LORENZONI Aldo

Par Daniel Grason

Né le 10 août 1898 à Bologne région d’Émilie-Romagne ; communiste ; volontaire en Espagne républicaine ; interné.

Fils d’Ercole et de Gertrude, née Totti, Aldo Lorenzoni épousa le 5 septembre 1925 à Maria Lombardi en mairie de Bologne, le couple était les parents d’une fillette née en 1923 en Italie. Il entra en France le 29 juillet 1928, sans passeport comme « réfugié politique ». La famille habita 22 rue de l’Économe à Montreuil-sous-Bois, puis en septembre 1930 au 22 rue Gustave-Niklès à Bagnolet (Seine, Seine-Saint-Denis). Il exerçait la profession de coiffeur au salon Amilcar, 71 rue de Montreuil à Paris (XIe arr.).
Il fit l’objet d’un premier arrêté d’expulsion en raison de son activité qualifiée d’ « anarchiste » le 5 novembre 1930. Militant communiste, il participait à la distribution du matériel de propagande. Repéré, la police effectua une perquisition domiciliaire en novembre 1930. Dans un rapport de la préfecture de police du 29 novembre, il était écrit : « il recevait ses directives de Moscou et était en possession d’une documentation importante comprenant de nombreuses circulaires, thèses, résolutions tapées à la machine à écrire par les sections d’informations des comités exécutifs de l’Internationale Communiste des Jeunes, ainsi que des copies de correspondances émanant de soldats de l’armée rouge au sujet de leur moral révolutionnaires.
Il détenait aussi des traités sur « L’Édification du socialisme en U.R.S.S. », « Le Marxisme », « Le Léninisme  », « L’Historique du Parti Communiste en U.R.S.S. », une collection complète de la Correspondance Internationale, une cinquantaine de volumes traitant de la propagande communiste, enfin de nombreux exemplaires, brochures, circulaires et journaux tirés sur papiers spécial, et de format réduit, à l’imprimerie clandestine des communistes italiens en France, 11 rue des Immeubles Industriels » dans le XIe arrondissement de Paris.
La famille déménagea 30 rue de Tlemcen à Paris (XXe arr.). Condamné deux fois pour « infraction à l’arrêté d’expulsion », le 27 juillet 1936 la 13e Chambre correctionnelle le condamnait à deux mois de prison ». À l’expiration de sa peine, il partit en Espagne républicaine combattre dans les brigades internationales. Revenu en France lors de la retraite de Catalogne le 6 ou 7 février 1939, sans passeport, il était interné au camp de Gurs (Basses-Pyrénées, Pyrénées-Atlantiques). En mars 1940, à sa demande il a été affecté dans une Compagnie de travailleurs étrangers à Béthune (Pas-de-Calais), il s’engagea dans l’armée française, il était à Dunkerque lors de la retraite. À l’arrivée des troupes d’occupation, il a séjourné quelques temps à Chartres (Eure-et-Loir), puis à Dinard (Ille-et-Vilaine) où il travailla à partir d’octobre 1941 comme pointeau pour les autorités d’occupation, sa carte d’identité lui était renouvelée en novembre 1943.
Le 4 janvier 1944 il était interpellé par la police française au 92 rue de Richelieu à Paris (IIe arr.) et interné au camp des Tourelles à Paris (XXe arr.). Arrestation opérée en application de la circulaire de la fin 1941 du commandant SS-Sturmbannführer Karl Boemelburg responsable de la police de sécurité et de renseignements de la SS (Sipo-SD) sur le territoire français, en tant qu’ex-milicien des Brigades internationales.
Sa famille fit intervenir l’avocat André Berthon, celui-ci écrivit au préfet de police de Paris, expliquant qu’Aldo Lorenzoni bénéficiait d’un congé des autorités allemandes de Dinard pour une opération chirurgicale. Enfin, il mentionna qu’il s’était engagé dans l’armée française en 1940. Aldo Lorenzoni fut libéré des Tourelles le 8 avril 1944 après une intervention du secrétariat du maintien de l’ordre.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article184414, notice LORENZONI Aldo par Daniel Grason, version mise en ligne le 30 août 2016, dernière modification le 30 août 2016.

Par Daniel Grason

SOURCE : Arch. PPo. 77W 4629 (transmis par Gilles Morin).

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