TOURRENC Émile, Jacques. Pseudonymes dans la Résistance : Trajan, Thierry, Caroux, Commandant Caroux

Par Olivier Dedieu

Né le 26 février 1890 à Mustapha (Alger) ; professeur de l’école pratique de Béziers (Hérault) ; militant SFIO, résistant.

Fils d’un cultivateur originaire de Lozère, Émile Tourrenc partit de Mascara en 1911 pour effectuer son service militaire en métropole. Brigadier dans l’artillerie, il se réengagea pour une durée de deux ans. Maréchal des logis en 1914, il fut grièvement blessé en 1916 dans la Somme. Pensionné, il intégra l’école des mutilés en 1918 à Montpellier et finit la guerre avec deux citations et une croix de guerre.

Après avoir habité en Moselle, Émile Tourrenc fut professeur de français, d’histoire et de géographie à l’école pratique de Béziers de 1927 à 1941. Adhérent de la SFIO depuis 1913, il était considéré dans les années 1930 de tendance pivertiste. Membre de la Ligue des droits de l’Homme, du conseil d’administration des Jeunesses laïques et républicaines, Émile Tourrenc fut aussi vénérable de la loge Action sociale de Béziers en 1935 et aurait du devenir commissaire de éclaireurs laïques de la ville en 1941.

Figurant sur la liste des dignitaires maçonniques, il fut muté à l’école pratique de Cluny le 15 mars 1941 puis suspendu de ses fonctions le 9 décembre de la même année. Revenu à Béziers quelques jours plus tard, il s’engagea dans la résistance locale après avoir, dès 1940, tenté de créer une opposition au nouveau régime. Après l’organisation de passages clandestins vers l’Espagne et d’un réseau de renseignements, il devint chef départemental adjoint de l’AS pour la région R3-2. IL usa beaucoup, pour le développement des M.U.R. de ses relations maçonniques. Recherché par la Gestapo, il se fixa dans la région de Lamalou-les-Bains (Hérault) en mai 1943. Après l’organisation d’un premier maquis dans la Montagne Noire, il devint chef départemental puis chef régional adjoint des maquis des MUR. Après avoir participé aux combats de la Libération, il fut, durant l’automne 1944 chef du 2e bureau de l’État-major départemental puis commandant en chef du service de renseignements généraux. En 1945, il fut, jusqu’à sa démobilisation, officier régional de presse. Revenu à la vie civile avec le grade de lieutenant, il obtint celui de capitaine au titre de son engagement dans les FFI.

Après avoir repris sa carte à la SFIO dès 1944, Émile Tourrenc en démissionna en 1946. Il continua ses engagements associatifs, notamment au Grand orient et à la Ligue des droits de l’Homme. Il milita aussi au sein de la mouvance ancien combattant. Il fut membre du bureau départemental du NAP et vice-président de la section de Béziers en 1948. Il fut membre, par ailleurs, des Combattants de la Liberté. Il décéda au début des années 1970.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article184323, notice TOURRENC Émile, Jacques. Pseudonymes dans la Résistance : Trajan, Thierry, Caroux, Commandant Caroux par Olivier Dedieu , version mise en ligne le 28 août 2016, dernière modification le 19 mars 2021.

Par Olivier Dedieu

SOURCES : Arch. Dép. Hérault, 927, Wp 183 et 215, 171 W 44, 356 W 169, 1000 W 232. — Arch. Section SFIO de Béziers. — SHD, Vincennes, GR 16 P/575701. — Joseph Lanet, Mémoires de Résistance, la création de l’Armée secrète à Béziers, Saint-Pons, Bédarieux et Narbonne, Sampzon et Montpellier, Éditions Delatour France / Conseil général de l’Hérault, 2010. — Gilbert de Chambrun, Journal d’un militaire d’occasion, Avignon, Aubanel, 1982. — État-civil.

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