WANG Jiaxiang 王稼祥

Par Jaccques Manent et Yves Chevrier

Né en 1907 à Jingxian (Anhui), mort le 25 janvier 1974. Longtemps directeur du Département politique général de l’Armée dans les années 1930 et 1940, spécialiste des relations internationales après avoir appartenu au groupe des Vingt-huit Bolcheviks, premier ambassadeur de la R.P.C. à Moscou (1949-1950), critiqué pendant la Révolution culturelle et réhabilité en 1979.

Issu d’une famille paysanne, Wang Jiaxiang adhère au P.C.C. en 1925. Étudiant à Shanghai puis à l’Université Sun Yat-sen de Moscou (voir Mif) de 1925 à 1928, il devient membre du groupe des Vingt-huit Bolcheviks (voir Mif et Wang Ming (王明)). Après avoir été un moment chargé des liaisons entre le P.C.C. et les ouvriers du textile de Shanghai, il entre au B.P. en 1931 — lorsque la direction du P.C.C. échoit aux retours de Moscou — et réussit à s’y maintenir jusqu’en 1945. Durant cette période, il occupe diverses fonctions politiques importantes au Jiangxi. Au Département politique général de l’Armée, dont il prend la direction à la place de Mao Tse-tung (毛澤東) au milieu de l’année 1931, il s’oppose aux conceptions maoïstes pour l’édification de l’Armée rouge puis fait prévaloir la politique inverse (celle des militaires, de Zhou Enlai (周恩來) et des retours de Moscou) après l’échec de Mao à Ningdu (voir Luo Ming (羅明)). Il est commissaire aux Affaires étrangères dans le Conseil élu par le premier congrès des soviets (novembre 1931). Participant à la Longue Marche, il se rallie à Mao lors de la conférence de Zunyi, puis administre à Yan’an l’Université Kangda pendant la guerre sino-japonaise (voir Luo Ruiqing (羅瑞卿)) et relève Ren Bishi (任弼時) au Département politique général de l’Armée de 1938 à 1946. Passé au second plan après le mouvement de rectification (zhengfeng) de 1942, il est rétrogradé comme membre suppléant du C.C. au VIIe congrès du P.C.C. en 1945 mais retrouve un siège de plein droit en 1946 ou à tout le moins en 1949, date à laquelle il devient le premier ambassadeur de la R.P.C. en U.R.S.S. Il prend part aux négociations qui aboutissent à l’accord Pékin-Moscou du 1er février 1950 et serait intervenu (avec l’accord de Mao) pour faire libérer He Zizhen, épouse délaissée du Président, de l’asile d’Ivanovo. He se serait ensuite installée à Harbin. Rappelé en mars 1951 à Pékin pour devenir vice-ministre des Affaires étrangères en fait directeur du Département des liaisons internationales du C.C. —, Wang Jiaxiang fait dès lors partie des plus importantes délégations chinoises à l’étranger : il accompagne Zhou Enlai à Genève (1954), Mao à Moscou (1957)... Confirmé au C.C. par le VIIIe congrès du P.C.C. en 1956, il soutient Mao contre Peng Dehuai (彭德懷) en 1959 et dirige plusieurs missions à l’étranger jusqu’en 1963, date à laquelle il semble être tombé en disgrâce. La Révolution culturelle lui reproche d’avoir favorisé une « entente avec le révisionnisme », notamment lors de la conférence de Moscou sur le désarmement (1963). Présenté comme une victime de la Bande des Quatre (voir Jiang Qing (江青)) après la mort de Mao, il a été réhabilité en avril 1979, en même temps que Lu Xiao (ambassadeur à Moscou de 1955 à 1962). Cette double réhabilitation avait passé, à l’époque, pour l’esquisse d’un rapprochement (qui n’eut pas lieu) avec l’U.R.S.S.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article184446, notice WANG Jiaxiang 王稼祥 par Jaccques Manent et Yves Chevrier, version mise en ligne le 20 janvier 2017, dernière modification le 18 janvier 2017.

Par Jaccques Manent et Yves Chevrier

ŒUVRE : En dehors de nombreux écrits de circonstance et du manuel rédigé pour l’enseignement à Kangda : Zhongguo gongchandang yu geming zhanzheng (Le P.C.C. et la guerre révolutionnaire), Yan’an, 1941, notons ses souvenirs (« rectifiés ») : « Huiyi Mao Zedong tongzhi yu Wang Ming jihuizhuyi de douzheng » (Réminiscences de la lutte entre le camarade Mao Tse-tung et la ligne opportuniste de Wang Ming), RMRB, 27 décembre 1979.

SOURCES : Outre KC et Hu Chi-hsi (1982), voir : Zhongguo Gongren (L’Ouvrier chinois), 5 avril 1979. Sur son rôle déterminant à Zunyi, les Mémoires de Nie Rongzhen (1983) et Agence Xinhua, 11 janvier 1985.

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