ALIBERT Marceau [alias « Maribo » : « Maribaud » ?]

Par André Balent

Né le 2 octobre 1911 à Perpignan (Pyrénées-Orientales), mort le 20 août 1944 pendant les combats de la Libération de Perpignan (Pyrénées-Orientales) ; infirmier à l’hôpital Saint-Jean de Perpignan puis gardien de la paix à Perpignan ; résistant ; FTPF, chef de détachement.

Marceau Alibert naquit à Perpignan où son père était employé télégraphiste. Ses deux parents, Pierre, Jacques Alibert et Marie-Thérèse Parès, sans profession étaient âgés respectivement de trente-cinq et trente sept ans en 1911. Tous deux étaient natifs de Claira, village de la Salanque avec lequel Marceau Alibert conserva des liens étroits. Il se maria le 19 janvier 1938 à Perpignan avec Louise, Anne Gorce, lingère, née le 31 juillet 1912 à Saint-Laurent-de-la-Salanque (Pyrénées-Orientales).
En 1944, père d’un enfant de six ans, il était domicilié avec sa femme à Perpignan 76, route de Bompas. Certaines sources indiquent que son domicile était à Claira, village proche, il est vrai, de Perpignan.
En 1938, ainsi que l’indique son acte de mariage, il était infirmier à à l’hôpital Saint-Jean de Perpignan, établissement où fut constitué en 1943 un important groupe de FTPF « légaux » (Voir Leccia Émile ; Sala André). Il intégra les FTPF en janvier 1943. Il fut membre d’un groupe de FTPF, sous les ordres d’Honoré Arnaud, alias « Pierre » chef d’un détachement de cette formation. Dans un inventaire des effectifs des FTPF des Pyrénées-Orientales établi au début d’avril 1944, on trouve un "Marceau", âgé de trente-trois ans ancien 2e classe de l’infanterie, marié et père d’un enfant, membre du groupe n°1 du détachement "Joffre" de la 1e compagnie de FTPF du département. Déclaré comme ayant intégré les FTPF en février 1944, il semble correspondre à Marceau Alibert. C’était le seul infirmier du groupe n° 1, alors que ses collègues appartenaient au même moment au groupe n° 2 du détachement "Joffre de la 1e compagnie.
Nous ignorons quand Marceau Alibert quitta l’hôpital pour intégrer le corps des gardiens de la paix de Perpignan.

Il participa aux combats des 19 et 20 août 1944 contre les Allemands. Il combattit sous les ordres du sous-lieutenant FFI José Boiron (AS). Ce dernier était venu participer à la Libération de Perpignan avec son maquis (Louis-Torcatis, AS) depuis son cantonnement à proximité de Rabouillet (Pyrénées-Orientales). Les maquisards de Rabouillet étaient arrivés à Perpignan le 19 vers 18 heures. Ils furent aussitôt engagés contre les forces allemandes regroupées à proximité du centre historique, autour du pont Magenta, sur la Basse (Voir Lauret Pierre). Nous ignorons dans quelles circonstances, Alibert vint prêter main forte au groupe de maquisards AS commandés par José Boiron, officier de métier.

Marceau Alibert fut mortellement blessé le 20 août vers 6 heures 30 du matin. Il revenait d’une mission sous les ordres de José Boiron. Lors de la tentative d’interception d’Allemands qui essayaient de franchir la Têt, près du pont du chemin de fer, il fut grièvement blessé. Il est vraisemblablement la dernière des victimes des combats de la Libération de Perpignan.

Il fut conduit à la clinique des Platanes de Perpignan où il succomba le même jour.. Il eut droit, le 22 août 1944, à des obsèques solennelles, avec dix-sept autres victimes des combats des 19 et 20 août 1944 à Perpignan. Les cercueils furent transportés à dos d’homme dans les rues de la ville. Ils défilèrent devant une foule nombreuse, parcourant les rues du centre ville de la mairie jusqu’à la cathédrale Saint-Jean Baptiste où Mgr. Bernard, évêque d’Elne-Perpignan, donna l’absoute. Il fut enterré au carré militaire du cimetière du village de sa famille, Claira.

Marceau Alibert reçut la mention « mort pour la France » (décision su secrétariat d’État aux Anciens combattants, 11 juillet 1945). Il fut homologué sous- lieutenant des FFI. Son nom figure sur le monument aux morts de Claira et sur la plaque fixée sur le monument commémoratif érigé dans l’enceinte du Centre hospitalier Saint-Jean de Perpignan à la mémoire des personnels et administrateurs morts pour faits de résistance, au combat ou en déportation. Sur cette plaque, son nom est suivi de la mention "Libération de Perpignan". L’inscription du nom d’Alibert sur cette plaque atteste du fait qu’il a exercé la profession d’infirmier à l’hôpital Saint-Jean peu de temps avant la Libération et que les personnels de cet établissement le considéraient comme étant un des leurs..

On a pu écrire aussi — fait corroboré par d’autres documents officiels — que Marceau Alibert était gardien de la Paix (Xanxo, op. cit., p. 95) ; Gual et Larrieu (op. cit, p. 918) : mais ces deux auteurs indiquent par ailleurs qu’il était infirmier, p. 509). Sentis et le site MemorialGenWeb (op. cit) qui se basent selon toute évidence sur le dossier de la DVACC de Caen le présentent comme FTPF et infirmier. Il en est de même de Camille Fourquet, président du CDL des Pyrénées-Orientales. Il se peut que Marceau Alibert ait changé de profession peu de temps avant la Libération

Voir Perpignan, combats de la Libération de la ville (19-20 août 1944

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article184478, notice ALIBERT Marceau [alias « Maribo » : « Maribaud » ?] par André Balent, version mise en ligne le 30 août 2016, dernière modification le 11 avril 2017.

Par André Balent

SOURCES : Arch. dép. Pyrénées-Orientales, série J, fonds Camille Fourquet. — Arch. com. Perpignan, acte de naissance de l’intéressé et mentions marginales ; acte de décès et mentions marginales ; acte de mariage. — Le Républicain, quotidien, organe du CDL des Pyrénées-Orientales, 26 août 1944. — Ramon Gual & Jean Larrieu, Vichy, l’occupation nazie et la Résistance catalane, II b, De la Résistance à la Libération, Prades, Terra Nostra, 1998, p. 509, p. 510, p. 804, p. 918. — Jean Larrieu, Vichy, l’occupation nazie et la Résistance catalane, I, Chronologie des années noires, Prades, Terra Nostra, 1994, 400 p. [p. 352]. — Georges Sentis (éd.), Les archives des FTP catalans (hiver-printemps 44), Lille, Éditions Marxisme/Régions, 1984, 72 p. [p. 65]. — Georges Sentis, Dictionnaire biographique des résistants et des civils des Pyrénées-Orientales tués par les Allemands et les collaborateurs, Perpignan, Éditions M / R, 28 p. [pp. 20-21]. — Cristià Xanxo, La libération de Catalunya Nord ou le retrait allemand. Samedi 19 et dimanche 20 août 1944, Prades, Terra Nostra, 2015, 151 p. [pp. 94-95]. — Site MemorialGenWeb, consulté le 30 août 2016.

rebonds ?
Les rebonds proposent trois biographies choisies aléatoirement en fonction de similarités thématiques (dictionnaires), chronologiques (périodes), géographiques (département) et socioprofessionnelles.
Version imprimable