centre de loisirs. Administrateur de la fédération départementale Léo Lagrange, il en devint président quand Charles Alliès décida de ne pas se représenter à la fin des années 1970. Il resta à cette fonction jusqu’à son décès en 1995.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article184321, notice HUILLET Louis par Olivier Dedieu, version mise en ligne le 28 août 2016, dernière modification le 28 août 2016.

Par Olivier Dedieu

SOURCES : Arch. Dép. Hérault, 1506 W 234. — Arch OURS, fichier JS E 2 206 BD. — Combat socialiste, 1947-1970. —Rapports des congrès nationaux de la SFIO, 1944-1950, — Entretien Huillet

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