DEPREZ André, Marcel

Par Daniel Grason

Né le 17 février 1895 à Reims (Marne), mort le 9 janvier 1953 à Paris (XXe arr.) ; chauffeur de taxi ; syndicaliste C.G.T.U., puis C.G.T. ; communiste ; déporté.

Fils d’Anatole, Henri Deprez, journalier, et de Marie, Jeanne Lefèvre, couturière, André Deprez résida dans un chalet dont il était propriétaire 12 rue de Paris (Paul-Vaillant-Couturier) à Romainville (Seine, Seine-Saint-Denis). Chauffeur de taxi, il travailla pour diverses compagnies à Levallois-Perret (Seine, Hauts-de-Seine) où était concentré de nombreuses sociétés de taxis, et à Paris. Il était l’un des militants syndicalistes du syndicat des Cochers Chauffeurs C.G.T., puis C.G.T.U. Parallèlement à son activité syndicale, il participait à l’activité de la section communiste de Romainville, région Paris-Est. Il aurait entretenu des liens amicaux avec Benoit Frachon et Julien Racamond. En 1937, il entra au service du cinéaste Jean Renoir, alors domicilié 7 rue Frochot à Paris (IXe arr.).
Le gouvernement Daladier-Reynaud mit le Parti communiste hors la loi par le décret du 26 septembre 1939 pour son approbation du pacte germano-soviétique. Un second décret-loi fut promulgué le 18 novembre 1939, il prévoyait des mesures d’internement administratif à l’encontre des « individus dangereux pour la défense nationale et pour la sécurité publique sur décision des préfets ». Cette loi des suspects fut appliquée à des centaines de syndicalistes et militants politiques en Région parisienne.
Arrêté le 19 décembre 1939, il fut interné au château de Baillet qui avait été la propriété des métallos C.G.T. en Seine-et-Oise, à la ferme Saint-Benoit (Seine-et-Oise, Yvelines), à Oraison (Basses-Alpes, Alpes de Haute-Provence), et enfin à Saint-Sulpice-la-Pointe (Tarn). Dans plusieurs notes de la police dont l’une du commissariat de la circonscription des Lilas, André Deprez était présenté comme : « l’un des plus actifs et des plus dangereux militants communistes de Romainville et qu’il était indispensable de le maintenir dans un centre de séjour surveillé ». Il aurait « contracté un engagement volontaire dans les Brigades internationales », or son nom ne figure pas sur les listes. Plus probablement emmena-il à des dirigeants syndicalistes et communistes en Espagne où ils apportaient le soutien et la solidarité de leurs organisations.
Le 30 juillet 1944 le camp de Saint-Sulpice-la-Pointe était vidé de ses internés politiques. Ils étaient emmenés à la gare de Toulouse situé à trente kilomètres de là. Ils firent partie d’un convoi de mille huit hommes qui prenaient la destination de Buchenwald (Allemagne), et cent une femmes et enfants étaient dirigés sur Ravensbrück (Allemagne).
La libération du camp eut lieu le 11 avril 1945, des détenus organisés dans un Comité militaire clandestin arrêtaient cent vingt-cinq SS et prenaient possession du camp. L’après-midi, l’armée américaine conduite par le général Patton était à Buchenwald. Matricule 75399 André Deprez avait survécu, mais il était très affaibli par les épreuves de l’internement et de la déportation.
André Deprez avait épousé Gabrielle, André Dancourt, le 11 janvier 1916 à Paris (XIe arr.), le couple eut un enfant. Il divorça, se remaria le 16 septembre 1939 avec Suzanne, Julie Collet en mairie de Romainville. Il mourut le 9 janvier 1953 à l’Hôpital Tenon à Paris (XXe arr.), l’acte de décès a été transcrit sur les registres de la mairie de Romainville le 27 du même mois.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article184488, notice DEPREZ André, Marcel par Daniel Grason, version mise en ligne le 31 août 2016, dernière modification le 31 août 2016.

Par Daniel Grason

SOURCES : Arch. PPo. 1W 704 (transmis par Gilles Morin). — État civil en ligne cote 2 E 534/318, vue 110.

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